A trente-et-un printemps, The Diamond (15 v) entend briller au moins une dernière fois dans le carré magique. Pour cela, il lui faudra triompher de l’épouvantail Delfine Persoon (46 v, 3 d), ce samedi, à Dubaï, alors que la ceinture WBC silver vacante des super-plumes sera en jeu.
Il y a encore quelques semaines, la Française voulait raccrocher les gants. Fatiguée, usée et frustrée de ne pas pouvoir disputer le championnat du monde WBC qu’on lui promettrait depuis si et trop longtemps. Entre des bisbilles avec son ancien promoteur, des tenantes du titre qui se blessent au dernier moment ou qui contractent le Covid-19 ou encore, qui préfèrent tenter d’unifier les ceintures, en passant par des propositions de dernière minute qui ne lui laissaient décemment pas le temps de se préparer comme une telle échéance l’exige : pareille loi des (mauvaises) séries avait fini par dissuader la Rhône-Alpine. Qui, finalement, a redéménagé à Lyon alors qu’elle avait élu domicile dans le Val-de-Marne où elle s’entraînait avec le binôme Ali Oubaali - Joseph Germain.
Et puis, il y a un mois, une proposition inespérée, celle d’affronter Delfine Persoon, ancienne multiple championne du monde WBC des légères, l’a fait céder et revenir temporairement sur sa décision. « Au point où j’en suis, je me suis dit que je n’avais rien à perdre. Et puis j’avais envie de boxer un grand nom », justifie-t-elle. Si bien que l’ex-championne d’Europe est remontée en Île-de-France où elle a cravaché sous l’autorité de Joseph Germain, désormais son coach à part entière. A Noisy-le-Grand, elle a mis les gants avec Thaïs Larché et Mariam Sidibé.
« Aujourd’hui, je n’ai peur de rien. J’ai juste envie de m’évaluer »
Suffisant quand on s’apprête à défier un bulldozer comme la Belge ? Oui, acquiesce Elhem Mekhaled, sûre de son fait : « Je me sens plus que prête car cela fait longtemps que je m’entraîne en permanence à haut niveau et très dur. Physiquement, je n’avais pas grand-chose à rattraper. Pour le reste, j’ai un peu tout travaillé. Je m’attends à ce que Delfine Persoon me rentre dedans mais je ne perdrai pas ma technique pour autant. Cela va se jouer au mental, or j’ai une tête dure (sic). La puissance de mon adversaire ne me fait pas du tout peur même si elle vient de la catégorie supérieure. D’ailleurs, aujourd’hui, je n’ai peur de rien. J’ai juste envie de m’évaluer. »
Sachant que ce duel n’est, in fine, qu’une cerise sur le gâteau et un défi. « Pour moi, c’est un challenge, résume Elhem Mekhaled. Ce combat, c’est mon championnat du monde à moi et je n’ai absolument rien à perdre. Je ne boxe pas pour l’argent car je travaille à la Matmut depuis plusieurs années. Et, quel que soit le résultat, je songe à mettre un terme à ma carrière car j’ai envie de fonder une famille. Néanmoins, je pars dans l’optique de gagner. Si j’y parviens et qu’ensuite, j’ai des opportunités, on verra. » On aimerait alors que la Lyonnaise change une nouvelle fois d’avis.
