Cissokho voit grand

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Quatre-vingt-dix secondes : c’est ce qu’il a fallu au médaillé de bronze aux Jeux olympiques pour réussir ses débuts chez les professionnels, le 21 janvier, à Levallois. Il l’a en effet emporté par KO (1er) aux dépens de l’infortuné Hongrois Renato Goman (7v, 2 d).
 
 
 
Figure charismatique de la Team Solide aux JO de Rio, leader par l’exemple et l’implication, Souleymane Cissokho était forcément très attendu par le public du Palais des Sports Marcel Cerdan et les spectateurs de Canal+. D’autant qu’il a fait un choix atypique pour gérer l’entame de sa nouvelle carrière : créer sa propre société, SC Agency, et, dans l’immédiat, ne s’engager avec aucun promoteur mais travailler avec plusieurs d’entre eux au gré des opportunités. Un choix, faut-il le rappeler, dicté par deux impératifs qui témoignent de sa volonté d’être un champion à la tête bien faite : tout d’abord en poursuivant son cursus en droit du sport à l’université de la Sorbonne mais aussi en conservant son indépendance et en se donnant le choix d’opter, dans quelques mois, pour la meilleure solution.
 
 
 
C’est donc précédé de son aura qu’il a enjambé les cordes du ring pour recevoir la réplique du jeune Magyar (19 ans). Un adversaire qui n’était pas celui initialement prévu mais un remplaçant au pied levé. En effet, deux pugilistes, l’Arménien Viguen Giulnazarien (11 v) puis l’Ukrainien Artem Karpets (21 v, 4 d), avaient été précédemment contactés mais ils avaient tour à tour déclaré forfait, le premier sur blessure, le deuxième sans doute par… peur d’en découdre. Toujours est-il que Renato Goman n’a vraiment pas fait long feu, se retrouvant à chaque fois acculé dans les cordes et au tapis lorsque le Francilien a accéléré et délivré des séries de crochets courts des deux mains. Dans ces conditions, l’arbitre n’a eu d’autre solution que de mettre prématurément un terme à une confrontation qui n’en était déjà plus une.
 
« Je vise le très haut niveau »
 
Entraîneur du Tricolore au Top Rank de Bagnolet, Ali Oubaali était certes heureux du résultat et surtout confiant pour la suite : « Je suis satisfait même si cette victoire a été un peu trop rapide à mon goût. A la salle, nous avons mis l’accent sur les appuis, la précision et le fait de prendre son temps pour construire ses actions. L’objectif est que Souleymane ait une boxe encore plus explosive. Il a toute les qualités pour réussir chez les pros. Il faut certes qu’il réussisse à faire la transition par rapport aux amateurs mais il a la boxe pour effectuer une belle carrière professionnelle ».
 
 
 
Un avis partagé par beaucoup, en particulier par Brahim Asloum qui a recruté Souleymane Cissokho pour en faire le capitaine et le fer de lance de la future franchise française en WSB, les Fighting Roosters. En effet, l’objectif du Bagnoletais est de mener deux parcours de front : en WSB, où il visera au minimum une qualification pour les play-offs, et en individuels avec comme premier point de mire, la ceinture nationale des super-welters.
 
 
 
A ses yeux, les deux sont complémentaires aussi bien sportivement qu’humainement, lui qui est très attaché à la notion de collectif et de partage. Meneur d’hommes dans l’âme, perfectionniste et ambitieux sans être prétentieux, il sait que le chemin est encore long : « Nous avions mis pas mal de choses en place mais je n’ai pas pu m’exprimer jusqu’au bout devant le Hongrois. C’est un peu frustrant car je voulais montrer de quoi je suis capable. Il me reste encore beaucoup de travail à faire. J’apprends mon métier. Sans manquer de respect à qui que ce soit, je vise le très haut niveau. Je ne m’en cache pas ».
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédits images : Presse Sports

 

 

 

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