Des Mondiaux pour se jauger

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Le staff a décidé de n’envoyer que six boxeurs sur huit possibles aux championnats du monde amateurs seniors qui se dérouleront en Russie, à Ekaterinbourg, du 7 au 21 septembre prochains. Comme l’explique John Dovi, manager des équipes de France seniors masculines, le temps des résultats a pris le pas sur celui des essais. 

Ces Mondiaux sonnent-ils comme l’heure de vérité pour les Bleus ?
Disons qu’ils seront l’occasion, pour nos athlètes, de se jauger par rapport aux meilleurs mondiaux dans le cadre d’une compétition majeure de référence. En effet, la plupart des boxeurs qui participeront à ces championnats seront ceux que l’on retrouvera aux Jeux de Tokyo. Par ailleurs, ils permettront à ceux qui atteindront au minimum les quarts de finale, voire les demi-finales, d’améliorer leur classement et ainsi, très probablement, d’éviter de tomber d’entrée sur un cador lors des deux tournois de qualification olympique qui seront organisés l’année prochaine. En effet, même si cela n’a pas encore été confirmé, il est possible que le ranking détermine la constitution des tableaux avec, en quelque sorte, un système de têtes de série afin que les meilleurs ne se rencontrent pas dès les premiers tours. Enfin, certains Français viseront un podium, voire le titre en Russie. Notre objectif est d’y remporter deux ou trois médailles.
Cela signifie-t-il que ceux que vous avez sélectionnés pour disputer ces Mondiaux constituent l’ossature du groupe France sur laquelle vous misez dans l’optique des prochains Jeux olympiques ?
On peut dire ça. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous n’avons pas aligné d’athlète dans certaines catégories, sachant que ces championnats du monde se disputeront en respectant la récente reconfiguration des catégories olympiques (-52 kg, -57 kg, -63 kg, -69 kg, -75 kg, -81 kg, -91 kg, +91 kg). Nous avons fait le choix de ne pas envoyer de boxeurs qui n’ont pas le niveau, ce qui est en particulier le cas en -75 kg et en -91 kg. Nous préférons concentrer nos forces sur ceux qui ont de réelles chances de se qualifier. Cela ne sert à rien d’engager aux championnats du monde des mecs dont on sait qu’ils se feront sortir au premier tour. Ils n’en apprendront rien. L’énergie que l’on mobilise pour eux, c’est autant d’énergie que l’on ne déploie pas pour ceux qui, eux, sont susceptibles de ramener une médaille. En effet, gérer huit boxeurs ou six lors d’un tel rendez-vous, ce n’est pas la même chose. A un moment donné, il faut donc être pragmatique et professionnel. Prendre tout le monde pour prendre tout le monde ne sert à rien et ne rend service à personne. A noter, de surcroît, que dans la délégation que nous avons constituée, certains sont néanmoins des outsiders auxquels nous avons voulu donner leur chance.
C’est notamment le cas de Wahid Hambli en -69 kg…
Nous avons testé les uns et les autres dans cette catégorie et aucun n’a su saisir sa chance à l’exception de Wahid qui a montré des qualités à l’entraînement et en compétition.
En -63 kg, Samuel Kistohurry a-t-il devancé Jordan Rodriguez ?
Oui, de peu. Il y avait et il y a toujours une vraie concurrence entre les deux. Simplement, lors des tournois internationaux, c’est le plus souvent Samuel qui s’en est le mieux sorti, notamment en battant des adversaires contre lesquels Jordan, lui, avait perdu. Il convient en effet de rappeler que la concurrence entre deux hommes en équipe de France ne consiste pas à savoir qui bat l’autre mais qui est capable de dominer le plus de monde au niveau international.
Pourquoi avoir préféré Mourad Aliev à Djamili Dini Aboudou Moindze en +91 kg ?
Ce qui a rapidement réglé la question dans cette catégorie où, là encore, il y a une véritable concurrence, c’est que Djamili se ressent toujours de sa blessure à l’épaule et était trop juste physiquement pour prétendre être aligné aux championnats du monde alors qu’il n’avait disputé aucun tournoi auparavant mais seulement participé à des stages.
Comment jugez-vous globalement le groupe France ?
Je le trouve bien, a fortiori quand on voit d’où il est parti. Nous nous sommes efforcés de rattraper le retard en bossant d’arrache-pied. Nous sommes dans les temps même si les gars commettent encore des erreurs et qu’il faut être derrière eux pour qu’ils soient le plus professionnel possible dans leur comportement. Techniquement, il y a des choses à affiner. L’important n’est pas tant la panoplie que chacun possède que sa faculté de s’adapter aux exigences du niveau international et à la diversité des adversaires. Nous travaillons sereinement et il n’y a aucune raison de paniquer. Nous visons six qualifiés aux Jeux de Tokyo.
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