Dellal en force

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Le 17 novembre, à Hyères, Myriam Dellal (17 v, 3 n, 8 d) a remporté le titre national vacant des légères aux dépens de Taoussy L’Hadji (5 v, 1 n, 8 d), battue de peu aux points, à l’unanimité des juges (77-75, 77-75, 77-75).
 
 
Le premier round n’était pas d’observation, les deux protagonistes se libérant d’entrée. Myriam Dellal faisait le choix d’avancer, donnant son direct du gauche pour ensuite tenter de passer sa droite. Certes en se découvrant trop par manque de vigilance défensive. De son côté, Taoussy L’Hadji, plus technique, boxait sciemment en reculant et en tournant tout en veillant à remiser. Mais elle manquait de précision et ses ripostes étaient souvent bloquées par l’Auvergnate. De quoi justifier, pour l’une et l’autre, un recadrage en règle de la part de leur coin respectif. « Esquive bien ses droites et ne lève pas la tête en sortie d’échange. Touche-la en bas et cadre-la. Ne travaille pas sur un ou deux coups et varie les. Sois la patronne ! », intimait ainsi Louis Lavaly à Myriam Dellal.
 
« On parle de mental là ! »
 
Son homologue, Saïd Bennajem, y allait lui aussi de ses précieux conseils à l’adresse de Taoussy L’Hadji : « Ne te précipite pas et construit. Boxe-la à la distance et anticipe quand elle vient sur toi avec des uppercuts ou une droite en contre. » Les duellistes s’efforçaient de suivre au mieux ces directives mais n’y parvenaient que par intermittence. Néanmoins, au fil des rounds, Myriam Dellal, plus offensive et plus forte physiquement, marquait les touches les plus nettes même si son adversaire ne donnait pas pour autant l’impression de réellement subir. En revanche, si le débit de coups de la Francilienne était peut-être plus important, elle était moins tranchante que Myriam Dellal. La seconde partie de ce championnat de France très attendu était toujours aussi indécise. Cependant, les débats n’étaient pas toujours fluides car trop hachés par des accrochages. Visiblement émoussées, les deux boxeuses avaient un peu tendance à se désunir et à partir à l’assaut en se jetant la tête en avant. La Clermontoise, Marseillaise d’adoption, poursuivait son pressing, parfois en désordre de bataille. Mais, en face, l’Oiséenne acceptait davantage le bras de fer et se montrait plus incisive. « Travaille sur des combinaisons, sois plus présente. Il faut donner un peu plus et durcir le combat. Sors-toi les tripes ! Il faut être plus déterminée que ça ! On parle de mental là ! », l’encourageait Saïd Bennajem.
 
« Prouver que c’est moi la championne »
 
De son côté, Louis Lavaly sommait l’ancienne membre de l’équipe de France amateur de soigner ses approches et d’éviter les droites de Taoussy L’Hadji, plus solide sur les appuis et au style plus académique. Quelques ultimes crochets larges qui atteignaient leur cible ainsi que, sans doute, une meilleure entame, incitaient les juges à offrir une victoire sur le fil à son élève.
 
 
Laquelle exprimait avec respect sa joie sur le ring : « Je pense avoir fait la différence grâce à l’efficacité de mes coups. Taoussy en a mis beaucoup. Elle m’a embêtée avec son bras avant. Elle a fait le match qu’elle devait faire. Je la félicite. A mon humble avis, j’ai été plus puissance qu’elle. Il fallait prouver que c’est moi la championne. J’espère l’avoir fait. J’invite tout le monde à venir me boxer même si, pour cela, il faut que j’aille à l’étranger. Je ne refuse personne. »
 
Par Alexandre Terrini
 
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 

 

 

 

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