Le Français (29 v, 1 n, 5 d) n’a pas laissé passer sa chance d’étoffer son palmarès en dominant le Colombien Deneb Diaz (18 v, 3 d), le 29 octobre, à Dijon. Ce qui lui a permis de remporter le championnat IBF International des mi-lourds et de voir plus loin.
Le Bourguignon n’a eu ni la partie ni la tâche facile. « Cela a été très compliqué car Deneb Diaz est puissant et a une boxe qui n’est pas du tout académique, explique-t-il. Son style est très difficile à lire. Tantôt, il avançait en ligne, tantôt il se déplaçait en diagonale et revenait en déclenchant des coups très longs puis il s’accrochait. Si bien qu’il a été dangereux jusqu’à la fin. Appliquer le game plan initialement convenu a été extrêmement ardu. C’est pourquoi, du début à la fin, j’ai dû procéder avec à la fois beaucoup de prudence et d’instinct en fonction de ce qu’il produisait. Initialement, j’ai surtout cherché à le contrer pour tenter d’abréger les débats car je voyais que j’arrivais à bien le toucher. Ensuite, j’ai vu qu’il se sentait en danger et j’ai fait attention à ne pas prendre de risque. Je me suis efforcé d’être aussi imprévisible que lui afin qu’il ne puisse pas mettre en place une stratégie. Au final, le match a été très serré. »
Auteur des touches les plus nettes, le Français a fait la différence en s’adjugeant les premières reprises et parce que le visiteur a écopé de deux points de pénalité, à chaque fois parce qu’il en décousait tête baissée. Un succès qui va le faire intégrer le top quinze de l’IBF avec l’ambition, si possible, de faire son entrée dans les dix premiers en disputant prochainement le titre Intercontinental. Sachant qu’il regrette amèrement de n’avoir jamais eu de proposition pour briguer la ceinture EBU ou, à défaut, celle de l’Union européenne.

« Je prends ce que j’ai à prendre et après, ça vient ou ça ne vient pas… »
Plus largement, le Jurassien, qui n’est lié à aucun promoteur, a toujours fait montre d’une appréciable propension à répondre présent lorsqu’il y a un enjeu. Il donne l’impression d’avoir une carrière et un palmarès qui ne sont pas forcément à la hauteur de ce que l’on est en droit d’attendre le concernant. « C’est vrai, acquiesce-t-il. Je fais en fonction de ce que j’ai la possibilité de produire. J’attends souvent d’avoir la bonne opportunité pour progresser et me rapprocher des sommets. Je compose avec la réalité du boxing business et je me concentre sur ce que je dois faire. Je prends ce que j’ai à prendre et après, ça vient ou ça ne vient pas… »
Heureusement, l’homme a une tête bien faite et plus que jamais un futur en dehors du carré magique puisqu’il cumule parallèlement deux activités, en l’occurrence celle de cadre territorial, au sein de la Mairie de Dole, chargé des missions de prévention sociale et spécialisée et, dans un tout autre domaine, celle de business développeur pour le compte de plusieurs sociétés. « La boxe demeure ma passion et lorsque j’aurai raccroché, je pourrai me dire que j’ai réussi à faire de belles choses avec très peu », suggère le Tricolore. En espérant qu’à trente-six printemps, le meilleur reste à venir.