Ce samedi, à Chemnitz, le Français (20 v, 1 d) tentera de s’emparer du titre vacant de l’Union européenne des mi-lourds aux dépens de l’Allemand Tom Dzemski (20 v, 1 d). Pas facile mais tout à fait possible.
Sur le site Internet de son club, le BC Olympique de Pont-Sainte-Maxence, tout est dit en quelques mots d’introduction : « Il remplit la première des conditions pour intégrer la Team Oise boxe pro : croire en sa capacité à devenir champion du monde. Ses qualités : le sang-froid, le courage. Son défaut : son passé. » De fait, l’Amiénois a connu des temps d’errance sur des chemins de traverse. La mort d’un grand frère adoré alors qu’il n’avait que dix-sept ans l’a plongé dans des vicissitudes et lui a fait faire des choses dont il aurait mieux valu qu’il s’abstînt. Au point de passer une poignée d’années au placard. Mais derrière les barreaux, l’homme a montré qu’il était un Homme. Il s’est reconstruit, a passé son bac et s’est forgé à force de résolution et de volonté une nouveau quotidien empreint du sceau de la droiture. Respect.
Son entraîneur, l’empathique Giovanni Boggia, a fait le reste en façonnant son élève pour lui donner les atours d’un boxeur de qualité et d’avenir alors qu’il n’est passé pro qu’à vingt-neuf printemps. La suite, c’est une victoire en Coupe de France puis le titre national conquis aux dépens de Cyrille Joly, le 2 juillet dernier. Place, maintenant, à l’Union européenne.
« Être là où j’en suis aujourd’hui est valorisant »

« Être là où j’en suis aujourd’hui est valorisant et la preuve que le travail paie surtout quand on sait que j’ai eu une carrière et une vie pas faciles, suggère Dan pour les intimes. Si je voulais vraiment me mettre la pression, je me dirais que je n’ai pas droit à l’erreur mais je ne suis pas dans cet état d’esprit. Je suis serein et déterminé. Il faut que j’arrive à m’amuser sur le ring et à perdre du plaisir pour en profiter au maximum. Moi, je prends plutôt chaque combat l’un après l’autre pour avancer. »
Le Picard aborde cette échéance continentale, dixit, « de la meilleure des manière ». « J’ai fait une grosse préparation, justifie-t-il. J’ai mis l’accent sur le physique et sur ma capacité à travailler aussi bien à distance qu’à mi-distance. On a tout mis en œuvre pour faire un gros combat et revenir à la maison avec la ceinture. » Pour cela, il faudra donc venir à bout d’un adversaire « assez technique, par moments styliste et qui n’avance pas trop mais qui aime boxer en contre ». « Je n’ai pas de plan défini, jure le Tricolore. Une chose est sûre : pour le battre, il faudra que je sois disponible sur chacune de ses actions en répondant de la meilleure des manières afin ensuite d’emballer le match et d’empocher la victoire. » Banco !