Dimanche 26 juin, la délégation tricolore a connu une entame mitigée avec un bilan de deux victoires et de deux défaites. Si Moreno Fendero et Soheb Bouafia l’ont emporté, Hugo Grau et Salma Friga, eux, ont été éliminés d’entrée.
Fidèle à lui-même, Moreno Fendero (-75 kg) a été capable du meilleur. L’Albanais Arjon Kajoshi, un peu plus grand que le Chartrain et qui avait tendance à avancer, en a fait les frais et a été battu sans discussion (3-0). « Moreno, à qui l’on avait demandé d’être actif et de ne surtout pas reculer, a été propre, organisé et sans déchet dans sa boxe, se félicite Malik Bouziane, entraîneur national en charge de la filière masculine. Non seulement il était bien organisé mais il était également détendu, si bien qu’il n’a pas tout le temps cherché à faire mal. Il a, en outre, misé sur sa vitesse et a su imprimer des changements de rythme. » Bref, que du positif.
Soheb Bouafia (-91 kg) s’est, lui aussi, sorti d’affaire (3-0) aux dépens du Turc Burak Aksin dont le game plan consistait à lever les mains, à bloquer et à délivrer deux crochets pour, ensuite, s’accrocher, l’arbitre réprimandant alors… le Roubaisien. Lequel a eu l’intelligence de tirer tout le parti de son bras arrière, de délivrer une pléthore d’uppercuts bienvenus et de boxer en pivot pour ne pas s’exposer. Le Nordiste a fait la différence dans le troisième round en allant au charbon et en en faisant plus que son rival du jour.
Hugo Grau a manqué le coche
En revanche, Hugo Grau (-60 kg), qui avait pourtant hérité d’un tirage au sort favorable l’autorisant à nourrir de légitimes espoirs d’aller loin dans la compétition, a manqué le coche devant l’Égyptien Omar Elsayed, un bagarreur battant à sa portée mais vainqueur (2-1) sur les bulletins des juges. Le Vendéen a eu le tort de ne pas exploiter son allonge pour rester à distance. Au lieu de cela, il déclenchait de loin pour, trop souvent, se retrouver collé à son opposant, nettement plus petit que lui, au moment de frapper. En outre, lorsqu’il n’attaquait pas, il reculait au lieu de tourner et de gérer les débats avec son bras avant pour passer sa droite à bon escient. Il faut ajouter à cela des mains basses et une propension à en découdre tête baissée, ce qui a d’ailleurs valu, à l’intéressé, un avertissement dans la deuxième reprise. « Hugo avait les armes pour l’emporter, regrette Malik Bouziane. Il n’a pas suffisamment respecté les consignes. Peut-être a-t-il aussi eu du mal à gérer le stress. »
Du côté des filles, Salma Friga (-54 kg) s’est inclinée (3-0) devant la Marocaine Widad Bertal qui l’a gênée par sa mobilité et son sens tactique. « Salma n’a pas suffisamment pris l’initiative et a un peu trop laissé son adversaire s’exprimer, analyse Stéphane Cottalorda, entraîneur national en charge de la filière féminine. A lieu de lui couper la route, elle a eu trop tendance à la suivre. Sans compter un cadrage qui n’était pas suffisamment efficace et un manque d’activité dans les séquences un peu plus longues. Il faut néanmoins savoir que Salma avait une gêne à l’épaule qui l’a empêchée de s’investir pleinement et de jouer crânement sa chance en mettant le rythme et l’intensité qu’il eut fallu. En somme, elle a fait avec les moyens techniques et physiques qu’elle avait. C’est pourquoi ce n’est pas une réelle déception d’autant que la logique sportive a été respectée. »