Romane Moulai et Enzo Grau ont échoué en finale de la compétition. Un résultat qui doit s’apprécier quelque peu différemment entre l’une et l’autre.
On l’a dit, un concours de circonstances avait conduit Romane Moulai (-50 kg) à faire son entrée dans le tournoi en… finale. Ce qui n’avait rien d’évident face à l’Italienne Giordana Sorrentino qui, elle, avait davantage de repères pour avoir précédemment disputé deux matchs. Toujours est-il que le premier round était équilibré, la Marseillaise s’efforçant de mettre la pression sur la Transalpine et d’en découdre en séries. Pour autant, les juges ne lui en accordaient pas le gain, ce qui contraignait l’Azuréenne à se jeter pour refaire son retard. Malheureusement, son cadrage se révélait trop imprécis tandis que ses coups, pas toujours délivrés à bonne distance, étaient trop larges pour qu’elle arrivât à ses fins. Sans compter, outre ce déficit de timing, un replacement défensif un tantinet aléatoire. Du pain béni pour la Transalpine qui n’avait qu’à se montrer explosive pour contrer de manière nette et à être mobile afin de creuser définitivement l’écart (3-0).
Enzo Grau (-60 kg), lui, a débuté par le bon bout sa confrontation avec la Marocain Mohamed Hamout, en boxant à distance et en étant sans cesse en mouvement, Hélas, à l’entame de la deuxième reprise, le Vendéen, qui enquillait un trois duel en autant de jours avec toute la fatigue qu’une telle programmation induit inévitablement, n’avait plus d’essence dans le moteur ni les jambes pour se déplacer comme il l’aurait voulu. Dans ces conditions, il se résignait à aller au contact sans être capable d’opérer des changements de direction, en pivot ou en retrait, à mi-distance. Si bien qu’à ce jeu, c’est le Marocain qui se montrait le plus puissant et le plus actif, son débit de coups supérieur lui offrant une victoire logique. « Cela reste un beau parcours, surtout quand on sait d’où Enzo revient après les blessures à répétition qu’il a subies depuis deux ans, rappelle Malik Bouziane, entraîneur national responsable de la filière masculine. Là, il va pouvoir reprendre confiance. » Au bon moment.
Tout sur les championnats méditerranéens 2022
Le 30 juin à Angers, Romane Geffray (3 v, 4 d, 1 n) est devenue championne de France des poids super-coqs en battant aux points (79-73, 78-74, 78-74) Laela El Ksiri (2 v, 2 d).
Après deux échecs pour le titre national en poids coqs, la troisième tentative de la nantaise s’est soldée par un succès dans la catégorie supérieure des poids super-coqs. « J’ai passé une bonne nuit…sans parvenir à dormir, mais je suis super contente », confesse la nouvelle championne de France qui était de retour au bureau dès ce matin et jusqu’à 19 heures.
Romane Geffray avoue avoir ressenti du stress aux vestiaires, la peur de mal faire, de ne pas réussir à appliquer le jour J tout ce qu’elle avait travaillé avec Alban Georget son entraineur. « Une sensation disparue dès le premier coup de gong, la pression est redescendue immédiatement quand j’ai vu comment elle boxait et quelles réactions elle pouvait avoir. C’est une excellente boxeuse qui sait se faire respecter mais ce n’est pas la plus puissante que j’aie rencontré même si je n’ai pas pris de coups de plein fouet. Nous savions qu’elle opterait pour l’offensive et nous avions mis en place un plan pour y répondre. La consigne était donc de boxer dans l’action, éviter de reculer et travailler sur les côtés en la prenant de vitesse. Je pense que ce qui a joué dans le combat, ce sont mes arrêts du bras avant quand elle démarrait ses actions ». La nouvelle championne de France déclare avoir franchi un cap et posséder désormais une boxe plus adaptée aux rangs professionnels, « j’ai gagné en puissance, je suis moins la « tic-tic » - son surnom – avec un style amateur, basé sur le débit de coups qui s’apparentaient à des touches, on a bossé sur la position depuis un an, j’ai senti hier soir que mes coups avaient plus d’impact ».
Le pointage relativement large semble indiquer une domination de la nantaise, « Je me sentais vraiment bien, je pensais que j’étais devant jusqu’à la 6eme reprise. Laela boxe bien, nous avons fait un combat propre, j’aime bien boxer ce genre de fille technique. Maintenant, on va prendre un peu de vacances et nous verrons avec Alban et Mr Gérard Teysseron quelle sera la suite ».
Du côté de Laela El Ksiri, c’est l’incompréhension qui prévaut, « Je me suis sentie très bien, à chaque fois que je revenais dans le coin, mes coachs étaient satisfaits, j’appliquais bien les consignes. J’étais en pleine forme physique, je n’ai ressenti ni fatigue, ni douleur », précise la levalloisienne.
« Je pensais avoir fait la différence même si je savais que nous étions chez elle, nous étions très déçus par la décision, le pointage est bien trop large par rapport aux débats. Maintenant c’est mon ressenti, j’aimerais bien visionner la vidéo du combat pour voir si mes sensations sont vérifiées même si je n’ai pas de doutes. Cette soirée était super bien organisée, la salle était magnifique avec beaucoup de monde, il y avait une belle déco et une sécurité au top. Notre combat a été propre, l’arbitre, qui était vraiment bon, n’est pas intervenu une seule fois. J’aimerais une revanche », précise Laela El Ksiri.
