Le 20 juillet, à Marseille, le Français (13 v, 1 d) a brillé en étrillant le Russe Dmitrii Chudinov (21 v, 3 n, 6 d), battu par arrêt de l’arbitre dès la deuxième reprise. Une performance remarquable qui confirme que l’intéressé a digéré son unique défaite chez les professionnels.
On l’avait quitté plutôt mal en point, le visage très marqué, tant physiquement que moralement, après avoir subi, le 8 décembre dernier, à Levallois, la loi de l’Ukrainien Petro Ivanov qui l’avait emporté à l’usure et avant la limite alors que le titre WBC youth silver des super-moyens était en jeu. Très solide encaisseur, le visiteur avait, ce soir-là, trouvé les ressources nécessaires pour laisser passer l’orage tandis que Louis Toutin s’était, à la longue, épuisé et, à bout de force, avait été crucifié en toute fin de combat.
Après cette cruelle déconvenue, lui, le cogneur invétéré, avait tout à (re-)prouver face à Dmitrii Chudinov qui, certes, n’est plus ce qu’il a été mais qui a tout de même détenu, au cours de sa carrière, le titre WBA par intérim des moyens. « Devant Petro Ivanov, Louis avait subi une défaite qui n’était pas prévue, rappelle son entraîneur, Joseph Germain. Il avait un peu fait n’importe quoi. Il fallait reprendre les choses en main et refaire le travail qu’il convenait. Outre un stage d’oxygénation à Font-Romeu, nous avons beaucoup insisté sur la précision et la manière dont il doit aborder un combat. Il faut qu’il soit davantage dans la construction et qu’il prépare plus ses attaques, qu’il jauge son adversaire, en somme qu’il apprenne le métier. Louis doit être conscient que tous ses rivaux ne tombent pas systématiquement et qu’une victoire aux points peut être aussi méritante qu’une victoire avant la limite. »
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« Louis a mis pas mal de choses en place »
Même s’il a abrégé les débats contre Dmitrii Chudinov, le Noiséen a surtout été un élève appliqué. Tout en ayant conservé sa force physique dévastatrice, il s’est moins précipité, donnant son direct du gauche avant d’enchaîner, en variant comme il se devait les zones de frappe. Surtout, ses offensives ont été conduites en impulsant des accélérations et non plus sur un rythme certes intense mais monocorde. « Il a mis pas mal de choses en place dès le premier round et cela a porté ses fruits, se félicite Joseph Germain. Il ne s’est pas jeté. Quand il a touché le Russe et qu’il a vu qu’il ne tombait pas, il a fait un pas en arrière et a repris sa boxe. Or, pour Louis, c’est déjà beaucoup. Je ne suis pas surpris de sa victoire aussi rapide car je savais que sa puissance porterait ses fruits. Il fallait un adversaire comme celui-là pour remonter la pente même s’il y a encore du boulot. »
A présent, l’objectif est que la prochaine sortie du Tricolore soit l’occasion de disputer un titre. Il aspire évidemment à retrouver Petro Ivanov. Une revanche qui s’annonce explosive et… maîtrisée.
Alexandre Terrini
