Vainqueur, comme à son habitude avec la manière, de l’infortuné Biélorusse Ilya Kharlamau (8 v, 2 d), le 4 novembre, au Zénith de Paris, le Français (13 v) devrait monter en gamme en terme d’adversité lors des prochains mois.








A priori, c’était le dernier combat du Français à ce niveau. En 2019, il est censé passer aux choses sérieuses, oserait-on écrire. Non pas que depuis ses débuts chez les rémunérés, en février 2017, il ait amusé la galerie, loin de là. En atteste son titre WBC youth des moyens et ses treize succès avant la limite pour autant de sorties. Ses entraîneurs canadiens, Marc Ramsay et Samuel Decarie, louent son sérieux et son abnégation au quotidien. Sous leurs auspices, l’ancien membre de la Team Solide a mis en musique et tiré le parti de ses formidables qualités physiques et pugilistiques pour gagner en efficacité chez les professionnels. Un style spectaculaire sans pour autant s’écarter des canons de la discipline : ce subtil mélange incite son entourage à faire franchir une nouvelle étape au Français et à songer à le faire se produire aux États-Unis où les networks s’intéressent à son cas.








Avant d’en découdre sous les feux de la rampe aux USA, le quart de finaliste des Jeux de Rio a refait ses gammes devant un modeste rival qui n’avait rien pour l’inquiéter et qui, de surcroît, remplaçait quasiment au pied levé l’opposant initial, l’Arménien Armen Ypremyan, contraint de renoncer pour des raisons administratives. Le Tricolore a néanmoins profité des circonstances pour s’essayer à autre chose et se découvrir une nouvelle vertu entre seize cordes : la tempérance. « La consigne était de garder mon calme et mon énergie car j’ai tendance à beaucoup m’emporter, à vouloir tout de suite casser l’adversaire et lui faire vraiment mal. On met en place une nouvelle méthode. Le but n’était donc pas d’infliger un KO immédiatement mais de travailler progressivement », expliquait-il.
« En 2019, ce sera autre chose, il y aura du lourd »
C’est que dans le coin, le mentor Marc Ramsay veillait au grain et serinait ses directives : « Prends ton temps pour bien travailler ! Je veux quelque chose de bien techniquement ! » En l’occurrence, donner des jabs puis attaquer au corps et enfin, surprendre le Biélorusse à la face en uppercut ou en crochet.








Une stratégie payante puisque Ilya Kharlamau, en débit d’une louable tentative de résistance, a été touché au foie dans la deuxième reprise et logiquement stoppé dans la suivante. Christian Mbilli s’est encore une fois montré excellent élève. Suffisamment prometteur pour passer dans la classe supérieure. « Je voulais finir en beauté. Je suis donc très satisfait. En 2019, ce sera autre chose, il y aura du lourd. Je vous donne rendez-vous, c'est là que ça va se passer », a-t-il prévenu. Au programme, des rivaux classés mondialement et, qui sait, un championnat d’Europe. On attend ça avec impatience.
Par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit images - Karim de la Plaine