Des Coqs al dente

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Le 16 février, la franchise des Fighting Roosters s’est adjugée une victoire qui risque de peser lourd en allant battre (3-2), à Rome, Italia Thunder, lors de la deuxième journée des WSB.
 
 
 
C’était au fausse garde espagnol, Gabriel Escobar Mascunano (-52 kg), de lancer les hostilités face à Vincenzo Picardi. Il s’y employait avec beaucoup de détermination, débitant énormément de coups, hélas avec un peu de déchet et, surtout, en s’exposant en sortie d’attaque. Certes plus précis, l’Italien semblait souvent débordé par l’activité de l’Ibère qui imprimait un rythme soutenu à la confrontation. Et puis, soudain, dans la deuxième reprise, un crochet court gauche de Gabriel Escobar Mascunano suivi d’un choc de têtes envoyait au tapis Vincenzo Picardi qui était compté puis arrêté par l’arbitre car tout bonnement incapable de reprendre le combat. Un coup du sort qui laissait incrédule le public mais qui permettait aux visiteurs de prendre un avantage loin d’être acquis d’avance.
 
La démonstration de Sofiane Oumiha
 
Revenant de blessure (au pouce droit, N.D.L.R.), Sofiane Oumiha (-60 kg) avait fort à faire devant Michael Magnesi, battant organisé exerçant un pressing constant, droit devant, sans nuance mais sans jamais se relâcher. Travaillant sans cesse en ligne en délivrant des crochets larges des deux mains, le Transalpin n’était essentiellement dangereux que par son activité. Un scénario idéal pour faire briller le vice-champion olympique qui s’appuyait sur les qualités qu’on lui connaît afin de faire la différence. En l’occurrence, son coup d’œil, ses décalages ou encore, son bras avant. Évidemment, il n’était pas forcément le plus actif mais celui qui touchait le plus nettement. Une subtilité qui, dans un premier temps, échappait à certains juges… lesquels finissaient par en prendre unanimement acte à partir de la troisième reprise. Le match virait alors à la démonstration du Tricolore dont la vitesse gestuelle autant que la variété technique toujours en mouvement renvoyait son rival trop stéréotypé à ses chères études pugilistiques.
 
 
 
Son succès à l’unanimité était synonyme de break (2-0) pour les Fighting Roosters. Pour sa première apparition en WSB, Yannick Dehez (-69 kg), champion de France professionnel des welters, avait donc l’opportunité d’offrir la victoire aux siens à condition de prendre l’ascendant sur le puissant Mirko Natalizi. Le fausse garde montois réussissait, dans un premier temps, à ne pas se laisser submerger par l’enjeu. Mieux, il se libérait dès le premier coup de gong. Offensif et entreprenant, il touchait avec son bras arrière après avoir déclenché à mi-distance. Ses séries de deux coups suffisaient à malmener son adversaire.
 
 
 
Pourtant, étonnement, à la deuxième reprise, il s’écartait de son plan de bataille initial et acceptait l’épreuve de force que voulait lui imposer Mirko Natalizi, plus fort physiquement. Un bras de fer de près qui le desservait en lui interdisant de tirer le parti de sa mobilité et de ses qualités techniques. Les juges le lui faisaient d’ailleurs payer au prix fort, allant jusqu’à accorder deux points d’avance au Transalpin rien que dans la deuxième reprise ! Dès lors, le salut du Tricolore ne passait plus que par une victoire avant la limite. La mission n’était pas impossible car l’Azzurri, au bout du rouleau physiquement, cherchait désespérément un second souffle qui ne venait pas. Le Landais, qui peinait toujours à trouver ses marques, accélérait mais continuait à boxer contre nature. Mirko Natalizi, lui, trouvait le supplément d’âme pour cueillir de plein fouet, au visage, Yannick Dehez, et contraindre Christophe, son entraîneur de père, à jeter l’éponge dans l’ultime opus.
 
Mamadou Bakary Diabira décisif
 
Souvent décisif en WSB, Mamadou Bakary Diabira (-81 kg) avait la possibilité de se racheter après sa récente élimination surprise en demi-finale des championnats de France amateurs. Pour cela, il lui fallait venir à bout de Riccardo Valentino, plus petit et plus léger que lui et donc contraint de casser la distance pour ensuite tenter délivrer des crochets larges ou… s’accrocher. Rien de surprenant, en somme, pour le Val-de-Marnais qui imposait le pressing avec son direct du bras avant et ses uppercuts du bras arrière. Plus actif et plus précis, aussi bien de près que de loin, il avait, en revanche, le tort de mal conclure les échanges et de demeurer trop en face, quitte à s’exposer et à se faire toucher inutilement. Son coin le rappelait d’ailleurs à l’ordre : « Reste organisé dans ton travail ! Ne rentre pas dans son jeu et ne perds pas de l’énergie ! ». Heureusement, Riccardo Valentino était toujours aussi frustre et emprunté dans ses attaques. Dès que le Français, nettement plus complet, passait la surmultipliée et se montrait vigilant défensivement, sa supériorité ne faisait aucun doute. Quelques sautes de concentration coupables, qui lui valurent de tituber sur une droite et de frôler le pire dans la cinquième reprise, ne l’empêchèrent toutefois pas de triompher et d’assurer le gain de la rencontre à la franchise française.
 
 
 
 
En +91 kg, Mihai Nistor, vainqueur d’Anthony Joshua chez les amateurs, excusez du peu, n’avait tactiquement pas le choix devant Guido Vianello auquel il rendait dix centimètres. De fait, le trapu fausse garde roumain, qui défendait les couleurs des Fighting Roosters, n’a eu de cesse de tenter de s’approcher. Pugiliste imprévisible ne faisant qu’avancer et frapper sous tous les angles mais rarement de manière académique et sans guère de préparation, il empêchait son contradicteur de déployer ses longs segments et de faire valoir sa technique plus élaborée. Avec, à la clef, une confrontation décousue et sans rythme car ponctuée d’accrochages répétés. Ce festival d’irrégularités desservait la qualité du spectacle mais n’en altérait pas l’issue incertaine tant on avait le sentiment que tout pouvait se passer de part et d’autre. Néanmoins, au fil des minutes, l’Azzurri, bien que passablement émoussé par les coups de boutoir de son infatigable et truqueur contradicteur, réussissait, par intermittence, à se défaire de l’étreinte adverse et à délivrer quelques crochets et directs limpides qui incitaient logiquement les juges à lui accorder la victoire.
 
 
 
Qu’importe car les Coqs avaient réussi l’essentiel : revenir victorieux de la Botte et accroître d’autant leurs chances de décrocher leur billet pour les play-offs.
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit photos - Karim de la Plaine

 

 

 

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