Le Président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), Denis Masseglia, a présenté ses vœux, le 24 janvier. Il n’a pas manqué d’insister sur la place des fédérations au cœur du système.

Pour Denis Masseglia, il est essentiel de « promouvoir le modèle fédéral dont les missions sont indispensables pour l’éducation, la formation, le lien social, la santé, l’emploi, la performance et l’entretien d’une véritable culture sportive ». En clair, « c’est tout ce qui caractérise l’apport sociétal du mouvement sportif qu’il nous faut aussi mieux quantifier pour mieux le faire partager ».
Par ailleurs, l’enjeu de l’année 2019 est connu : s’assurer qu’au centre de la nouvelle organisation du sport en France, « figurent l’identité et le projet du mouvement sportif » dans un équilibre concerté et non dans la domination de l’un aux dépens des autres. « La nouvelle gouvernance qui va naître ne sera l’exclusivité d’aucun acteur mais bien au contraire le fruit d’une construction collective », a pris soin de rappeler le Président du CNOSF.
« Sanctuariser une dotation pour le développement fédéral »
Pour ce qui est du sport de haut niveau, il importe de « redoubler d’exigence » pour un « gain de performance, pour gagner ce qui fait la différence entre une place de finaliste et une médaille ou, mieux encore, pour passer de l’argent et du bronze à l’or ». Le développement des pratiques, lui, doit être abordé au regard de la mutation qui s’annonce, laquelle verra notamment le prochain Conseil d’administration du Centre national pour le développement du sport (CNDS) transférer les missions de ce dernier à l’Agence nationale du sport. Mais le principe de base, lui, demeurera inchangé : le projet associatif devra bel et bien être la référence pour tout financement public.

Avec, en toile de fond, la nécessité de « faire cohabiter un objectif de moyen ou long terme exprimé par ce projet associatif avec des objectifs de politique publique dont on attend de la rentabilité à court terme », a expliqué Denis Masseglia. Pour cela, une solution s’impose : « sanctuariser une dotation pour le développement fédéral » car « c’est désormais aux acteurs du monde fédéral qu’il appartient de saisir cette opportunité unique. Cette responsabilisation est absolument indispensable. »
« Le club est le fondement de notre action »
Sachant que toutes les fédérations n’en sont pas toutes au même stade. « Plus de la moitié d’entre elles sont prêtes à être responsabilisées sans tarder pour assurer un rôle de pilote, a affirmé le Président du CNOSF. En revanche, certaines ne sont pas prêtes. C’est le rôle du CNOSF de les accompagner dans cette évolution vers plus de responsabilité. Nous le ferons, de concert et en accord avec le ministère des Sports. Cela nécessitera une approche concertée, parfois individualisée mais, surtout, beaucoup de compréhension de la part des clubs et des structures déconcentrées qui seront au cœur du projet de développement fédéral. » En la matière, la Fédération française de boxe fait partie des bons élèves qui n’ont pas attendu pour prendre un virage qui s’impose à tous.
Quel que soit le degré d’évolution des fédération, le club demeure l’incontournable maillon de base. « Il est le fondement de notre action, a dit Denis Masseglia. Il est aussi indissociable des notions d’éducation et de vivre ensemble. Les valeurs du sport ne sauraient être effectivement valeureuses sans l’engagement total de milliers d’éducateurs bénévoles ou professionnels qui les enseignent dans leurs clubs, en particulier aux jeunes qui y adhèrent. C’est pour cela que l’encadrement doit être une priorité. Des perspectives prometteuses sont entrevues pour la reconnaissance des diplômes fédéraux pour enseigner contre rémunération. » Une voie dans laquelle la FFB s’est engagée depuis longtemps via une offre de formations (prévôt fédéral, BPJEPS, DEJEPS…) qu’elle n’a eu de cesse d’étoffer.
Des « emplois aidés » aux « emplois aidants »
C’est précisément parce que les clubs fédérés assurent, dans beaucoup de territoires de la République, des missions d’intérêt général essentielles que le CNOSF plaide pour que soit entérinées de nouvelles formes de soutien aux emplois associatifs, lesquels pourraient devenir des « emplois aidants » et non plus, comme ils sont dénommés aujourd’hui, des « emplois aidés ».

Enfin, Denis Masseglia a évoqué le projet de chaîne sportive du CNOSF. Celui-ci ne sera pas mené en partenariat avec France Télévisions pour cause d’impératifs financiers incompatibles. L’objectif demeure de « mettre sur pied une chaîne sportive accessible au plus grand nombre et dénuée d’exclusivité ». Et ce, afin que « toutes les images que le mouvement sportif peut produire soient à la disposition de tous les diffuseurs, acteurs de l’audiovisuel comme du digital (…) en misant sur le pluralisme plutôt que sur l’exclusivité ». Une conception censée être profitable à toutes les disciplines, y compris au noble art, en leur offrant une visibilité pus importante.
Par Alexandre Terrini
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit photo : PresseSports