Mathieu Bauderlique, le moral au beau fixe

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Le Nordiste (20 v, 1 d) relèvera, ce vendredi, à Roland-Garros, le défi le plus important de sa carrière chez les rémunérés. Il recevra en effet la réplique du Russe Igor Mikhalkin (24 v, 2 d), titre européen vacant des mi-lourds en jeu.

Jose Tavares, Karim Bennama, Doudou Ngumbu (deux fois), Hakim Chioui, Hugo Kasperski, Patrick Bois : Igor Mikhalkin aime les Frenchies. La preuve, il n’a jamais connu la défaite face à l’un d’eux. Mathieu Bauderlique espère mettre fin au signe indien. Pour cela, il sait quoi faire : « Mikhalkin a beaucoup d’expérience. Il a de la bouteille et du métier. C’est quelqu’un à ne pas négliger. On l’a pris au sérieux. Il est très constant et réussit à imposer à la fois son physique et son rythme. Je vais devoir ne pas subir, faire front intelligemment et ne pas le laisser boxer ni mener la danse. Ce sera à moi de la mener en n’étant pas passif. » Il faudra bien ça car le Sibérien a beau ne rien réaliser d’extraordinaire ni se montrer génial entre seize cordes, il n’a pas vraiment de point faible et a surtout l’art de faire déjouer ses adversaires en anesthésiant leur boxe.

A la veille de cette échéance cruciale, le Nordiste est, bien sûr, fin prêt. Il a rodé sa belle mécanique pugilistique exclusivement à Hénin-Beaumont en compagnie de sparring-partners venus prêter main forte, la crise sanitaire empêchant qu’il aille parfaire ses gammes au Canada où il avait ses habitudes avant que la Covid-19 ne sévisse. « La préparation a vraiment été bien faite, tant physiquement que techniquement, tactiquement et mentalement. Je n’ai pas d’excuse à me trouver », prévient-il.

Le médaillé de bronze olympique à Rio ne craint pas que sa relative inactivité - deux succès expéditifs depuis décembre 2019 - ne lui porte préjudice : « Je suis conditionné pour boxer depuis l’âge de quinze ans. Je ne me prends donc pas la tête avec ce genre de considération et je reste concentré. Je n’ai pas l’impression d’avoir stagné. Cette période m’a laissé du temps pour progresser en travaillant aussi bien sur mes qualités que sur mes lacunes, par exemple, en ayant moins de parasites dans ma boxe et en bougeant à bon escient pour me focaliser sur l’efficacité des coups. Je me sens très bien, au meilleur de ma forme. Je relativise en me disant que tout le monde a été concerné par le coronavirus et a dû, à un moment donné, attendre à cause de combats qui ont été repoussés. » Une chose est sûre, l’enjeu ne tuera pas le jeu : « Moi, je prends du plaisir. Le plus dur, c’est durant l’entraînement. C’est pourquoi j’attends le jour J avec impatience car c’est le jour de la danse. Il y a, bien sûr, un peu de pression mais c’est une bonne pression. Si la préparation en amont a été faite sérieusement, il n’y a pas de question à se poser car on sait boxer. »

Une victoire avec la manière, porte d’Auteuil, ouvrirait des portes au Tricolore, lui qui s’est récemment engagé avec le promoteur italien Salvatore Cherchi, lequel est lié à Matchroom, la société d’Eddie Hearn. Quelles que soient les perspectives, l’homme gardera les pieds sur terre. C’est que parallèlement à sa carrière dans le carré magique, il continue de travailler au quotidien dans l’entreprise familiale de vente de matelas. « Je tiens à garder cette rigueur », insiste Mathieu Bauderlique, conscient qu’elle est gage de pérennité sur et en dehors du ring.

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