A trente ans, le Marseillais (25 v, 5 n, 3 d) s’est de nouveau paré de la ceinture nationale des moyens en dominant, par arrêt de l’arbitre (10e), Moughit El Moutaouakil (18 v, 2 n, 3 d), le 21 octobre, à Perpignan. De quoi relancer sa carrière.
Le Phocéen a voulu imposer d’entrée un défi physique au Francilien « pour ne pas le laisser avancer et pour le faire reculer car il n’aime pas ça, explique-t-il. C’est ce que j’ai fait en veillant à ne pas boxer qu’en force et à avoir un débit de coups élevé, en particulier en délivrant des crochets gauches et des uppercuts du bras arrière. Le but était qu’il ne soit pas dans sa zone de confort. Je pense y être parvenu en imprimant du rythme même si le début du combat a été serré. »
La suite l’a moins été. Le Marseillais l’explique par le pressing qu’il a effectué et ses touches répétées tandis que le Francilien invoque ce qu’il estime être un choc de têtes - Diego Natchoo, lui, évoque un cross on ne peut plus régulier - survenu dans la deuxième reprise et qui lui a ouvert la paupière droite. « Cela a été le tournant du match d’autant que j’étais très bien parti. Mon coin était content de moi, raconte Moughit El Moutaouakil qui a quitté le club de Levallois pour se préparer dans les rangs de VGA Saint-Maur sous les auspices de Benjamin et de Jean Gomis. Diego a été très solide car il a tenu le choc alors que je n’ai cessé de durcir les échanges dans les premiers rounds. Malheureusement pour moi, au huitième, je ne voyais vraiment plus rien car j’étais aveuglé par le sang qui coulait, ce qui m’a contraint à poser un genou à terre. Ensuite, je me suis efforcé de résister mais au dixième, j’ai trébuché et l’arbitre a pris la décision de mettre un terme à la confrontation. Malgré cette défaite, le moral est là. Je vais continuer à bosser afin de revenir encore plus fort et d’avoir une nouvelle chance nationale contre Diego où un autre. »
« Si j’ai une opportunité continentale, cela me tenterait de la saisir »
Inversement, ce succès replace l’Azuréen sur de bons rails après une période moins faste qui l’a vu délaisser le noble art pendant un an, en 2021, par saturation et démotivation. Depuis, sous la férule de son coach Frédéric Patrac, ce bourreau de travail a retrouvé l’envie d’un jeune premier à l’orée de sa carrière. « Je suis sous-estimé mais cela m’est égal. Moi, je suis un soldat et je fais ce que mon entraîneur me dit de faire. Je pense avoir un certain bagage technique qui me permet, par exemple, d’en découdre aussi bien sur les jambes en donnant mon bras avant que campé sur mes appuis pour faire mal. Néanmoins, il faut que j’améliore mes moyens de défense. Si j’ai une opportunité continentale, cela me tenterait de la saisir car j’aimerais passer à l’échelon supérieur. » Nul doute que le Sudiste a les qualités pour.