Dans la nuit de samedi à dimanche, à Riyad, le Français (26 v, 2 n) aura à cœur de rééditer son formidable exploit du 14 décembre, lorsqu’il s’en était allé battre par KO (6e), chez lui, à Tijuana, le super-moyen mexicain Jaime Mungia (44 v, 2 d). Et si l’Histoire se répétait ?

Le Marseillais, qui n’a pas hésité une seconde à accepter d’en découdre encore avec le Sud-Américain, est avant tout un pugiliste heureux et épanoui. Il ne s’en cache d’ailleurs nullement : « J’aimerais remercier tout le monde pour l’amour que je reçois, que ce soit sous forme de messages ou dans les commentaires dont je suis l’objet. Cela n’a l’air de rien mais quand l’entraînement est dur et que l’échéance approche, c’est une bouffée d’oxygène ! Je suis fier de pouvoir vous embarquer avec moi dans cette aventure, celle d’un enfant qui vit son rêve. Je vis une expérience nouvelle et je suis super content d’y être. Je vis le rêve de Bruno enfant et ce n’est que du bonus ! »
Lequel se prolongerait de la meilleure des manières si le Phocéen parvenait à encore crucifier le Latino, remonté comme une pendule après son échec cuisant contre le Frenchie. Le Mexicain, qui a avoué, en conférence de presse, avoir un peu trop pris la confiance au match aller et voulu faire le show pour combler son public, a promis que, cette fois, on ne l’y reprendrait plus et que ce sera bel et bien lui qui remporterait avant la limite le retour. Désireux de mettre toutes les chances de son côté, il a même changé d’entraîneur et entamé une collaboration avec celui de son compatriote Saul Canelo Alvarez. On peut penser qu’avec son coach, il aura mis l’accent sur son point faible que sont les moyens de défense, en particulier en sortie d’attaque.
« Nous avons mis l’accent sur la dangerosité de l’adversaire »
Bruno Surace sait donc à quoi s’attendre mais ne tremble pas pour autant car lui aussi a sué sang et eau à la salle, désireux que son magnifique succès initial ne soit pas un coup d’épée dans l’eau. « J’aborde ce combat comme le premier, sachant que dans mon esprit, celui-ci n’existe plus, explique-t-il. La pression n’est pas de mon côté. Il faudra que ce soit un grand Bruno sur le ring et je me suis préparé durement pour ça ! J’ai mis les gants avec Kevin Lele Sadjo, Gaëtan Ntambwe, Axel Yoka, Mustapha Zaouche, Pierre Rosadini et le Britannique Conor Benn. J’ai évidemment pris ce rendez-vous au sérieux et fait beaucoup de sacrifices. Nous avons mis l’accent sur la dangerosité de l’adversaire et sur les erreurs à ne pas commettre. C’est pour cela que j’ai multiplié les oppositions de très haut niveau. »
Dans le carré magique, il faudra faire aussi bien qu’en fin d’année dernière mais un peu différemment : « Je n’avais montré qu’une partie de ce que je peux faire, assure l’Azuréen. A présent, je suis déterminé à montrer une nouvelle version. La tactique sera donc différente. Le game plan consistera à laisser passer la vague d’engouement de Jaime Mungia qui sera certainement mû par un esprit de revanche. En ce qui me concerne, j’aime toujours construire mes combats de manière efficiente et exploiter les fautes de l’adversaire. » Quitte à les provoquer savamment afin de mieux porter l’estocade.