Cissokho en force

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Souleymane Cissokho (8 v) n’a pas fait mentir les pronostics en étant le troisième membre de la Team Solide à s’emparer de la ceinture de champion de France professionnel. En l’occurrence, celle des super-welters qu’il s’est adjugée en battant par KO (3e) le valeureux Romain Garofalo (14 v, 4 d), le 9 février, au Palais des Sports de la Porte de Versailles, à Paris.
 
 
 
 
 
 
Ce championnat de France était un canon du genre. Il opposait en effet le talent au labeur, un champion déjà presque star à un anonyme ouvrier des rings dans le sens le plus noble du terme. Car la place de Romain Garofalo n’avait rien d’usurpé, lui qui avait été seulement battu aux points par David Papot, lors de son premier championnat de France, le 16 février 2018, à Saint-Nazaire. Quant à Souleymane Cissokho, toujours soucieux de faire les choses dans les règles et dans l’ordre, il voyait dans la ceinture nationale le première étape d’un parcours censé le mener ensuite vers un championnat d’Europe contre l’Espagnol Sergio Garcia qui a refusé de l’affronter par dérogation. L’idée est que l’Ibère y soit bientôt contraint réglementairement et donc que le médaillé de bronze des JO e Rio soit intronisé challenger officiel.
 
 
 
 
 
 
Mais chaque chose en son temps. Le Francilien avait beau avoir mis les gants avec Amir Khan et Michel Soro, il n’abordait pas à la légère son premier championnat chez les rémunérés. Il faut dire que nourrir des complexes de supériorité et prendre ses contradicteurs à la légère ne sont pas vraiment le genre de la maison. A fortiori quand on sort d’une vilaine blessure, en clair une rupture du tendon du biceps gauche qui a nécessité de passer sur le billard et de s’astreindre à une fastidieuse rééducation. Toujours est -il que le sociétaire du Top Rank de Bagnolet était, en l’absence de son compère Tony Yoka, sous le coup de sa suspension, la tête d’affiche de cette réunion organisée par son promoteur, Ringstar. Un statut dont il s’accommodait sans peine, lui qui a pris l’habitude d’enchanter par ses prestations de classe le public parisien.
 
Normalement, de retour en avril, en France
 
Face à l’Agathois, il n’a pas dérogé à la règle. Concentré à l’extrême, il ne laissa pas à son rival le loisir de disputer un round d’observation. Des droites lourdes et des uppercuts à l’unisson qui trouvaient leur cible donnèrent le ton d’une confrontation qui s’annonçait à sens unique. Néanmoins, Romain Garofalo est un guerrier dans l’âme et non content d’être un solide encaisseur, il répliquait parfois de manière un peu brouillonne, la tête trop en avant, ce que l’arbitre ne se privait pas de lui faire remarquer. Le visage rougi dès l’entame du combat témoignait de la dureté des coups qui le touchaient de plein fouet, pris de vitesse qu’il était. Mais l’Agathois a de la ressource et du courage à revendre. Il ne bronchait pas même si techniquement, il était dépassé de la tête et des épaules par la virtuosité et la fluidité de l’exemplaire capitaine de la Team solide. La suite était cousue de fil blanc. Dans la troisième reprise, l’Azuréen était crucifié au foie et compté. Puis il s’écroulait de nouveau sur un second enchaînement imparable. La messe était dite et chacun avait tenu son rôle.
 
 
 
 
 
 
Beau joueur, Romain Garofalo ne pouvait que s’incliner devant la performance d’un adversaire, dixit, « hors-norme ». De son côté, après avoir confirmé que le plan de bataille consistait à trouver l’ouverture au corps pour faire plier puis rompre l’Héraultais, Souleymane Cissokho lui rendit hommage d’avoir accepté de relever un défi que d’autres de ses compatriotes avaient pris soin de refuser. A présent, l’élève de Virgil Hunter s’apprête à retourner de l’autre côté de l’Atlantique où il doit de nouveau enchaîner les mises de gants avec Amir Khan. Normalement, il est prévu qu’il boxe en avril prochain, en France, là encore pour un titre, puis qu’il s’attaque à la ceinture EBU d’ici la fin de l’année. Le voilà Bel et bien sur la voie royale.
 
Par Alexandre Terrini
 
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit images - Karim de la Plaine

 

 

 

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