Christ Esabe en démonstration

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Le champion de France (9 v) a une nouvelle fois rendu une copie parfaite pour conserver son titre national des plumes. Le 3 avril, aux Mureaux, il a battu par KO (7e) Anthony Auffray (5 v, 1 n, 2 d), valeureux, certes, mais qui ne possédait pas les armes pour rivaliser.

Dès le gong libérateur, le fausse garde malouin ne se laissait nullement démonter par le pedigree du tenant et se comportait en véritable challenger, avançant sans complexe et variant intelligemment ses attaques qu’il prenait autant que possible soin de préparer avec son bras avant. Une vaillance et un entrain qui ne mettaient toutefois nullement à mal le local, lequel dégageait, dans la carré magique, sa sérénité habituelle. Les mains bien hautes, le Francilien anticipait en effet admirablement les échanges grâce à ses esquives d’école, sa mobilité du tronc et son sens du déplacement. Le reste était affaire d’intelligence du ring et de rapidité gestuelle. Tout est tellement ciselé et précis dans la boxe du Muriautin qu’il n’y a rien à jeter.

Dans la troisième reprise, il prenait encore plus nettement l’ascendant, montrant une qualité qu’on ne lui consistait pas vraiment jusque-là : la puissance. Ses coups lourds martelaient le corps du visiteur, ses crochets et ses uppercuts sous tous les angles au visage faisant le reste. Face à la classe de l’Yvelinois, le Breton n’avait guère que son courage et sa résistance à opposer, ce qui était déjà fort louable. Qu’importe qu’il fusse contraint de reculer, il remisait à chaque fois pour mieux repartir gaillardement au front en lançant des séries des deux mains, la rage au ventre mais sans vraiment les cibler. Il avait en effet trop tendance à procéder en force et de manière crispée, ce qui rendait ses assauts lisibles et prévisibles. Le tout en s’autorisant, de surcroît, à verser dans la provocation quand il en décousait sciemment les bras ballants et invitait le champion à continuer de le frapper.

« Je reste concentré sur la ceinture. On verra par la suite »

Une attitude quelque peu hors de propos alors qu’il était systématiquement pris de vitesse par le local. Dans le sixième opus, il mettait d’ailleurs un genou à terre sur un contre au plexus. Le souffle coupé, il était de nouveau envoyé au tapis avant d’être sauvé par le gong. Dans le round suivant, Christ Esabe maintenait son pressing sans précipitation aucune, tel un prédateur à sang froid sûr que sa proie ne lui échappera pas. Un nouveau missile au plexus sonnait le glas d’Anthony Auffray, incapable de se relever à l’issue des fatidiques dix secondes imparties.

Même au micro tendu par son frère, Warren, le vainqueur du jour faisait montre de la même lucidité, ne laissant libre cours à aucun emballement en dépit de sa performance de haut niveau : « Je voulais confirmer que c’est moi le patron de la catégorie. Je pense l’avoir fait. Avec mes coachs, nous avions travaillé pour que je montre de la maturité et que je sois en mesure d’abréger les débats. J’ai eu l’opportunité de le faire et je l’ai fait. J’ai effectué un travail de sape au corps car c’était la clef du match. Je veux avancer progressivement, pas à pas. La ceinture est là. Pour l’instant, je reste concentré sur ça. On verra par la suite. »

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