Devant un complexe sportif François Mitterrand d’Hénin-Beaumont quasiment comble, la jeune et talentueuse franco-belge Oshin Derieuw, championne WBF des super-légers, a nettement dominé dans la seconde partie du combat la Dominicaine Dahianna Santana, valeureuse et parfois dangereuse.

 

 

Cette championne au grand cœur, marraine d’une petite fille atteinte d’une maladie rare des oreilles, qui grâce à cette association et aux nombreux donateurs va pouvoir se faire opérer au mois de décembre prochain aux États-Unis,  devrait encore trôner durant encore plusieurs mois voir années. Quant à Laid Douadi, l’autre tête d’affiche du club, face à l’émérite Parisien Gallus Coulon, il a réalisé une prestation accomplie et montré qu’il était prêt pour disputer le titre national.

 

Santoro aux points

 

 

Le combat est engagé, les deux hommes ont décidé de très vite rentrer dans le vif du sujet. Jimmy Wailly, en ce début de combat fait un pressing constant distillant au passage quelques beaux enchaînements appuyés qui déstabilisent le local. Dans ce deuxième acte, Enzo Santoro (3 succès) tente de boxer à distance mais ne parvient qu’en de trop rares occasions à toucher son adversaire. Ce dernier, appliqué continue d’utiliser ses deux poings comme une mitraillette. L’Héninois lui réplique avec son bras avant souvent suivi par un uppercut droit ou une large droite.  Au terme d’un très beau combat Enzo Santoro, plus précis, s’impose aux points.

 

Enzo Santoro : « J’ai eu un peu de mal à rentrer dans mon combat. Au fil des minutes, je me suis senti de mieux en mieux. Je suis tombé sur un bon adversaire. Pour ce combat, je suis monté de catégorie mais je ne vais pas y rester ».

 

Jimmy Wailly : « Je ne suis pas déçu de ma prestation mais du résultat. Je pensais au moins décrocher le nul. Certes, il m’a souvent touché mais je pense que mes coups étaient plus nets. Je vais continuer à travailler ».

 

Benyattou, une droite dévastatrice

 

 

Le combat entre Kamel Benyattou (2 succès dont 1 par KO) et Herman Umandé (1 succès, 1 défaite) n’a duré que 2’, le temps aux deux hommes d’échanger quelques politesses. L’Héninois Kamel Benyattou sur une droite plongeante au menton envoie son adversaire une première fois au tapis. L’arbitre le compte huit. Le parisien visiblement n’a pas récupéré de ce coup dur. Il reprend péniblement. Le local se jette sur lui et lui assène un enchaînement gauche-droite à la face qui met le parisien sur les talons. Le regard hagard, l’arbitre décide de mettre fin au calvaire d’Hermann Umandé.

 

Kamel Benyattou : « Il fallait faire attention. Il a des coups assez puissants. Je suis content de ma prestation ce soir. Ma droite est passée et tant mieux ».

 

 

 

Les deux belligérantes en ce début de combat tentent de se jauger à mi-distance mais aucune ne prend l’initiative. Il faut attendre les dernières secondes pour voir enfin quelques coups bien distillés. Le duel commence à monter en intensité.  La Dominicaine se montre plus entreprenante mais un peu désordonnée. Quant à Oshin, elle tente quelques coups en contre qui n’arrivent que trop rarement. Sur une droite en sortie Santana ébranle un peu la championne qui réplique timidement par un crochet gauche. Dans le troisième opus, la Sud-Américaine continue son pressing. Elle est dangereuse avec ses larges droites. On sent la Franco-Belge un peu empruntée. Elle est trop en réaction pour inquiéter son challengeur. Le match change de physionomie dans le 4ème acte. L’Héninoise prend le centre du ring. Ses enchaînements sont plus précis. La « cobra » est dépassée par la vitesse d’exécution de la championne, et prend de plus en plus de coups. La fatigue se fait sentir chez Dahianna Santana (36 succès dont 15 par KO, 9 revers). Elle a bien du mal à endiguer les assauts répétés de la nordiste. Le jab du gauche de la championne fait merveille en cette fin de match. Oshin Derieuw (10 succès dont 4 par KO) s’impose aux points grâce à une deuxième partie de combat plus accompli.

