Bastien Ballesta réussit son examen de passage

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Le champion de France des super-légers (21 v, 1 n) a décroché la première victoire de taille de sa prometteuse carrière en conservant son titre aux dépens de Rénald Garrido (25 v, 3 n, 27 d), dominé aux points, à l’unanimité des juges (96-94, 97-93, 96-95), le 28 février, à Agde. A vingt-cinq printemps, il a plus que jamais l’avenir devant lui

Ce championnat de France était celui de toutes les oppositions : celle d’un challenger beau parleur qui aime jouer avec les mots et d’un tenant timide, policé et introverti ; celle de l’ancienne génération et de la nouvelle séparées par onze ans d’écart ; celle entre un battant - Rénald Garrido - doté d’une générosité incomparable entre douze cordes et d’un styliste - Bastien Ballesta - à la boxe léchée et réfléchie. Ces deux-là, de surcroît, se connaissent, se respectent et avaient déjà mis les gants par le passé.

Comme l’on pouvait s’y attendre, le coup de gong initial avait pour effet de lâcher le lion Garrido, lequel sonnait la charge dès qu’il le pouvait avec cette façon bien à lui d’en découdre, faite de fougue, d’allant et d’un zest de provocation. Même si, comme d’habitude, tout était loin d’être académique dans sa manière de procéder, notamment parce qu’il se jetait un peu trop et que certaines attaques lancées à la godille ne trouvaient pas forcément leur cible, il livrait une copie probante, mieux, enthousiasmante. C’était le plus souvent lui qui déclenchait le premier et qui dans l’ensemble, faisait, comme l’on dit, le combat en frappant de tous les côtés et dans tous les sens, tant au corps qu’à la face.

Ne pas se laisser embringuer dans un bras de fer

Du côté du champion, la donne était claire : ne pas céder aux sirènes de l’orgueil ni à la tentation d’accepter la bagarre mais, au contraire, exploiter son allonge et sa taille supérieures pour maintenir à distance son contradicteur, désaxer immédiatement après avoir remisé afin d’échapper aux raids de l’Azuréen et ainsi ne pas se laisser engluer dans des corps à corps stériles et irréguliers. En technicien accompli qu’il est, le Biterrois, qui s’est visiblement endurci, y parvenait par intermittence tout en faisant montre d’une réelle aptitude à rester en face et à faire front. Pour se sortir du pressing et de l’étreinte que lui imposait sans relâche le visiteur, il commença à donner le meilleur de lui-même dans la cinquième reprise. Laissant aller ses jabs d’école, il délivrait des séries de toute beauté faisant enfin la part belle aux uppercuts. Sa supériorité gestuelle alliée à sa vitesse de bras lui offraient mieux que du répit : elles lui permettaient de creuser quelque peu l’écart sur les bulletins des juges. A fortiori quand il en décousait sur les jambes et privilégiait les déplacements latéraux. Mais dès que Bastien Ballesta laissait s’approcher son rival et se laissait embringuer dans un bras de fer, il n’était plus souverain ni à son avantage. Un écueil qu’il n’évitait pas systématiquement au risque de s’exposer inutilement. Et ce, d’autant que fidèle à sa réputation, Rénald Garrido ne s’avouait nullement battu et avançait sans cesse pour coller son opposant et le marteler de toutes parts à l’étouffée. Cependant, les juges ne lui accordaient pas leurs faveurs, privilégiant logiquement, à l’issue d’une confrontation palpitante et échevelée, la justesse et la précision pugilistiques du champion à la vaillance sans limite de son glorieux adversaire.

« C’est un diamant qu’il reste à peaufiner »

Lequel, avec le panache qui est le sien, avait la suprême élégance de passer lui-même la ceinture autour de la taille de Bastien Ballesta avant de lui rendre hommage au micro de Sport en France : « C’est un garçon que j’estime beaucoup. Je vois qu’il est souvent un peu dénigré sur les réseaux sociaux parce qu’il est jeune, modeste et pas excentrique. Or, il a l’âme d’un champion. C’est un diamant qu’il reste à peaufiner. Respect à lui. » Réponse du berger à l’autre berger : « Je savais que Garrido était un champion et c’en est toujours un. Il m’a posé énormément de difficultés. Je tiens à le féliciter. Pour faire un beau combat, il faut être deux et je le remercie. Je l’ai toujours suivi et supporté. Pour devenir un nom, il faut battre un nom. Je voulais absolument le rencontrer. C’était un passage. J’espère que ce ne sera qu’une étape pour la suite. C’était ma quatrième défense de titre en onze mois. Je pense avoir la légitimité pour passer à l’étage supérieur et ramener une ceinture européenne. »

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