Le 20 octobre, devant son public, le Nazairien (20 v) a aisément conquis son premier titre national professionnel, en l’occurrence celui vacant des super-welters, en dominant le valeureux Barthélémy Lefebvre (16 v, 1 n, 9 d), aux points, à l’unanimité des juges (98-92, 98-92, 99-91).

Conscient qu’il lui fallait se démultiplier pour décrocher la timbale à l’extérieur, Barthélémy Lefebvre démarrait avec les meilleures intentions, se montrant entreprenant mais de manière trop souvent désordonnée. En effet, s’il veillait à esquiver le bras arrière du fausse garde David Papot, il était en revanche réprimandé par l’arbitre parce qu’il boxait tête en avant et s’accrochait.
www.boxingmag.tv - 20/10/2017 - Saint-Nazaire
Dès la deuxième reprise, le local, écoutant son entraîneur, Stéphane Cazeaux, doublait davantage son bras avant. Ce qui avait pour effet de repousser le Nordiste et de se donner l’espace nécessaire pour passer des séries qui faisaient mouches. D’une impressionnante rapidité de bras, il ne confondait cependant pas vitesse et précipitation. Au contraire, la précision et la puissance de ses coups lui permettaient de prendre rapidement l’ascendant. En face, le Douaisien ne s’avouait pas vaincu, loin d’en faut. Bien en ligne, il s’efforçait de placer des accélérations à base de crochets cours des deux mains, essentiellement au visage. Mais sans feinter ni réellement préparer ses attaques, si bien que celles-ci étaient trop prévisibles et pas suffisamment variées pour surprendre son adversaire.
Bientôt une opportunité continentale ?
Dans ces conditions, David Papot avait tout loisir d’imposer son rythme, parfois en déclenchant le premier mais le plus souvent en remisant. Quitte à effectuer le pas de retrait qu’il fallait pour mieux repartir. Son occupation de l’espace sur le ring était parfaite. Le reste était affaire de technique. Uppercuts, jabs, contres du bras arrière, explosivité, variation des zones de frappe : tout y était ou presque.


Dominé, le visiteur était sermonné par son coin qui lui demandait, pêle-mêle, d’être « plus actif sur les blocages », d’en « faire plus mais intelligemment » et « d’ajuster » l’ancien membre de l’équipe de France amateur. Il s’y employait dans les ultimes reprises en se muant en chasseur à la poursuite de sa proie. Un scénario aux allures de pain béni pour le Nazairien qui avait l’intelligence de ne pas aller à la guerre et de toucher avant de désaxer dans la foulée. Sa clairvoyance pleine de panache virait à la démonstration et lui assurait un succès mérité.

Pourtant, au micro de SFR Sport, il se montrait inexplicablement très insatisfait de sa prestation : « Je suis soulagé d’avoir remporté cette victoire mais vraiment mécontent de mon combat. Franchement, je n’ai pas pris de plaisir. A chaque round, j’avais envie que ça s’arrête. Malheureusement, j’ai fait le strict minimum. Cela est peut-être dû à mon adversaire qui est vaillant, dur au mal et qui bloque très bien. Il est un peu monotone et m’a endormi. Il m’a manqué du punch. Je sentais que je n’arrivais pas à lui faire mal. Cela ne partait comme d’habitude. C’est peut-être aussi parce que j’attendais tant ce combat que cela m’a fait perdre mes moyens. Il fa va falloir que je retourne vite au boulot. » Toujours est-il qu’après avoir dû patienter plus d’un an avant d’avoir sa chance au niveau national, le protégé de Stéphane Cazeaux aimerait se projeter rapidement vers une opportunité continentale. Sachant que le titre de l’Union européenne sera disputé le 10 novembre, à Calais, par deux Français, Joffrey Jacob et Maxime Beaussire.
Par Alexandre Terrini
Mise en ligne : Olivier Monserrat-Robert
Crédits photos : LCreation Graphiste pour BoxingMag TV