Punchlines douces amères chez les lourds

Partager cet article sur 
Retour aux actualités

C’est assurément le grand rendez-vous pugilistique de la rentrée : Tony Yoka (7 v) et Johann Duhaupas (38 v, 5 d) en découdront, en douze rounds, le 25 septembre prochain. Un duel au sommet qui requiert décorum, mise en scène et échanges à fleurets mouchetés. Cela a commencé par une rencontre entre ces deux hommes forts, le 31 juillet, dans les studios de Canal+.

Deux adversaires qui sont chacun convaincus qu’ils feront mordre la poussière à l’autre. Quoi de plus normal… C’est l’inverse qui eut été un cataclysme. Johann Duhaupas a ouvert le bal, sur la chaîne cryptée, en expliquant qu’il raflerait la mise grâce aux qualités qui sont sa marque de fabrique, en l’occurrence, une vaillance et une dureté au mal hors du commun. « C'est un défi, a-t-il admis. Tony est un grand boxeur que je connais depuis longtemps. Il a fait de grandes choses. Mais je vais le battre avec mon cœur. » Rien qui inquiète le médaillé d’or de Rio, persuadé d’avoir, entre seize cordes, un don bien supérieur à celui de son contradicteur : « Je suis plus rapide, plus technique, supérieur en tout. Je sais qu'il ne va rien lâcher et qu'il sera prêt comme d'habitude. Ça me tenait à cœur d'affronter Johann. J'ai toujours voulu affronter des Français. »

Suffisant pour allumer la mèche et jeter la pierre à son rival sans pour autant le désigner nommément : « J'ai juste le sentiment que les boxeurs français s'évitent entre eux et préfèrent aller à l'international avec peu de préparation, perdre parce que c'est logique, plutôt que d'accepter un combat franco-français et d’être mis sur le devant de la scène. » Une pierre dans le jardin du Picard qui s’est senti visé : « Bien sûr que je pense que c'est pour moi. Tony a dit plusieurs fois qu'il était fier de ce que j'avais fait, que c'était fort puis il dit ce genre de choses... C'est un peu incohérent. C'est un peu revenir sur sa parole. Ce qu'il pense réellement, je ne sais pas. Quand je vais à l'étranger, avec peu de préparation et que je leur rentre dans la gueule comme ça, je pense que ça reste héroïque. Je ne gagne pas mais j'y vais au moins avec mes tripes et je fais de belles choses. »

« Les boxeurs français se tournent autour et se boxent quand c'est la fin »

Soit mais cela n’a pas empêché Tony Yoka de revenir à la charge : « C'est bien mais quand on te propose un combat en France avec les mois de préparation qu'il faut, une bourse conséquente, pourquoi tu refuses ? T'as refusé plusieurs fois. À un moment, t'as donné ta parole pour décembre (2019, N.D.L.R.). Au final, il n'y a rien eu. Ça m'énerve parce que les boxeurs français se tournent autour et se boxent quand c'est la fin. »

Réponse de l’Abbevillois : « C'est du business. Mon équipe m'a dit que j'avais d'autres opportunités mais ça ne s'est pas fait. » De quoi faire monter le Francilien dans les tours : « Mais tu avais donné ta parole ! Dans ce cas-là, ne me parle pas de parole. Moi aussi j'ai une équipe mais elle suit ce que je dis. Et quand je donne ma parole, je ne reviens pas dessus. »

Découvrez aussi
crossmenu
linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram