Décès de Gérad Bertin: 2 poings et 120 combats.

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Gérard Bertin « le boxeur » s'en est allé paisiblement mardi 28 décembre 2021. Le dernier coup de gong a sonné. Aîné d'une famille de dix enfants, il a vu le jour dans la petite commune du Perche de Saint-Claude par Morée le 9 mars 1932.

Mordu de boxe jusqu'à ses derniers jours, il doit à cette discipline, autant qu'il lui a donné. Son premier et unique entraîneur Guy Godest, l'un des créateurs du Boxing Club Blesois en 1947, donnait les leçons du ring et de la vie :"Pas de cigarette, pas d'alcool, monsieur Godest veillait sur ses poulains" racontait-il. Lui-même se posait la question suivante : comment aurait-il tourné si la boxe ne l'avait pas attrapé ? Après 72 combats chez les amateurs et 48 chez les professionnels, il n'en oubliera pas la dureté des affrontements de ses débuts en 1955 où il affrontait, quelque soit le palmarès de ses adversaires, des cogneurs, des bagarreurs, des virtuoses. Il était courageux, rentre-dedans, volontaire et acharné. Il a pris des coups, en a donné aussi, a perdu autant de combats qu'il en a gagné, mais jamais il n'a rechigné à monter sur le ring.
Ses défaites ont permis aux protégés des grandes écuries de grimper dans le top 10 mais quelques uns se sont fait surprendre par sa hargne et son crochet gauche ravageur. Aux cotés de Gilbert Chapron détenteur de la médaille de bronze aux JO de Sydney en 1956, il « tirait » comme il disait
dans les Welters et les Moyens où évoluaient des boxeurs de renom tels que Sauveur Chiocca ou Charles Humez.

Là où Gérard Bertin a particulièrement brillé, c'est lorsqu'il fut incorporé sous les drapeaux. En effet, il fut déclaré Champion de la première région militaire deux années consécutives. Il a arpenté les villages du Loir et Cher avec, à ses cotés, son éternel coéquipier : Gilbert Chapron. Il a eut l'honneur, l'avantage et le plaisir de croiser Alphonse Halimi invité en début d'année 1955 lors d'une rencontre France-Belgique à Blois et aussi, plus tard, Jean-Marc Mormeck et Michel Mothmora, champions parmi les champions.

Pour les fans de boxe, Gérard Bertin est une figure blésoise qui a promu le Noble Art dans ses moments de gloire. Le dernier coup de gong a sonné, après 89 années, il avait gardé en lui son regard espiègle et vif, celui du
boxeur qui sait jauger son adversaire, prêt à viser juste pour décoller une droite, un swing, un uppercut !

«Lorsque je dirigeais L’Étoile de Chambord, à Mont-près-Chambord, raconte son neveu François Abd-Assalâm, j'avais licencié mon oncle Gérard pour qu'il raconte et enseigne aux jeunes ses débuts de boxeur. C'était une époque où l’entraîneur était respecté comme un père, ou les boxeurs travaillaient
d'arrache-pied pour monter dans la voiture qui les mènerait au combat, de ces villages qui accueillaient des foules tant en intérieur qu'en extérieur, de ces familles endimanchées pour l'occasion, où l'on sortait les billets que l'on offrait aux vainqueurs, aux braves, aux courageux, aux enfants du pays ».

Son oraison funèbre eu lieu le 7 janvier 2022 devant une foule d'amis, de compagnons, d'anciens boxeurs et de membres de la famille. Chacun a rappelé les bons moments en sa compagnie, tous, sans exception ont rapporté une anecdote autour de la boxe.
Son parcours est « gravé dans la roche » pour reprendre les paroles du groupe « Sniper ». Les magazines aux feuilles jaunies par le temps
(l'annuaire du ring) et les coupures de journaux rassemblées dans un classeur, témoignent de ses actes.

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