C’est fait pour Anderson Prestot !

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Le 24 juin, à Massy, le Français (25 v, 2 d) s’est paré de la ceinture continentale des moyens en détrônant aux points, à l’unanimité (50-46, 50-46, 50-46), l’Italien Matteo Signani (31 v, 3 n, 6 d) par décision technique à l’entame de la cinquième reprise. Un succès dans des circonstances particulières mais mérité.

Le regard noir du Tricolore lors des ultimes recommandations du directeur du combat disait tout de sa détermination, conscient qu’il jouait là son avenir entre seize cordes. Fidèle à sa promesse, il lâchait les chevaux d’entrée mais avec le louable souci de ne pas confondre vitesse et précipitation. En témoignait l’usage à bon escient de son bras avant en directs et en jabs. Un appréciable travail d’approche et de maintien à distance de son rival qui ne l’empêchait pas de placer par intermittence sa droite lourde. En dépit de son déficit d’allonge, le Romagnole n’était nullement impressionné par la puissance du challenger et se mettait même à occuper le centre du ring et à avancer les poings toujours bien hauts. Il misait sur sa vitesse de bras et des séries courtes des deux mains pour porter l’estocade. L’activité était plutôt dans le camp transalpin mais le danger et les touches les plus nettes, eux, émanaient bel et bien de celui du Français, en particulier avec ses uppercuts ravageurs comme celui asséné dans le deuxième au plus grand bonheur de ses supporters.

« Maintenant, j’espère que l’aventure ne va pas s’arrêter là »

On sentait bien que le Massicois rongeait son frein et en avait encore beaucoup sous la semelle dans le cas où le duel serait amené à se poursuivre. On comprit vite que ce ne serait pas le cas. En effet, la quatrième reprise virait à la dramaturgie. Suite à un choc de têtes involontaire, Ladoune était sévèrement ouvert à la paupière gauche. Au point que l’arbitre requérait l’intervention du médecin, lequel prenait le temps de l’examiner et autorisait le Francilien à repartir. Mais on se doutait qu’il ne s’agissait là que d’un sursis. Dès lors, le local, craignant que le sacre qui lui était promis lui échappe sur l’autel d’un destin funeste, se ruait sur l’Azzuri en jouant sa va-tout. Ce dernier résistait vaille que vaille à la déferlante mais s’en sortait avec un hématome béant sur la pommette gauche.

Photo: ©Pierre Girod

A l’entame de l’opus suivant, le médecin était de nouveau invité à se prononcer et préconisait la cessation des hostilités. Dès lors, le règlement s’appliquait : en pareil cas, un fois passé le quatrième round, ce n’est plus un nul qui est décrété mais une verdict qui est prononcé, fondé sur les scores inscrits sur les bulletins des juges. Lesquels octroyaient une victoire logique à Anderson Prestot. Le héros n’avait plus qu’à clamer sa joie incommensurable : « Quand je suis retourné dans mon coin, le docteur m’a dit que ma blessure était importante et qu’on allait bientôt arrêter. La rage est alors montée en moi. Initialement, il était prévu que j’accélère à partir de la sixième. Je l’ai donc fait tout de suite car je voulais le terminer. J’ai envie de dire merci à mon père ainsi qu’à tous ceux qui me soutiennent et m’ont entraîné. Le sentiment qui m’anime est un sentiment de gloire. Je suis le plus heureux du monde. Maintenant, j’espère que l’aventure ne va pas s’arrêter là. Je voudrais bien être champion du monde. C’est un rêve d’enfant. »

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