Benyoub nette et sans bavure

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La Toulousaine (3 v, 2 d) n’a jamais été inquiétée à l’heure de s’emparer de son premier titre national chez les rémunérées. En l’occurrence, de la ceinture des super-légères aux dépens de la vaillante mais trop brouillonne Victoire Piteau (2 v, 1 d), logiquement battue aux points, à l’unanimité des juges (79-70, 76-75, 79-72), le 28 juin, à Puiseux-Pontoise.
 
Ce championnat revêtait un caractère quelque peu inédit. En effet, Victoire Piteau, récente finaliste des championnats de France amateurs (en -64 kg), tentait sa chance au niveau national à vingt printemps, avec seulement deux sorties au compteur en pros et aucun combat de plus de quatre rounds à son actif. Un choix d’en finir avec la boxe olympique qui s’explique notamment par le fait que sa catégorie ne figure pas au programme des JO. De son côté, Anissa Benyoub comptait, elle aussi, une expérience limitée notamment après avoir fait un break pour cause de maternité. Si bien qu’elle n’est passée professionnelle qu’en avril 2018.
Malheureusement, le duel démarrait comme on pouvait le redouter entre une droitière et une gauchère : un choc de têtes ouvrait d’entrée l’arcade sourcilière de l’Aquitaine. Néanmoins, c’est bien cette dernière qui se montrait la plus variée techniquement et la plus fluide gestuellement. Plus mobile, elle enchaînait avec une vista certaine. Trouvant plus fréquemment l’ouverture que sa rivale, ses combinaisons des deux mains faisaient mouche.
 
 
 
« En amateurs, je passais souvent à côté des finales »
 
De son côté, Victoire Piteau demeurait fidèle à ce que l’on connaît d’elle. Autrement dit, toujours aussi généreuse dans l’effort mais trop désordonnée dans ses initiatives et d’une perméabilité défensive qui annihilait ses efforts. Incapable de désaxer quand il l’aurait fallu et de créer de l’incertitude chez l’adversaire par un travail de feinte en amont, elle se faisait trop souvent contrer pour prendre les commandes du duel. Par ailleurs, au fil des minutes, elle s’émoussait physiquement, ce qui l’empêchait d’accélérer pour refaire son retard. A force de se jeter, certes avec courage et sans nullement s’économiser, elle se faisant surprendre et ne parvenait pas à appliquer dans la durée les consignes de son coin. En l’occurrence, de « travailler davantage », de ne pas « tomber dans les accrochages » et d’arrêter de « faire des fautes ».
Plus précise et dotée d’un précieux jeu de jambes, Anissa Benyoub gérait avec du métier les assauts de son opposante, enfonçant le clou grâce à un intelligent travail au corps et en demeurant offensive de bout en bout, ce qui lui permettait de marquer les touches les plus nettes. La récompense tant attendue était au bout des huit rounds. « Je suis fière car en amateurs, je passais souvent à côté des finales, rappelait-elle devant les caméra de Sport en France. Je n’y arrivais pas. Je suis passé pro parce que j’aime les longs rounds et les longs échanges. Cela me va beaucoup mieux et aujourd’hui, on a la ceinture. C’est un aboutissement. »
 
Alexandre Terrini

 

 

 

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