Depuis janvier, le service jeunesse de la Ville propose aux 11-14 ans des initiations gratuites à la boxe anglaise éducative. Un succès.

Les cours se déroulent au complexe sportif du Sauvageau chaque mercredi soir. L'entraîneur, Karima Gandouz, fait preuve de bienveillance mais rien ne lui échappe. « Tayeb, allonge bien tes épaules. C'est pas boum, boum, boum ! Et toi, tu n'es pas passé au sac ? Allez, allez, allez ! Toi, laisse tomber les haltères et viens travailler avec moi ! » Petit gabarit et joli minois, Karima n'est pas vraiment impressionnante. Pourtant, les garçons obtempèrent sans rechigner. « On l'aime bien Karima, car elle est motivée et elle nous motive aussi. En plus, elle a été championne de France (*) et elle a affronté une championne du monde », raconte Harun, 12 ans, admiratif devant les photos qui ornent la salle de boxe. Fierté partagée avec son copain Keyrian. Les deux collégiens fréquentent l'Espace jeunes Charcot. C'est là qu'ils ont eu connaissance de ces séances. « On est venus car c'est un sport qui fait dépenser de l'énergie. Moi, j'aime ce qui est strict, alors j'ai pensé que cela m'irait bien », précise Harun. Pour Tayeb, 14 ans, c'est une première aujourd'hui. Ayant déjà pratiqué le kung-fu, il n'a pas trouvé de club à Blois. « Alors j'ai décidé de tester la boxe. Pour savoir me protéger si on me bagarre ! » Karima interroge : « C'est quoi, le but de la boxe ? » Devant les hésitations, elle rappelle : « Toucher sans se faire toucher. Vous comprenez bien ? ». L'effectif est limité à douze, garçons et filles. Huit fréquentent les cours assidûment. « L'objectif est de les inciter à aller en club ou de pratiquer en loisir. Certains se sont déjà inscrits au cercle pugilistique blésois », souligne Karima, avec satisfaction. Mais la séance se termine déjà et c'est le moment du bilan. Chacun s'assoit à terre, étire ses jambes et fait silence. Karima est visiblement contente et elle complimente. « Mais la boxe, ce n'est pas facile, il faut être sérieux. On peut rigoler bien sûr, mais on n'arrête pas de travailler. Et dans le respect, toujours ! Allez, la prochaine fois, on mettra les casques et on fera des oppositions ! » La proposition est accueillie avec enthousiasme. Le chemin est encore long pour égaler, voire surpasser Karima. Mais pourquoi pas ?
(*) Karima Gandouz a été vice-championne de France universitaire en 2008.
Cor. NR : M.C.