Cet homme consacra sa vie à la boxe. Il forma des boxeurs dont 9 furent champions de France. Des internationaux qui allèrent aux Jeux olympiques. L’un d’eux atteignit la finale du Championnat du monde amateur et un autre fut vice champion d’Europe ! Par deux fois, il remporta la Coupe Paul Rousseau qui récompense le meilleur club de France et le Prix Fernand Cluny pour le meilleur entraîneur. C’était une véritable encyclopédie et un monument vivant de la boxe. Il enseignait le Noble Art comme une merveilleuse école de la vie avec les beaux principes qui doivent en découler : discipline, travail, courage, persévérance, endurance, politesse, respect, droiture, camaraderie, humilité, etc. Il faisait de « sa salle » un lieu de partage, d’unité, d’égalité et d’amitié où toute notion de race, de religion, de statut social ou quoi que ce soit était banni. Anciens ou nouveaux, dans la mesure où nous acceptions « ses règles », nous étions égaux. Rien d’autre que « ses boxeurs ». Un peu (même beaucoup) comme ses enfants. En tout cas nombreux le considéraient comme un deuxième père tellement nous le sentions proche de nous que ce soit à la « salle » ou en dehors. En toutes circonstances, on allait le voir, car nous savions qu’on pouvait compter sur lui. Au cours de plus de cinquante ans de service (je dirais de sacerdoce) il changea la vie de centaines de ses boxeurs en faisant d’eux non seulement des « combattants du ring » ; mais bien plus encore : « des combattants dans la vie ».
Tous aujourd’hui lui avec reconnaissance et émotion témoignent de la merveilleuse influence qu’il exerça sur eux et qui changea leur vie positivement. Sa grande fierté était de dire : – Vous voyez mes gars, aucun n’est marqué !
Monsieur LACASA nous a quitté le premier septembre 2016. Son absence crée un terrible vide autour de nous et en nous. Mais il reste présent dans notre cœur dans notre esprit. Son œuvre se poursuit grâce à ses boxeurs devenus à leur tour entraîneurs (José Manzano, Claude Puygrenier, Pedro Gomez Acosta, Michel Contré, Thierry Delassus, Augustin Etekpo, Mounir Guebbas, Abderrahim Zirouri « Abdé ») qui perpétuent, comme il disait « la jolie boxe » : le Noble art, l’escrime du poing.
– Ça me fait plaisir. J’ai toujours gardé un bon souvenir de mes gars et de la boxe que j’ai aimés et que j’aime toujours. Je l’ai aimée alors que j’avais 10 à 11 ans en voyant des combats au cinéma, en lisant des articles dans les journaux, en entendant les gens en parler. Si c’était à refaire, je le referais. Différemment, en évitant mes erreurs, surtout familiales. Mais je le referais.
– Oui, d’accord, mais quand beaucoup disent que pour eux vous étiez comme un second père ou un père spirituel ? Ce n’est pas rien ; quand même ?
– Ouais, j’aimais beaucoup mes gars, c’est sûr !
– Et quand, vous savez que vous en avez remis beaucoup sur le droit chemin ? Ça vous fait quoi ?
– J’en ai remis sur le droit chemin… peut-être, mais la plupart étaient de bons gars. Gentils et tout.
Je compris que je n’en tirerais rien. Autant il est volubile quand il veut, autant, quand il le décide, il devient muet comme une tombe ou fermé à double tour comme une porte de prison. Sacré monsieur Lacasa, il aura toujours le dernier mot !
Association Le Gant et la plume
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