Carlos Takam, l’Américain

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Le Franco-Camerounais (37 v, 1 n, 5 d) a fait le choix de s’installer une bonne partie de l’année aux États-Unis, principalement pour vivre une expérience inédite dans un environnement différent.

D’abord, qu’on se le dise, Carlos Takam n’a pas coupé les ponts avec la France et son club de Noisy-le-Grand. La preuve, quand il est de retour dans l’Hexagone, c’est là qu’il revient transpirer et prendre la leçon avec son entraîneur de presque toujours, Joseph Germain. Les deux hommes ne se sont pas séparés, loin s’en faut. « Je suis toujours lié à Joseph. Si j’ai une grosse échéance, c’est lui me préparera, quitte à ce qu’il vienne aux USA », prévient l’enfant de Douala.

Soit mais alors pourquoi s’est-il expatrié aux States alors que sa carrière tournait plutôt en rond sur le Vieux Continent ? Faut-il rappeler qu’il avait notamment disputé un championnat du monde WBA, IBF et IBO des lourds devant Anthony Joshua, auquel il avait tenu la dragée haute en octobre 2017, puis le titre WBA international, en juillet 2018, contre Dereck Chisora avec lequel il faisait jeu égal avant de se faire surprendre et de s’incliner par KO.

« Le but est de refaire un championnat du monde »

Toujours est-il que Carlos Takam a décidé de quitter le promoteur italien Salvatore Cherchi et de s’engager, cet été, avec l'Américain Joe DeGuardia et sa société Star Boxing mais aussi avec Top Rank et la chaîne ESPN. En mai, il était censé défier, toujours aux USA, l’Ukrainien Alexander Usyk, ancien champion du monde unifié des lourds-légers qui est monté dans la catégorie reine. Mais ce dernier s’était alors blessé à l’épaule et la confrontation avait été annulée. Pas sûr que les affres du boxing business permettent que ce duel, au demeurant fort palpitant sur le papier, ait lieu. « Si le camp de Usyk veut me rencontrer, c’est quand il veut », assure, toutefois, l’ancien champion d’Afrique amateur. En attendant, hors de question, pour le moment, de viser le titre EBU : « J’ai eu la nationalité française alors que j’avais un peu dépassé le niveau européen. Peut-être que je ferai un championnat d’Europe après avoir fini mon parcours aux États-Unis. Pour l’instant, ce n’est pas le projet de mes promoteurs. Le but est de refaire un championnat du monde. »

En attendant, Carlos Takam a effectué sa rentrée, le 14 septembre, dans l’État de New York, en battant aux points, à l’unanimité des juges (96-94, 99-91, 99-91), l'Américain Craig Lewis (14 v, 1 n, 4 d) à l’issue d’un match maîtrisé mais qui n’a pas atteint des cimes d’intensité ni de suspens. Il n’empêche, l’homme est heureux d’avoir traversé l’Atlantique ou il se prépare sous la houlette de Dwight Yarde.

« C’était un rêve de boxer aux États-Unis »

« J’avais envie de voir autre chose et de changer, justifie-t-il. Quand j’ai commencé la boxe en Afrique, c’était un rêve de boxer aux États-Unis, que ce soit à Las Vegas ou au Madison Square Garden. Lorsque l’occasion s’est présentée, j’ai dit why not ? J’y suis allé parce que j’avais envie de rencontres, de nouvelles têtes et de nouveaux challenges. Or, l’Amérique est vraiment faite pour ça. Je ne le regrette pas. Je suis en pleine confiance. Je vis à Las Vegas. C’est vrai que c’est une ville très animée qui me correspond même si, moi, j’habite sur les hauteurs, dans un quartier très calme »

Et, sur le plan pugilistique, qu’est-ce que cela change ? « Là-bas, la boxe est très spécifique. C’est beaucoup plus axé sur le physique, surtout dans ma catégorie. Comme ils disent toujours, avec un bon physique, on bat un technicien. Techniquement et tactiquement, ça change un peu mais il n’y a rien à envier à ce que j’avais acquis en France. En revanche, je fais beaucoup de sparring car il y a bien plus de poids lourds qu’en France. Je ne dirais pas que je progresse mais que je règle quelques petits détails. Par exemple, un Américain, s’il mène le combat au bout de sept rounds, il commence à gérer alors qu’en France, on a tendance à continuer de donner. » Est-ce cela qui a manqué contre Anthony Joshua ? « Non, je ne crois pas », répond Carlos Takam en s’esclaffant.  « On suggère que c’est davantage l’arbitre qui a décidé de l’issue de la confrontation. L’intéressé acquiesce : « C’est plutôt lui que je blâme. »

Prochain rendez-vous prévu, normalement, en février avec un combat majeur en perspective.

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