Dibombé, c'est de la bombe !

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Face au vieux routier qu’est Gabriel Lecrosnier (19 v, 4 v, 44 d), Pierre-Hubert Dibombé (14 v, 1 d) s’est montré supérieur dans tous les domaines pour s’adjuger le titre national vacant des mi-lourds, en l’emportant sans discussion, aux points, à l’unanimité des juges, (99-91, 98-92, 99-91), le 20 octobre, à la Soucoupe de Saint-Nazaire.
 
 
Le premier round n’était pas d’observation pour Gabriel Lecrosnier qui enclenchait la marche avant dès le coup de gong initial. Non seulement pour pallier son déficit d’allonge et casser la distance mais aussi dans l’espoir de faire la course en tête. La garde bien haute, il donnait par intermittence des séries de deux ou trois coups au corps avant de remonter à la face, privilégiant les crochets larges au risque de négliger l’approche avec des directs ou des jabs.
 
 
www.boxingmag.tv - 20/10/2017 - Saint-Nazaire
 
Un plan de bataille cousu de fil blanc dont Pierre-Hubert Dibombé prenait progressivement la mesure par le biais d’un travail du bras avant précis et efficace qui gênait le Manchot tant il l’empêchait de s’approcher comme il l’aurait voulu. Au fil des minutes, ce dernier était un peu moins actif et toujours aussi prévisible à force d’avancer en ligne et, parfois, de se jeter. Quand bien même s’efforçait-il de conserver les mains bien levées, sa boxe par à-coups offrait des ouvertures à son rival.
 
 
De fait, le Nantais, lui aussi très vigilant défensivement, marquait les touches les plus nettes et les plus puissantes. Supérieur techniquement, ses pas de retrait, ses décalages et ses esquives rotatives lui permettaient d’éviter les offensives de son contradicteur. Surtout, il se montrait tout à la fois plus rapide, plus précis et plus varié dans ses initiatives, si bien que ses attaques autant que ses contres atteignaient fréquemment leur cible. Comme à son habitude vaillant et résistant, Gabriel Lecrosnier, auquel son entraîneur, Jean Metay, demandait « d’aller à la guerre », continuait de faire le pressing mais le local avait l’intelligence de ne jamais se laisser acculer et de ne pas accepter une confrontation de près qui ne lui aurait sans nul doute pas laissé la possibilité de faire étalage de ses réelles qualités pugilistiques. S’évertuant à appliquer les consignes de son coin, désireux de le voir enchaîner et non pas « chercher l’épreuve de force ni à descendre » son rival, le Nantais continuait sereinement d’accentuer son avance sans se désunir et en déployant une boxe sans guère de déchet.
 
Lecrosnier piqué au vif
 
Piqué au vif par son coach qui lui reprochait, à l’entame de la huitième reprise, de ne « pas être là » alors qu’il disputait là son troisième championnat de France, Gabriel Lecrosnier lui promettait de « prendre des risques ». Il tenait sa parole mais sa débauche d’énergie le contraignait à s’exposer. Au moins, les débats prenaient enfin une autre dimension et devenaient plus palpitants alors que, jusque-là, ils avaient eu trop tendance à se dérouler sur un faux rythme. L’ultime opus faisait office de juge de paix et voyait le local prendre définitivement l’ascendant grâce à ses remises d’école. Prenant soin de ne pas rester dans l’axe et de systématiquement prendre la tangente après avoir touché, il terminait comme à la parade et en boulet de canon pour succéder à Louis Toutin au palmarès de la catégorie.
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne : Olivier Monserrat-Robert
 
Crédits photos : LCreation Graphiste pour BoxingMag TV

 

 

 

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