Delphine Mancini sans forcer

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Le 18 septembre, devant son public de Vigneux-sur-Seine, l’ancienne membre de l’équipe de France (4 v) est devenue championne de France professionnelle des coqs en dominant sans difficulté, aux points (80-72, 80-72, 80-72), la valeureuse Mélanie Mercier (2 v, 1 n, 12 d).

Pour asseoir le succès que tout le monde lui promettait tant elle était favorite sur le papier, la Francilienne est demeurée fidèle à son plan de bataille initial. « J’ai beaucoup travaillé sur mon allonge explique-t-elle. Il fallait vraiment que je tienne Mélanie à distance tout en multipliant les enchaînements de loin et en mettant du rythme. » Aussitôt dit, aussi fait, de surcroît, avec la manière : « Comme cela a fonctionné, j’ai continué et j’ai déroulé tranquillement. La plupart du temps, je me suis efforcée de rester au milieu du ring. Et quand je sentais un peu de fatigue, je boxais sur les jambes, quitte à laisser venir Mélanie pour la contrer. Même si je n’ai jamais été mise en difficulté, elle a été très courageuse et extrêmement vaillante car elle a été lucide du début à la fin. Elle n’a pas lâché. » 

A l’issue du premier huit rounds de sa carrière, l’Essonnienne a réussi son examen de passage tout comme elle a assimilé la transition avec la boxe pro. « Physiquement, cela a été. J’ai pu travailler correctement de bout en bout, se réjouit-elle. C’était vraiment intéressant. Il faut encore que j’arrive à délivrer des coups plus durs et appuyés, en étant plus posée sur mes appuis. Cela implique de gagner en puissance. J’ai encore des petites lacunes dans ce domaine car j’ai conservé certains automatismes qui ont cours en amateurs où l’on privilégie la touche. Cependant, je n’ai pas l’intention de changer totalement ma boxe. Pour le reste, ne plus avoir de casque est agréable car cela augmente le champ de vision. Et puis le fait qu’il y ait davantage de reprises permet de prendre un peu plus son temps. Cela me convient. C’est moins la course et il n’est pas irrémédiable de prendre du retard au début du combat. »

« Me classer au niveau continental pour disputer un championnat d’Europe »

A présent, Delphine Mancini vise d’ores et déjà plus haut : « Si j’ai une proposition en ce sens, je défendrai ma ceinture mais je n’attends pas après ça. Ce titre national n’est qu’une étape. J’espère me classer rapidement au niveau continental pour disputer un championnat d’Europe. Je pense en avoir le niveau. »

Honorable vaincue, Mélanie Mercier, qui, pour l’occasion, était montée de deux catégories, elle qui en découd habituellement en mi-mouches a, fort légitimement, le sentiment du devoir accompli. « C’était un beau match mais face à une adversaire de ce calibre, on ne peut pas faire grand-chose. J’ai été prévenue trois semaines avant (la tenante, Maïlys Gangloff, ayant renoncé, N.D.L.R.). J’ai accepté ce défi après réflexion en me disant que ce serait l’occasion d’apprendre beaucoup contre une championne et de gagner en expérience. Je n’ai pas pu boxer comme je le souhaitais car j’avais peur de me faire cueillir. Elle m’a touchée quelques fois au foie et je ne voulais donc pas me découvrir. Pour autant, je ne pense pas avoir réalisé une mauvaise prestation. Le but était avant tout de tenir la limite. Ce n’était pas n’importe qui en face. Delphine sait parer les coups et les donner. Elle a été supérieure dans tous les secteurs. Je suis contente de l’avoir rencontrée et d’avoir été accueillie de manière aussi conviviale par son club et par un super public. Même si j’ai beaucoup de défaites à mon palmarès, dans ma carrière, j’aurai quand même affronté des filles comme Sarah Ourahmoune, Sarah Hamraoui, Anne-Sophie Da Costa et Delphine Mancini. Ce n’est pas donné à tout le monde.  »

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