Clap de fin pour Karim Guerfi ?

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Celui qui restera comme l’un des boxeurs français les plus talentueux de la dernière décennie (29 v, 5 d) a cédé son titre continental des coqs à l’Écossais Lee McGregor (10 v), vainqueur par KO (1er), le 19 mars, à Bolton. Il semble que l’envie n’y est plus.

La confrontation opposait deux pugilistes de grande taille, fait assez rare dans la catégorie, le Français ayant, en général, l’habitude de disposer d’une allonge nettement supérieure à ses rivaux. Dès le coup de gong libérateur, les débats s’annonçaient d’une grande limpidité technique et donc plaisants. Fait notable, en dépit de l’enjeu, aucun des protagonistes ne se livrait à la moindre irrégularité. Fort logiquement, le Britannique avançait en ligne, les mains bien hautes, et entamait un travail de sape au corps en martyrisant les flancs du Provençal, tentant, dans la foulée, d’enchaîner au visage. Le tout en faisant parler sa puissance. Cependant, le Français ne tombait pas dans le piège et demeurait extrêmement vigilant défensivement. Certes, il boxait en tournant mais ses répliques laissaient entrevoir sa vitesse de bras et sa vista. Ses combinaisons lui permettaient même de toucher parfois son contradicteur à la face.

« Il est peut-être temps de se focaliser sur autre chose »

Les échanges étaient équilibrés, jusqu’à ce que le challenger parvienne à ses fins ou bout d’une minute : une crochet dévastateur au foie clouait le Tricolore, contraint de mettre un genou à terre. Il se relevait pourtant, avant de se faire crucifier une deuxième fois au même endroit, l’Écossais se focalisant sur son cœur de cible. Dès lors, le Manosquin était contraint d’avoir la main droite un peu basse dans l’espoir d’arriver à protéger, avec son coude, cette zone endolorie. Lee McGregor ne l’ignorait pas et réussissait à passer une gauche au menton qui envoyait le tenant au tapis pour la dernière fois. Peinant, on le comprend, à se remettre sur pied, il était en effet logiquement arrêté par l’arbitre à l’issue du fatidique décompte décimal.

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Photo : Robin Dolpierre

Une décision pleinement justifiée. Néanmoins, par-delà le fait d’avoir été cueilli à froid, on n’a pas eu le sentiment que Karim Guerfi ait été outrageusement diminué ni même qu’il ait lâché le morceau mentalement. Pour autant, une fois la passation de pouvoir effectuée, il a laissé entendre que la fin était proche et que sa vie d’homme allait prendre le pas sur sa vie d’athlète de haut niveau : « Je vais bien mais je n’ai pas la même motivation ni la même faim qu’avant. C’est peut-être un signe du destin. Désormais, je vais profiter de ma famille. Il est peut-être temps de se focaliser sur autre chose. »

Photo : Robin Dolpierre
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