Après sept années passées sur le ring, Dylan a changé de terrain de jeu il y a six ans. Le Calaisien de 25 ans a appris à manier ciseaux, rasoir et tondeuse aussi bien qu’il a usé de ses gants de boxe.

S’il le peut, Dylan Townsend aimerait ouvrir d’autres enseignes « Fresh Barber »
La boxe, c’est le premier amour de Dylan Townsend. Le Calaisien originaire du Beau-Marais a démarré les combats à l’adolescence. Une véritable passion qui l’a mené à un round de la boxe professionnelle. « Seulement, à chaque fois que j’étais sur le point de passer professionnel, il m’est arrivé quelque chose ». Une fois une opération du genou, l’autre fois des broches dans les phalanges… « Et il faut du temps pour se remettre d’une opération », explique Dylan. Du temps pour retrouver une forme optimale et ses opérations en chaîne l’empêchent de passer professionnel. Mais si la boxe fait partie intégrante de sa vie, Dylan se prend aussi de passion pour la coiffure. « Quand j’avais 17 ans, j’aimais des coupes qui ne se faisaient pas sur Calais, alors j’allais me faire couper les cheveux à Boulogne ou même à Lille. Ou alors on se faisait nos coupes nous-mêmes », se souvient Dylan. C’est comme cela que le Calaisien se met à couper les cheveux de « ses amis et des amis de mes amis » sourit-il. C’est cela qui lui a donné le goût pour la coiffure.
Le rappeur Seth Gueko, client de Dylan
En 2009, Dylan commence donc à travailler comme salarié dans un salon de coiffure à Calais. Là-bas il se fait petit à petit une clientèle d’habitués. Dylan coiffe des rappeurs, des boxeurs, et commence à se faire une bonne renommée dans le milieu de la coiffure. Le rappeur français Seth Gueko l’aurait même fait venir jusqu’en Thaïlande pour que ce soit Dylan qui lui coupe les cheveux. « J’ai coiffé aussi le manager de la Fouine ; Benjamin Bourigaud un joueur de l’équipe de France espoir et Youri Kalenga et Nicolas Chiummiento, des champions de boxe ». Pendant plus de six ans, Dylan a la chance de cumuler ses deux passions : la boxe et la coiffure. Mais en février dernier, sa carrière de boxeur s’arrête à nouveau lors d’une énième opération. « J’ai été opéré le jour où je devais jouer mon match », explique le jeune Calaisien. Mais pas de quoi rebuter Dylan : « Je me suis toujours dit : soit je me mets à fond dans le sport, soit j’ouvre mon entreprise ». Après quelques mois de recherches, le jeune coiffeur tombe sur le local, place d’Alsace. Il récupère les clés le 20 janvier dernier, et met les bouchées doubles pour que son salon de coiffure soit fin prêt. « Je ne dormais presque plus, j’ai travaillé presque jour et nuit ». Pour cause, l’ouverture de son salon était plus qu’attendue. « Beaucoup de clients impatients me demandaient quand j’allais ouvrir ». Certains ont attendu plus d’un mois pour que ce soit Dylan qui fasse leur coupe de cheveux.
Apporter de l’originalité à Calais
Mais pourquoi un tel engouement ? « Je n’aime pas les coupes classiques, souligne Dylan, je travaille dans le détail ». Le coiffeur calaisien propose à ses clients des coupes très stylisées. Pas question pour lui de simplement passer un coup de tondeuse ou de ciseaux. Une originalité qui fait son succès. « Quand on propose à quelqu’un une coupe différente qui change de l’ordinaire, sa réaction « avant/après » est toujours plus heureuse », explique le jeune coiffeur pour qui la satisfaction du client est primordiale. Et si la réussite est au rendez-vous pour Dylan, la boxe reste toujours dans un coin de la tête du Calaisien. « Je n’arrive pas à oublier cela, mais pour le moment ce n’est pas possible, il faudrait que je subisse encore une opération si je veux reprendre ». Pour le moment, Dylan se consacre donc pleinement à son nouveau salon de coiffure « Fresh Barber », une enseigne qu’il n’aurait pour rien au monde voulu voir s’installer ailleurs. « C’est ma ville, je veux qu’on puisse y trouver le maximum de choses, soutient le jeune homme qui devait aller se faire coiffer à Lille. C’est à nous, Calaisiens, de dynamiser notre ville ».
Par Élise Leclercq
Source : Nord Littoral