Devant son public de Dunkerque, la Nordiste (11 v) a su faire preuve de suffisamment de lucidité pour dominer aux points, à l’unanimité des juges (97-93, 98-92, 98-92), la Dominicaine Claribel Mena (12 v, 2 d) et se parer du titre WBC silver des super-welters.
Fidèle à leur tempérament impétueux, les deux pugilistes démarraient les hostilités en trombe, en s’épargnant le traditionnel round d’observation. La Française avait beau savoir que le mieux, pour elle, était de ne pas se battre, de garder ses distances et d’user à satiété de son bras avant, elle ne pouvait s’empêcher de répondre au défi de sa rivale, encline à imposer un à toi-à moi de près en débitant sans cesse, des deux mains, des coups larges, parfois à la godille.

Une configuration qui exposait la locale à des contres en la forçant à se découvrir et à prendre des risques périlleux. Heureusement, c’était elle qui prenait un léger ascendant grâce à sa plus grande justesse gestuelle, laquelle se traduisait par davantage de précision. Cela ne la dissuadait donc pas de persister et d’accepter le bras de fer. Pourtant, dès qu’elle cherchait à esquiver et à effectuer un pas de côté ou de retrait pour mieux repartir de l’avant, elle se facilitait grandement la tâche et marquait de précieuses touches avec davantage de facilité. Mais l’on ne se refait pas, encore moins entre seize cordes…
Une meilleure gestion de son effort et des accélérations opportunes
Si bien que ce qui devait arriver arriva. Suite à un choc de têtes, somme toute classique entre gauchère et droitière, la Saint-Poloise était ouverte au-dessus de l’arcade sourcilière gauche, dans la sixième reprise. Rien de méchant, la blessure étant parfaitement soignée par son coin. En revanche, cet avertissement sans frais eut pour conséquence d’inciter la Française à changer son fusil d’épaule. Soudainement plus posée sur ses appuis et dans sa boxe, ne rechignant pas à privilégier ponctuellement la latéralité pour trouver des angles de frappe diversifiés, elle prenait enfin - un peu - le temps de construire et de soigner ses préparations d’attaque avec son gauche qu’elle donnait tantôt en direct, tantôt en jab. Le tout saupoudré d’une poignée de magnifiques uppercuts. Sans compter une meilleure gestion de son effort et des accélérations opportunes qui rendait le rythme des échanges moins monolithique.
Non seulement les débats gagnaient en clarté mais, surtout, elle se simplifiait singulièrement les choses. D’autant qu’en dépit d’un ultime baroud d’honneur aux allures de chant du cygne, la visiteuse trouvait de moins en moins la solution. Faute d’être en capacité de proposer autre chose qu’un pressing échevelé en débitant des cross en veux-tu, en voilà, elle devenait extrêmement prévisible et dans l’incapacité de répondre aux actions variées de Priscilla Peterlé qui triomphait avec péril et gloire.