Malade, le Français n’a pas pu défendre pleinement ses chances en finale des championnats d’Europe amateurs, à Belgrade. Mais ce qu’il a montré augure le meilleur pour la suite.
Parfois, le sort s’acharne, de surcroît au plus mauvais moment. Le Blagnacais, pas du genre à se trouver des excuses pour s’exonérer de ses très rares échecs, en a fait l’amère expérience (-54 kg). Les quarante-huit heures qui ont précédé son ultime duel dans la compétition ont été plus éprouvantes que le match en lui-même. Poussée de fièvre, perte de poids, allergie au pollen, course contre la montre pour trouver, dans une pharmacie de garde, un médicament antihistaminique qui n’a pas eu l’effet escompté… Bref, la galère. Face à un rival de la trempe du Russe Dimitri Dvali, médaillé mondial 2023 en -54 kilos et qui, en Serbie, évoluait quasiment à domicile, la tâche s’annonçait à tout le moins compliquée pour ne pas dire difficilement surmontable.
Dans le carré magique, le Blagnacais a été contraint d’en découdre autrement que ce qui était initialement prévu. « A la base, la tactique ne consistait pas à boxer à mi-distance ni à aller au contact, ce qu’il a pourtant fait, décrypte Malik Bouziane, entraîneur national en charge de la filière masculine. Certes, Billal n’a pas respecté les consignes mais cela se comprend tout à fait car il ne s’est pas senti de disputer les trois rounds en boxant sur les jambes. A l’issue du premier, les juges ont donné le Russe vainqueur 3-2. C’eut été l’inverse que cela n’eut nullement été un scandale. Dans le deuxième, Billal est allé au charbon. Même s’il a été compté debout de manière exagérée, il s’est exposé tandis que Dimitri Dvali avait un débit de coups légèrement supérieur. En revanche, dans le troisième, Billal a inscrit les touches les plus nettes, en particulier avec son bras arrière. Pourtant, le gain de la reprise est allé à son adversaire... »
« Billal a été rassurant en ce qui concerne les moyens de défense »
Résultat, ce n’est pas cette année que le Tricolore réalisera la passe de trois au niveau continental. Pour autant, ses prestations tout au long du tournoi sont réellement prometteuses. « Il a notamment été rassurant en ce qui concerne les moyens de défense. Il a fait preuve d’une lucidité appréciable, se réjouit Malik Bouziane. En finale, malgré son handicap, il a effectué trois rounds à haute intensité et fait montre de sa capacité de résistance. Plus largement, nous étions venus en Serbie pour travailler dans l’optique des Jeux, sachant, de surcroît, que Billal n’évoluait pas dans sa catégorie. Or, lors des deux premiers combats, il a fait étalage de sa mobilité et de ses qualités d’anticipation et de contre-attaque. » Rendez-vous, à Paris, cet été.