Le 17 décembre, à Nantes, le Français a fait montre de maîtrise et de lucidité pour étriller aux points, à l’unanimité des juges (100-90, 100-90, 99-91), le très résistant Américain Vaughn Alexander. Le public nantais a apprécié.
Le Tricolore a fait le boulot face à un visiteur qui a été à la hauteur de sa réputation de dur à cuire, lui qui a passé onze ans derrière les barreaux. Dix rounds durant, le protégé de Marc Ramsay a harcelé sous tous les angles son opposant, combinant à satiété, variant les enchaînements inspirés et produisant des accélérations dévastatrices. Vaughn Alexander s’est révélé être un encaisseur hors pair, de surcroît capable de remiser au point d’inciter le quart de finaliste des JO de Rio 2016 à redoubler de vigilance. Christian M’Billi, lui, s’est évertué à mettre en place avec application les conseils affinés de son coin, notamment varier sans cesse les cibles (buste et visage), frapper en ayant une bonne assise, jouer avec la distance etc.
Résultat, une prestation de haute qualité avec des séquences de classe, des coups dédoublés, de la cadence encore et toujours. Pour autant, Vaughn Alexander est resté debout et a fait mieux que subir avec vaillance. De quoi réussir à tenir la imite, ce qui, face à Solide, s’apparente à un exploit.
« On s'attendait à ce genre de combat, commentait le vainqueur du jour à sa descente du ring. Vaughn Alexander était vraiment solide. Il a su défendre, laisser passer la tempête et, ensuite, revenir doucement. Je boxe pour faire mal. A la moindre opportunité, j'étais prêt à le mettre KO. Malheureusement, cette opportunité, on a eu du mal à la trouver. J'ai prouvé que je pouvais mettre la pression du début à la fin. Beaucoup pensaient que je n'étais pas capable de tenir dix rounds devant un adversaire solide en mettant du rythme du début à la fin. » L’intéressé a donc prouvé le contraire.
« Je n’ai rien à envier à Canelo Alvarez ou à Caleb Plant »
Classé numéro 2 en WBC, l’ancien membre de l’équipe de France amateur est satisfait de son évolution, comme il le confiait, avant la confrontation, devant la caméra de RMC : « J’ai pris de l’expérience. Le jeune adulte boxeur en devenir a grandi et pris en maturité. J’ai étoffé ma technique. Je me suis un peu calmé même si ce n’est pas à 100 %. J’ai su mettre un peu de patience dans ma boxe. A l’entraînement, on est dans les petits détails. Quand on compare mon style à celui de Mike Tyson, cela flatte énormément mon ego. »
Il doit à présent défier le Kazakh Ali Akhmedov (19 v, 1 d) pour ce qui s’apparentera à une demi-finale planétaire. Ensuite, en cas de victoire, ce sera l’heure de tutoyer le Graal : « Actuellement je suis prêt pour un championnat du monde. Tout peut se passer en 2023. Cela peut aller très vite comme prendre du temps. Je n’ai rien à envier à Canelo Alvarez ou à Caleb Plant. Ils sont dans ma ligne de mire. L’objectif, c’est de les challenger à court ou moyen terme. Je viens pour tabasser tout le monde (sic). Je n’ai peur de personne. Je ferai tout pour rencontrer Canelo Alvarez. J’estime que je peux faire mieux que lui. Si j’effectue un camp d’entraînement de deux mois qui est adapté, évidemment que je serai prêt pour lui. L’objectif, ce n’est pas d’esquiver qui que ce soit mais d’être le numéro un. »