 

 

Oshin : j’ai eu un peu de mal à rentrer dans mon combat. Ensuite, je suis un diesel. Ensuite, je suis parvenue à lâcher un peu plus mes coups. Mon jab ce soir a bien fonctionné. Je suis contente dans l’ensemble de ma prestation. Mon adversaire a été vaillante et il faut la féliciter ».

 

 

 

Les deux hommes ont décidé d’en découdre assez rapidement. Le combat est très disputé. Les deux boxeurs se rendent coups pour coups dans ce premier acte. Frédéric Basse dans ce deuxième round commence à prendre la mesure de son adversaire. Il profite de ses longs segments pour mettre à distance Thibaut Sergent. Le parisien travaille parfaitement en bas et en haut. Le nordiste ne s’en laisse pas compter, il tente de réduire la distance pour entreprendre l’épreuve de force. Thibaut Sergent se jette trop en avant et il se fait souvent surprendre en sortie par un Frédéric Basse appliqué. Ce dernier s’impose logiquement aux points.

 

Frédéric Basse : « la semaine dernière j’ai boxé un mec qui venait du K1 et il n’a pas cessé de me mettre la pression. Ce soir, j’ai essayé de boxer un peu plus à distance ce que j’ai fait mais pas assez. Et puis, j’ai voulu montrer à mon adversaire que je pouvais boxer en corps à corps. Je suis assez satisfait de ma prestation ».

 

 

 

Laid Douadi (15 succès dont 2 par KO, 1 nul) en ce début de combat travaille parfaitement à mi-distance ne laissant que très peu d’opportunités à son adversaire. Mais ce dernier montre qu’il n’est pas là pour faire de la configuration. En fin de premier acte, Gallus Coulon enchaîne une trilogie gauche droite-gauche en bas et en haut qui fait mouche. Dans le deuxième opus, le nordiste use de son jab qui transperce souvent la garde du parisien. Le duel monte en intensité. L’Héninois bien sur ses appuis distille de terribles enchaînements que prend de plein fouet le Parisien mais celui-ci ne bronche pas. Le local continue de travailler sur tous les angles tout en se désaxant. Gallus Coulon (9 succès, 11 revers et 1 nul) tente sur de larges crochets et son bras avant de déstabiliser Laid Daoudi mais peu de tentative arrive à destination. Laid Daouadi, plus actif, plus précis, s’impose au terme d’un combat homérique. Les deux hommes ont offert un superbe combat. Bravo à eux…

 

Laid Douadi : « Je suis prêt pour faire les championnats de France ou au moins une ceinture. Faire toujours des 6 ou des 8, à un moment, il faut faire autre chose. J’ai rencontré un boxeur valeureux, dangereux. Il venait des welters soit deux catégories au-dessus et je pense que la différence s’est faîte sur la fin. Physiquement, j’ai manqué un peu de jus. Mais dans l’ensemble s’était pas mal ».

 

 

 

Amateurs : Teddy Darques (Aire-sur-la-Lys) bat Bilal Louh (Hénin-Beaumont) aux points ; Antoine Simon (Beuvry) bat Brahim Benacer (Hénin-Beaumont) aux points ; Tony Piette (Hénin-Beaumont) bat Maximilien Hennebo (Saint-André-lez-Lille) aux points ; Axel Piette (Hénin-Beaumont) bat Maxime Crépin (Aire-sur-la-Lys) aux points ; Younès Mehidi (Hénin Beaumont) bat Yan Pruvost (Évin-Malmaison) aux points.

 

Professionnel : Enzo Santoro (Hénin-Beaumont) bat Jimmy Wailly (Mazingarbe) aux points ; Kamel Benyattou (Hénin Beaumont) bat Hermann Umande (Paris), arrêt de l’arbitre au premier round ; Frédéric Basse (Paris) bat aux pts Thibaut Sergent (Hénin Beaumont) aux points ; Laïd Douadi (Hénin-Beaumont) bat Gallus Coulon (Paris) aux points ; championnat WBF féminin : Oshin Derieuw (Hénin-Beaumont) bat Dahianna Santana (République Dominicaine) aux points .

 

Par Stéphane Lefeuvre, texte et images