Bourass tombe sur plus fort

Partager cet article sur 
Retour aux actualités

 

Le jeune boxeur du CP Châtellerault a subi les assauts du Palois Teddy Gimenez. Un combat de perdu mais l’apprentissage doit continuer. Il est le premier à grimper sur le ring. Gants et casque rouge, Walid Bourass (CP Châtellerault) est là pour son deuxième combat en championnat. Face à lui...

Le Châtelleraudais Walid Bourass à l'écoute des conseils de son entraîneur Gérard Multeau. Crédit image : Benjamin Degenne

Il est le premier à grimper sur le ring. Gants et casque rouge, Walid Bourass (CP Châtellerault) est là pour son deuxième combat en championnat. Face à lui, le Palois Teddy Gimenez se prépare lui aussi. Les deux boxeurs font abstraction de ce qui les entoure. Ils sont déjà dans leur combat. La cloche retentit pour la première reprise. Les deux cadets de moins de 50 kg attaquent d'entrée. Teddy Gimenez essaie de coincer le Châtelleraudais dans les cordes. Mais le local lui répond. Le Palois paraît maîtriser le duel. Ses coups sont plus nombreux et surtout plus puissants. Ça s'engage mal pour le jeune Walid.

L'avenir devant lui

Les deux minutes se sont rapidement écoulées. Place maintenant aux conseils avisés des coachs Gérard Multeau et Jean-Claude Buch (Stade Poitevin) qui était là lui aussi pour livrer quelques recommandations. Ça reprend, les tabourets sont enlevés. Les coups s'enchaînent. Walid Bourass est trop statique face à son adversaire qui joue de son physique. Le Palois le plaque dans les cordes et l'enferme dans les coins. « Pour répliquer, tu dois bouger », lui crie Jean-Claude Buch. Son adversaire le fait reculer et ne le laisse pas boxer. A peine le temps de récupérer et c'est la troisième reprise. Cette fois-ci, le Châtelleraudais défend mieux et esquive plus les coups. Mais il est plus fatigué. Il donne quand même tout jusqu'au bout du combat. La fin sonne. Les boxeurs se serrent la main et attendent autour de l'arbitre le verdict qui lève finalement le bras de Teddy Gimenez. Le boxer de Pau se qualifie pour les championnats de France. Walid Bourass (15 ans), qui vient de la boxe éducative assaut, n'en est qu'à ses balbutiements rappelle son entraîneur Gérard Multeau. « Je l'ai senti sous pression, un peu crispé. Il est jeune. Il avait de l'appréhension. C'est normal pour son deuxième combat. Son adversaire était tout simplement plus préparé. Il avait plus de métier ». Mais une qualification pour les championnats de France aurait été un plus pour son apprentissage. « On n'en fait pas un drame. C'est sa première année de combat. Il a encore l'avenir devant lui ».  Le jeune Châtelleraudais n'était pas le seul à combattre sur le ring de la salle Éric-Tarbarly de Buxerolles. Au programme, vingt et une demi-finales samedi et vingt finales hier. De quoi contenter tous les amateurs de boxe. Juste un petit bémol, l'absence de boxeurs locaux, hormis Walid Bourass. Ils feront certainement mieux la prochaine fois.

À chaud

Walid Bourass (Club Pugilistique de Châtellerault) : « Je savais que ce combat serait dur. Teddy Gimenez était très rapide. C'est vraiment plus dur que la boxe éducative. Il n'y a pas le même rythme et c'est plus physique. J'ai envie d'aller loin, de varier un peu mes adversaires et de peaufiner ma boxe. Cela fait quatre ans que j'ai commencé la boxe. Je découvre un peu la cour des grands en ce moment ».

Pré-nationaux à Buxerolles : Walid Bourass l'exception

Rien ne va plus entre les cordes. Les candidats se font rares ou alors, pour certains, ils manquent de caractère et de niaque. « Je ne comprends pas comment les jeunes d'aujourd'hui fonctionnent », soupire le prévôt châtelleraudais Gérard Multeau qui en a vu passer à 78 printemps. Jean-Claude Buch, son homologue du Stade Poitevin, évoque, lui, des « boxeurs en carton », tendres au mal et peu enclins à répéter les efforts. « Cette génération est gâtée, elle a tout, observe l'ancien super-welter. L'esprit de sacrifice comme l'envie de se faire mal lui sont étrangers ». Parfois, quand l'entraîneur propose un adversaire, le type va tout de suite de renseigner sur Internet. Des fois qu'on le mettrait face à une brute… « Contrairement aux filles, les mecs nous font peu confiance, poursuit JCB. Certains sortent du lot, mais ils ne sont pas cinquante ». Lors des demi-finales et finales pré-nationales, samedi et dimanche au gymnase Éric-Tabarly à Buxerolles, la Vienne ne comptera qu'un candidat. Le cadet Walid Bourass (15 ans, - 50 kg) directement qualifié pour la finale de dimanche où il pourrait retrouver le Royannais Fleury qu'il vient de dominer aux points lors de la finale régionale. L'enjeu dans deux jours : un ticket pour les quarts de finale des championnats de France. « Walid arrive de la boxe éducative où il a été sacré champion de France, souligne Gérard Multeau. Il frappe un peu, mais c'est un bon technicien ». La Vienne aurait pu décrocher un deuxième sésame. Or, le Poitevin Alexandre Cordel (26 ans, 69 kg) a été victime d'une cabale manifeste. Selon Jean-Claude Buch, « il a été archi-volé ! C'est souvent comme ça quand on se déplace en Gironde. Hormis les juges, tout le monde avait vu la victoire d'Alexandre ». JCB, depuis le temps, est habitué à ces mascarades qui décrédibilisent le Noble Art, mais Alex est inconsolable. « Pour la première fois qu'on organise une telle manifestation, le Stade Poitevin sera privé d'un représentant légitime. On est tous déçus », témoigne la présidente Karine Fleury. La touche locale sera incarnée par David Jean-Baptiste (moyen), Hervé Gananssier (moyen), le revenant Emilian Bichon (moyen) et enfin par Thomas Abraham (cadet). Quatre combats montés hors championnats (3 x 2'), mais hier il restait à dénicher deux adversaires. La boxe est un combat permanent.

Par Julien Privat

Source : La Nouvelle République

 

 

 

 

Découvrez aussi
crossmenu
linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram