Le 4 décembre, au Zénith de Paris, le Nordiste a infligé un impressionnant K.-O. à Patrick Bois Jr. (4e) lors d’un choc qui a tenu ses promesses. Il est temps pour lui de regarder plus haut.

Il n’est pas toujours besoin qu’un titre soit en jeu pour s’enthousiasmer de la tenue d’un combat. Celui opposant Mathieu Bauderlique, ex-champion de France des mi-lourds et détenteur la ceinture WBC francophone, au généreux et solide Patrick Bois, ex-roi de France de la catégorie en 2013 et 2014 et ancien challenger européen, valait le détour. L’Ardennais avait choisi de faire un break de plus de deux ans après trois revers successifs devant Hugo Kasperski, Igor Mikhalkin et Maurice Possiti. Le mérite lui revient d’avoir accepté de défier, pour son retour, le médaillé de bronze aux JO de Rio.













Les deux hommes démarraient prudemment mais sûrement, prenant soin de ne pas se précipiter. Les échanges se résumaient à des coups lourds délivrés de part et d’autre mais sans guère de variations de rythme dans la mesure où ni l’un ni l’autre ne se décidaient à enchaîner. Plaisant, le duel n’atteignait pas des sommets d’intensité. Chose appréciable, un extrême fair-play régnait dans le carré magique.

C’était plutôt Patrick Bois qui avait tendance à avancer et Mathieu Bauderlique à remiser. Le premier se montrait toujours aussi vaillant et bon encaisseur mais, par la force des choses, encore en quête de quelques automatismes et réglages tandis que le sociétaire du BC Heninois, plus rapide de bras, délivrait davantage de séries. Il trouva l’ouverture en deux temps sur des combinaisons. Compté une première fois dans le quatrième opus, le Sedanais fut de nouveau envoyé très durement au tapis pour plus que le compte après avoir été crucifié sur un triptyque uppercut - crochet gauche - crochet droit.
« Je suis toujours dans l’apprentissage »
Quand bien même son succès fut-il probant, Mathieu Bauderlique eut l’élégance de ne pas en rajouter et de ne pas verser dans un triomphalisme déplacé : « Je ne peux pas être fier d’avoir battu quelqu’un qui n’avait pas boxé depuis un petit moment même si Patrick a été présent et qu’il est dur au mal. Je voulais faire un maximum de rounds pour travailler certains aspects techniques, en particulier l’aspect défensif, les remises et le fait de pas avoir la tête trop en l’air. On peut toujours mieux faire. Je suis toujours dans l’apprentissage. Il faut laisser le temps au temps. J’espère avoir la possibilité de disputer un championnat de l’Union européenne mais chaque chose en son temps. Je fais confiance à mon encadrement et à Brahim Asloum. »
Par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit images - Karim de la Plaine