Le championnat de France de la catégorie, qui s’est déroulé, le 16 novembre, à Levallois, opposait, pour le titre vacant, Siril Makiadi (13, 1 n, 2 v) à Dylan Bregeon (10 v, 1 n). A la clef, un match nul (96-94, 95-95, 95-95) qui traduit l’intensité de ce duel palpitant.
Cette confrontation s’annonçait indécise et haletante. Elle l’a été entre deux hommes qui avaient beaucoup à prouver. Dylan Bregeon était en effet désireux de montrer qu’il pouvait nourrir de légitimes ambitions dans les rangs professionnels au niveau national, voire mieux, à terme. Siril Makiadi, lui, aspirait, à trente-neuf printemps, à prolonger son avenir entre seize cordes en reconquérant un ceinture qu’il avait déjà détenue en 2017.
Les débats ont eu beau être extrêmement soutenus et se résumer, pour l’essentiel, à un mano a mano, ils n’étaient ni brouillons ni entravés par des trucages incessants. Les deux cochallengers ont fait montre d’un engagement total, sans vice, même dans une ultime reprise indécise ou chacun a donné tout ce qu’il lui restait en magasin, le Francilien semblant plus près de la rupture que le Nantais.
Deux pugilistes exemplaires tant dans l’effort que dans l’état d’esprit
Cependant, l’un et l’autre n’ont pas tout à fait abordé ce rendez-vous de la même manière sur le plan tactique. Siril Makiadi, lui, a enclenché la marche avant sans discontinuer ou presque. « C’était un beau combat très serré, confirme son entraîneur, Fouad Meniri. Malheureusement, Siril n’a pas écouté les consignes et a trop cherché à mettre Dylan KO. Peut-être parce qu’il était devant son public et sa famille. Il a trop voulu durcir, délivrer des coups lourds et en découdre à mi-distance alors que ce n’est pas sa boxe. En outre, cela l’a fatigué. Ce n’est pas la stratégie que nous avions élaborée. Celle-ci consistait à garder ses distances, à travailler avec son bras avant et à laisser Dylan se fatiguer dans les cinq premières reprises pour, ensuite, prendre le dessus. Il aurait dû davantage construire puis durcir sur un seul coup »
Quant à Dylan Bregeon, il avait fait le choix de tourner afin de ne pas être une cible fixe pour son contradicteur et de mieux pouvoir remiser. « Il fallait empêcher Siril de se poser en étant toujours en mouvement car nous savions qu’il met tout dans sa droite, justifie Alban Georget, coach de l’ancien champion de France amateur. Le but était de le laisser déclencher et de travailler derrière. Dylan a eu un passage à vide du quatrième au sixième round, notamment quand Siril a mis la pression. Ensuite, il a fini au courage, en rendant coup pour coup, sachant qu’il disputait le premier dix round de sa arrière. Il a aussi parfois travaillé au corps pour ralentir et sabrer Siril. C’est satisfaisant même si nous sommes déçus de la décision. »
Pas nous, oserait-on écrire, tant on a hâte de voir la revanche entre ces deux pugilistes exemplaires tant dans l’effort que dans l’état d’esprit.