Le 27 juin, à Québec, le Français (29 v) a réalisé un immense exploit en s’adjugeant le titre WBC par intérim des super-moyens après avoir battu, par KO, dès la première reprise, le Polonais Maciej Sulecki (33 v, 4 d).

A le voir, on se laisserait presque aller à affirmer que la boxe, c’est simple. Du moins quand on a le talent et les qualités pour se faciliter autant la tâche. C’est ce qu’a merveilleusement réussi le Tricolore. Une combinaison droite au buste - gauche au flanc - uppercut du bras arrière a durement envoyé le natif de Varsovie au tapis, après un peu plus de deux minutes de confrontation. Maciej Sulecki s’est relevé mais l’arbitre a eu la sagesse de l’arrêter, conscient qu’il n’était plus en capacité d’en découdre.
Un scénario expéditif qui est tout sauf le fruit du hasard. « On avait beaucoup travaillé ce coup à l’entraînement et on voulait le placer mais c'est arrivé presque trop rapidement, a expliqué, devant la presse, le héros du jour. Nous avions eu le temps de bien analyser les combats de Maciej Sulecki. Je connaissais ses défauts, notamment le fait qu'il tombe souvent sur sa droite. Je pensais bien l’emporter avant la limite. A partir du dixième round, j'aurais commencé à m'inquiéter si cela n’avait pas été le cas. »
« A chaque opportunité, je voulais le faire payer »
Jusque-là, l’élève de Marc Ramsay, très mobile tant sur les jambes qu’au niveau du buste, avait débuté prudemment en plantant quelques banderilles tout en veillant à éviter les jabs de son rival. Cependant, on sentait déjà que son bras arrière allait faire des ravages mais, pensait-on, plutôt en cross, en passant au-dessus du gauche de son contradicteur.
« Je suis très content de ma victoire. Je m'attendais à tout. A chaque opportunité, je voulais le faire payer », a affirmé le quart de finaliste des Jeux olympiques de Rio. Le voilà désormais challenger officiel du vainqueur du duel de géants qui opposera, le13 septembre prochain, à Las Vegas, le Mexicain Saul Canelo Alvarez, champion du monde unifié (WBC-WBO-IBF) de la catégorie, à l'Américain Terence Crawford. Même si le boxing business n’est jamais avare de mauvaises surprises, on voit mal comment l’un ou l’autre pourront longtemps esquiver Solide qui commence à devenir sérieusement bankable.