Ce samedi 16 novembre à Aix en Provence, l’invaincu Bruno Surace (24 v, 2 n) tentera de conquérir le titre EBU Silver des poids moyens devant un autre invaincu en la personne de l’Espagnol Jhon Jader Obregon (11 v).
« J’ai encore du mal à réaliser que ce championnat va enfin se faire », confie le jeune Provençal échaudé par deux reports successifs. Initialement prévu en Espagne le six octobre, la rencontre fut annulée pour une blessure de l’Espagnol et remise au 18 novembre, une date à nouveau achoppée sans que l'on en connaisse encore la véritable raison. « Je tiens à saluer le gros boulot de mon manager Hamid Zaim pour que l’on puisse avoir ce championnat en France et remercier aussi Adbel Achour qui l’a intégré au gala au cours duquel il va disputer le championnat de France des poids légers. »
Bien qu’il soit licencié au NAPA (Noble Art du Pays d’Aix), Bruno Surace reste entrainé par "Kayser" Mourad Haddu. Les atermoiements du camp Espagnol ont eu des conséquences sur le quotidien du boxeur. « Je me suis retrouvé en précarité financière puisque j’avais pris un congé sans solde en octobre puis à nouveau en novembre pour préparer ce championnat qui n’a pas eu lieu. J’ai été contraint de reprendre le travail jusqu’au jour de la pesée. Hormis cela, la préparation s’est bien passée si ce n’est qu’elle fut longue et éprouvante. Mon entraineur a su créer des temps moins forts en surfant sur les entrainements passés pour ré accélérer un mois et demi avant ».

Malgré ces contretemps, l’ex champion de France avoue ne pas avoir dévier d’un pouce par rapport à son objectif, il se refuse à accabler son adversaire, jugeant, « qu’il y a peut-être eu des choses extra sportives indépendantes de sa volonté » tout en confiant que ces mésaventures ont contribué à décupler sa motivation.
" Ma conception de la boxe n’est pas d’aller au contact à tout prix "
Bruno Surace a étudié le style et la boxe de Jhon Jader Obregon avec sa Team et sans dévoiler quel sera sa tactique, il a noté que son co challenger « était un très bon boxeur, vif et puissant » tout en doutant de sa capacité à demeurer performant sur la durée des douze rounds. « C’est une flamme qui s’éteint vite et même s’il faut demeurer prudent, je suis optimiste », confie Bruno Surace.
Le Marseillais s’appuie sur une boxe technique, ses vingt-six précédents adversaires ont échoué à mettre en échec sa mobilité et la variété de ses frappes et si son ratio de victoires avant la limite est peu élevé, il serait hasardeux d’en faire un boxeur inefficace. « Ma conception de la boxe n’est pas d’aller au contact à tout prix, j’ai trop vu de renversements où un boxeur gagnait et se faisait surprendre par excès de confiance. Je me dis que je dois rester sérieux tout au long du combat. La frontière entre le sérieux et le juste ce qu’il faut faire, elle est trop maigre, c’est un défaut mais si demain je prends un coup à la godille et que je tombe, que se passera-t-il ? » Fraichement diplômé, Bruno Surace explique que la boxe ne dure qu’un temps et bien qu’il aime profondément ce sport, il le pratique, « pour qu’il m’apporte quelque chose et pas pour combler un vide ».
Cinq mois qu’il attend ce championnat Européen, devenu Silver depuis le 1er septembre et synonyme d’entrée parmi l’élite des poids moyens du Vieux Continent. Bruno Surace a conscience des enjeux et des opportunités que cette ceinture lui ouvrirait mais il se refuse à l’évoquer, préférant demeurer concentré sur ce qui l’attend samedi soir du côté d’Aix en Provence et en direct sur Fight Nation.