Le Tricolore (17 v) n’a eu à trop forcer son talent pour dominer, par arrêt de l’arbitre (7e), l’Australien Wade Ryan (22 v, 1 n, 12 d) et s’emparer de la ceinture WBC silver des super-welters, le 24 novembre, à Paris
L’Aussie présentait les atours et les apparences d’un dur au mal des rings. En l’occurrence, un dos entièrement tatoué et un visage émacié, comportant les stigmates d’affrontements intenses au cours desquels ses qualités d’encaisseurs avant sans nul doute primé. Le début de la confrontation confirmait ce que l’on subodorait. Habitué à contenir des ouragans, le fausse-garde océanien se montrait très prudent, le poing droit bien en avant dans l’espoir à la fois de se protéger et d’anticiper les fulgurances du Francilien.
Pendant les deux reprises initiales, les duellistes se montraient, d’un côté, prudent pour Wade Ryan et, de l’autre, quelque peu timoré pour Bakary Samaké. L’attitude du premier se comprenait aisément ; celle du second laissait quelque peu les observateurs sur leur faim tant on attendait qu’il emballe le match et enflamme le Forum des Halles. D’autant qu’à chaque fois qu’il accélérait, il prenait l’ascendant de fort belle manière et ne laissait aucune chance à son rival, comme lorsque ce dernier était ébranlé par deux droites de plein fouet dans la troisième reprise.
De la justesse technique alliée à une vitesse de bras
On pensait alors que les échanges allaient prendre une autre envergure. Mais, une fois encore, ce ne fut pas totalement le cas. La domination de l’Alto-Séquanais ne prêtait certes pas à discussion mais il tardait à se libérer pleinement et à faire étalage des fulgurances dont il est si souvent capable.
Cependant, sa justesse technique alliée à sa vitesse de bras tellement supérieure lui permettaient de trouver l’ouverture et de porter une première estocade au sixième round quand, sur un crochet gauche derrière l’oreille, il forçait son contradicteur à poser un genou à terre. Dans le suivant, une combinaison encore plus appuyée - uppercut du gauche suivi d’une droite triplée - envoyait une nouvelle fois le visiteur à terre. Lorsqu’il se relevait, ce dernier regardait avec insistance son coin pour lui faire comprendre qu’il en avait bien assez dans la musette et qu’il valait mieux arrêter là les frais. Ses entraîneurs accédaient à sa supplique, consacrant le succès amplement mérité de Bakary Samaké qui, plus que jamais, peut continuer à voir grand.