Sous le plus grand chapiteau de France

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Le premier gala de boxe d'après-confinement s’est tenu, le 30 juillet, au Cirque Bormann, à Paris. Par-delà la dimension symbolique de l’événement, ce dernier a été, sur le plan sportif et vu les circonstances, d’une très bonne tenue.

Christ Esabe (6 v) a confirmé, à ceux qui pouvaient encore en douter, que la belle boxe a ceci de commun avec le vélo : cela ne s’oublie pas. Le prodige yvelinois, champion de France professionnel des plumes à 19 ans, pour son quatrième combat, rappelons le tout de même, a été fidèle à l’image que l’on a de lui. Celle d’un pur technicien dont la fluidité et la précision gestuelle font le bonheur des yeux tout autant que sa science du (dé-)placement. Bien sûr, après de si longs mois d’inactivité, il eut été déplacé d’attendre davantage de lui, en particulier des changements de rythme plus appuyés et fréquents. Le sociétaire du BAM L’Héritage a en effet dominé de bout en bout les débats, d’abord avec son bras avant puis grâce à ses combinaisons et son coup d’œil lorsqu’il a commencé à accepter sciemment la confrontation de près que voulait lui imposer son valeureux contradicteur. En l’occurrence, Carlos Cossio (8 v, 2 n, 6 d), lequel a eu le bon goût de pas se jeter en partant gaillardement à l’assaut ni de truquer les échanges quand il ne trouvait pas la solution. Reste que ses louables velléités se sont heurtées à la rapidité de bras et à la classe de son cadet, vainqueur aux points, à l’unanimité des juges, d’une duel extrêmement propre et, in fine, plaisant.

Camarade de promotion de Christ Esabe aux Mureaux, Khalil El Hadri (8 v), détenteur de la ceinture nationale des super-plumes, lui, ne semble pas avoir pâti des affres du confinement tant on l’a retrouvé comme on l’avait quitté. C’est-à-dire entreprenant, destructeur, puissant et réfléchi dans sa boxe, ne confondant pas vitesse et précipitation quand bien même déclenchait-il sous tous les angles ou presque. Même quand il envoya au tapis le jeune Nicaraguayen établi en Italie, Nestor Maradiaga (8 v, 1 n, 67 d), il fit l’effort de continuer à construire ses attaques. Résultat, son rival fut finalement fort logiquement arrêté par l’arbitre dans la cinquième reprise, n’ayant ni la maturité physique ni la science du ring suffisantes pour espérer résister davantage au Français.

La jeune génération pugilistique tricolore a l’avenir devant elle

Troisième tête d’affiche de la soirée, Milan Prat (6 v) avait affaire à un fantasque opposant en la personne de Jonathan Okito (4 v, 1 n, 3 d), passé directement professionnel sans avoir préalablement fait ses gammes dans les rangs amateurs. Et cela s’est vu. Son style guère académique, à la fois généreux, offensif et mû par un souci évident de faire le show quitte, parfois, à verser dans le chambrage, n’a pas vraiment désarçonné l’ancien membre de l’équipe de France. Bien meilleur boxeur, ce dernier a commencé par répliquer en contres de manière chirurgicale avec ses longs segments. Puis, sans guère forcer son talent mais en faisant parler ses dons de puncheur, il a gentiment cueilli son comparse au coins du bois en accélérant dans la troisième reprise et en lui infligeant un KO sévère après une magistrale série de crochets à la face.

Pas de doute, la jeune génération pugilistique tricolore a l’avenir devant elle. Gageons que la situation sanitaire du pays ne l’empêchera pas, dans les prochains mois, de montrer de nouveau ce qu’elle vaut. En cas contraire, ce serait un énorme gâchis, elle qui trépigne d’impatience de faire ses preuves sous les feux de la rampe.

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