Cissokho avec classe

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Le médaillé de bronze olympique (4 v) s’est défait avec brio et tout en maîtrise du champion d’Espagne des super-welters, Jose Manuel Lopez Clavero (12 v, 1 n, 12 d), arrêté à la septième reprise, le 16 décembre, sur le ring de La Seine musicale.
 
 
 
Le premier round fut ce qu’il a souvent vocation à être : d’observation. Du moins dans les deux premières minutes car dès la troisième, le Parisien, las de jouer à touche-touche à coups de jabs, commença à enchaîner, donnant son uppercut pour ensuite marteler les flancs adverses et remonter avec sa droite au visage. Rude, l’Ibère tentait bien de l’imiter mais il était trop rarement à bonne distance. Si bien que, le plus souvent, il frappait dans le vide. Le temps qu’il replace ses mains en protection, le Français avait déjà remisé et le cueillait comme à la parade avec sa droite plongeante à laquelle le visiteur se heurtait de plein fouet. Certes, l’Espagnol était pétri de bonnes intentions mais on comprit vite qu’il ne pourrait pas faire grand-chose face à la rapidité gestuelle et à la précision du capitaine de la Team Solide. D’autant que, fidèle à lui-même, Souleymane Cissokho ne se précipitait nullement et continuait à soigner ses préparations d’attaque grâce à un travail de feinte opportun. Sa remarquable palette technique faisait le reste et l’autorisait à varier les combinaisons pour surprendre à chaque fois son contradicteur, lequel n’eut bientôt que sa vaillance à opposer. Une qualité louable mais d’une utilité toute relative contre un pugiliste de la trempe du Bagnoletais dont les fulgurances enchantaient le public.
 
« Je suis toujours dans l’apprentissage de mon métier »
 
Toujours sur les jambes, cherchant aussi à désaxer même quand il avançait, le Francilien parvenait ainsi à trouver des angles de frappe qui lui permettaient de crucifier Lopez Clavero compté, à son grand dam, dans la sixième reprise. Sa prestation virait à la démonstration mais sans jamais sombrer dans la suffisance ni le laisser-aller, avec toujours cette faculté d’effectuer le pas de retrait qui s’imposait pour mieux répartir et avoir davantage de choix dans les options offensives qui s’offraient à lui. Son élégance et sa fluidité entre douze cordes faisaient le reste.
 
 
 
Alors que son one-man-show se déroulait sans raté ni ombre au tableau, l’arbitre finissait logiquement par interrompre le spectacle dans le septième round en arrêtant le Madrilène, lequel encaissait de plus en plus et répliquait de moins en moins. De fait, la messe avait été dite depuis belle lurette.
 
 
 
« Le public me reprochait de finir un peu trop vite. Cette fois, j’ai vraiment voulu prendre mon temps et ne pas appuyer tous mes coups, expliquait Souleymane Cissokho qui, désormais, s’entraînera majoritairement outre-Atlantique sous la houlette de Virgil Hunter. Là, les spectateurs ont pu voir mes qualités mais aussi mes défauts. Il faut qu’ils sachent que je suis toujours dans l’apprentissage de mon métier. Aujourd’hui, ce que je voulais avant tout, c’est me faire plaisir et rester moi-même. C’est-à-dire boxer sur les jambes en étant technique et en ayant le coup d’œil pour frapper quand il faut. » Mission accomplie.
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit images - KDLP/Ringstar

 

 

 

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