Bakary Samaké comme un grand

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Le gala, qui s’est tenu, le 22 février, au Zénith de Paris, a tenu toutes ses promesses. Intitulé It’s time, il a vu l’avènement du héros de la soirée.

C’est un duel qui faisait le buzz, aux allures de conflit de générations entre l’aîné, Ahmed El Mousaoui, et son cadet, Bakary Samaké. Le main event débutait sous tension et les débats en pâtissaient tant ils étaient ponctués d’accrochages récurrents qui hachaient de manière dommageable la confrontation.

Toujours est-il qu’Ahmed El Mousaoui démarrait pied au plancher, à l’évidence désireux d’imposer un bras de fer. En attestaient ses crochets lourds au visage. Puis, au fil des minutes, son jeune contradicteur se déliait et faisait valoir son exceptionnelle vitesse de bras et donc d’exécution. Hélas, il ne travaillait, pour l’essentiel, que sur deux ou trois coups car ensuite, les deux hommes, se neutralisaient le plus souvent de manière irrégulière. Néanmoins, plus les rounds défilaient, plus le showman Samaké se libérait et distillait enfin des enchaînements de haute volée et de qualité. Sa vista lui permettait de trouver l’ouverture dans ou derrière la garde de son opposant. Lequel misait essentiellement sur son bras avant, en cross comme en uppercut.

Néanmoins, il paraissait un tantinet émoussé physiquement tandis que Bakary Samaké ne faiblissait nullement. Non seulement il demeurait vigilant défensivement en esquivant ou en accompagnant les offensives de son rival mais il se montrait le plus actif et le plus précis. De quoi l’emporter sans contestation (97-93, 96-94, 100-90) et acter ce qui ressemble fort à un passage de témoin.

Toujours aussi fantasque dans ses tenues, Milan Prat, qui a fait son arrivée avec un canotier sur la tête et vêtu d’un pull marin, avait à cœur de montrer que sa défaite avant la limite, en octobre dernier, devant l’Allemand Slawa Spomer, synonyme de perte de son titre européen des super-welters, avait été digérée et n’était plus qu’un mauvais souvenir.

Pour cela, il avait affaire au dur Argentin Rodrigo Damian Coria qui n’avait jamais subi de revers avant la limite. Très vite, le Francilien se détachait. Sérieux et appliqué, il prenait les débats à son compte mais sans encourir de risque inconsidéré. Il marquait des touches avec application sans chercher à tout prix à en finir prématurément mais plutôt en construisant ses offensives. Parfois un peu trop perméable défensivement, il peinait, en revanche, à véritablement changer de braquet. Ce qui n’entachait en rien sa victoire probante (78-74, 79-73, 79-73).

La première confrontation franco-française de la soirée mettait aux prises Mustapha Zaouche et Idriss Dogbegan. Pour compenser son déficit d’allonge, ce dernier était contraint d’avancer tout en déclenchant, quitte à se découvrir.

Du pain béni pour son longiligne mais puissant rival qui prenait rapidement l’ascendant. Mustapha Zaouche se montrait, en effet, le plus complet et le plus efficace. Aussi dangereux en contre que lorsqu’il attaquait le premier, l’Aulnaisien était d’une précision chirurgicale tant avec ses uppercuts qu’avec ses droites en ligne, larges ou plongeantes. Nullement échaudé, Idriss Dogbegan, qui poursuivait inlassablement son pressing, était  compté dans la deuxième, la troisième et, enfin, dans la septième reprise suite à une série de crochets gauches. L’arbitre prenait alors la juste décision d’arrêter l’élève d’Éric Tormos qui, visiblement, n’avait pas totalement récupéré.

A trente-huit printemps et après plus de deux ans d’inactivité, Cédric Vitu n’a pas renoncé aux émotions du carré magique. Il recevait la réplique du vaillant Géorgien Irakli Jeranashvili, ancien poids… coq. A l’évidence en quête et en manque de repères, le Picard a, par intermittence, fait valoir sa vitesse de bras d’antan et quelques combinaisons inspirées.

Mais, à côté de cela, il y a eu des points négatifs, à commencer par des mains basses synonymes de perméabilité défensive coupable. A la clef, beaucoup de coups évitables encaissés, parfois de plein fouet, quitte à friser la correctionnelle. Sans compter un manque d’activité et, surtout, une incapacité à accélérer en changeant de rythme, en dépit des injonctions répétées de son coin. Il n’en fallait pas plus pour qu’Irakli Jeranashvili, simple et efficace, gagne logiquement (77-75, 76-76, 78-74).

Souleimane Mohammedi, neveu du regretté Larbi Mohammedi, s’est montré convaincant devant l’Argentin Emiliano Pucheta venu pour faire le métier sans tricher. Dur au mal, solide encaisseur, battant frustre mais pas avare de ses efforts, le Latino a offert une belle opposition à l’Azuréen. Ce dernier s’en est sorti avec ses qualités. En l’occurrence, une panoplie technique supérieure, une appréciable fluidité gestuelle, un direct du bras avant opportun et enfin, une propension à en découdre sur les jambes pour ne pas rester en face. A la clef, un indiscutable succès aux points (78-74, 80-72, 78-74) synonyme d’expérience riche d’enseignements.

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