Le minimum syndical pour Estelle Mossely-Yoka

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Le 27 novembre, à Nantes, la championne olympique (8 v) n’a pas vraiment été à la fête devant la modeste Marseillaise Emma Gongora (2 d), vaincue aux points (78-74, 77-75, 78-74) après avoir crânement défendu sa chance. Cela peut arriver…

Des coups qui ne jaillissent pas, qui trouvent trop rarement leur cible parce que pas vraiment délivrés dans le bon tempo ni à la distance idoine. En face, une adversaire valeureuse qui ne tergiverse pas au moment d’attaquer même après avoir été ouverte à l’arcade sourcilière dès la deuxième reprise, suite à un coup de coude : il n’en fallait pas plus pour que la performance d’Estelle Mossely ne reste pas dans les annales. Jamais vraiment dominante, jamais vraiment libérée ni en mesure de faire étalage de sa supériorité technique, elle s’est contentée, bien malgré elle, de miser sur ses acquis et sur son expérience pour préserver l’essentiel : la victoire et, par là-même, son invincibilité. C’est déjà ça.

Emma Gongora, qui remplaçait au pied levé la Bosnienne Pasa Malagic, forfait après avoir été déclarée positive à la Covid-19, a montré qu’elle valait bien mieux que son palmarès et que dans le carré magique, le courage, l’abnégation et la volonté sont des vertus sempiternelles et cardinales.

« Je n’ai pas encore retrouvé mes sensations »

Ce qui ne signifie pas qu’Estelle Mossely en a été dépourvue. Simplement, il lui manquait peut-être l’essentiel : le supplément d’âme. Elle avait la lucidité de le reconnaître à sa descente du ring : « Je ne suis pas contente. J’étais crispée. Je n’ai pas encore retrouvé mes sensations. Dès les premiers rounds, j’ai senti qu’elles n’étaient pas bonnes. Je n’ai pas réussi à faire ce que je voulais. Cela m’énerve un peu. L’objectif était de conserver mon avance au pointage et de ne pas ressortir blessée car un mauvais coup est vite arrivé. Je n’ai pas trouvé la solution. Je ne sais pas pourquoi je n’étais pas bien dedans. La préparation a connu des hauts et des bas avec des salles qui tantôt ouvraient, tantôt fermaient, sans compter le fait qu’il n’était pas prévu que je boxe ce soir. Cela s’est fait il y a trois ou quatre semaines. Et puis, il y a trois jours, mon adversaire a changé. Il a fallu gérer tout ça plus le fait d’avoir accouché il y a six mois. C’est quand même particulier de boxer sans public. Sa présence nous entraîne dans les enchaînements de coups. Là, il y a eu des moments où j’avais besoin de sa ferveur et cela ne venait pas. Je me suis dit que ça n’arrangeait pas les choses. »

Certes. Pour autant, il faudra que la Francilienne soit bien plus saignante dans quelques semaines, à l’heure de défendre sa ceinture IBO des légères.

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