Hier soir, jeudi 30 juin, Georges Ory (15 v, 3 d, 1 n) s'est emparé de la ceinture mondiale IBO des poids super-mouches en battant aux points (117-111, 117-111, 116-110) le mexicain Rosendo Hugo Guarneros.
La grande foule s’était déplacée à l’IceParc, une patinoire flambant neuf, transformée l’espace d’un soir en salle de boxe, pour supporter l’enfant du pays, Georges « Tino » Ory, dans sa conquête du titre mondial IBO. C’est vêtu d’un haut de costume cravate du plus bel effet et escorté par son équipe, dont les membres arboraient tous la même tenue élégante, que le héros local fit son entrée dans la salle en tenant son petit garçon par la main. « Cette entrée en costume était un clin d’œil à Peaky Blinders, une série Britannique que j’ai suivi sur Netfix », confesse Georges Ory.
L’angevin a dominé son sujet grâce à sa technique et à la tactique mise en place avec son entraineur Yoann Bloyer. « Ce qu’on avait prévu s’est avéré être la bonne stratégie. Le mexicain s’est montré tel que nous l’attendions, il n’était pas technique mais il pouvait être dangereux car il était imprévisible, avec des coups déclenchés à la godille. Je l’ai constaté deux fois dans le combat, je le dominais bien, je me suis relâché et il a m’a touché au menton. Je suis assez solide sinon cela aurait pu être fatal, donc Il fallait absolument rester concentré avec cet adversaire. J’ai su boxer round par round en étant vigilant et en ne cédant pas à la facilité. Le pointage reflète bien le combat, j’ai dominé les débats techniquement et tactiquement. Rosendo Hugo Guarneros était solide car il a pris beaucoup de coups de plein fouet sans broncher. A la 11eme reprise, j’ai pensé qu’il allait tomber, j’ai placé un crochet gauche sur son attaque, je lui ai « dévissé » la tête, il a été secoué mais il a montré une résistance bien au-dessus de la moyenne. On connait les boxeurs mexicains, on sait qu’ils sont durs au mal », confie Georges Ory.
Le nouveau champion IBO se dit convaincu que cette catégorie des poids super-mouches lui va comme un gant, il s’y est senti fort, véloce et résistant, plus puissant aussi, un atout loin d’être négligeable pour ce gaucher à la technique épurée. Maintenant que le titre est à la maison, quelle sera la suite ? « Pour l’instant, on va savourer, se reposer. Je sais que l’on aura des opportunités de la défendre chez nous mais je ne ferme pas la porte à une unification avec une autre fédération mondiale. Si demain on me propose ce genre de championnat à l’étranger, avec une grosse bourse à la clé, il faut être réaliste et penser à faire fructifier ce travail réalisé depuis des années », conclut Georges Ory.
La voix de Yoann Bloyer est éraillée tant il a crié les conseils et rappelé les consignes à son poulain durant douze rounds mais l’entraineur du champion est sur un nuage après cette victoire nette et sans bavures : « C’est une immense satisfaction, nous étions dans le vrai. Nous avons fait une grosse préparation technico-tactique, nous savions que le mexicain effectuait un pressing désordonné sur un temps fort et qu’il imposait un faux rythme soi pour récupérer ou attaquer, avec toujours des coups à la godille. Georges a super bien géré, la consigne était de le laisser venir et de le contrer pendant les trois premiers rounds puis de le bousculer. Tout a fonctionné comme nous l’avions prévu, il y a eu des petites imperfections mais c’est la boxe, je suis vraiment content et fier de lui ».
Si Enzo Grau et Romane Moulai brigueront la médaille d’or, ce vendredi, les éliminations, en demi-finale, de Soheb Bouafia, de Moreno Fendero et d’Amina Zidani laisse un léger goût d’amertume.
Soheb Bouafia (-91 kg) doit sa défaite (3-0), infligée par l’Algérien Moh Saïd Hamani, à deux travers : le fait d’avoir systématiquement cherché à en découdre de (trop) près en corps à corps et à un déficit dans la préparation de ses attaques, ce qui l’a incité à se jeter et l’a contraint à s’exposer à des contres lourds de conséquences au pointage. Sans compter un manque d’efficacité au moment de frapper, faute d’avoir des appuis suffisamment ancrés. C’en était trop face à un rival auteur des touches les plus nettes, empli de métier et doté de la dose de vice nécessaire pour pourrir les débats quand il le fallait, notamment en accrochant. « Soheb a failli dans le passage distance - mi-distance et a trop voulu aller à la guerre, analyse Malik Bouziane, entraîneur national en charge de la filière masculine. C’est dommage car son adversaire était largement à sa portée. Il ne varie pas suffisamment sa boxe or, le haut niveau implique de savoir s’adapter. Il faut qu’il arrive à boxer à distance. »
Moreno Fendero (-75 kg) n’a pas non plus été à son avantage devant le Syrien Ahmad Ghousoon. Le Chartrain est retombé dans certains de ses travers en manquant de précision dans son cadrage et en cherchant trop à cibler le visage, au point de déclencher de trop loin ou de trop près et de passablement négliger la liaison corps-face. A la clef, beaucoup de déchets dans ce qu’il produisait à force d’être désordonné, ce qui s’est avéré fatal alors que le Syrien se révélait être le plus actif dans le carré magique pour l’emporter logiquement (3-0).
En revanche, les jours se suivent et se ressemblent pour Enzo Grau (-60 kg) auteur d’une prestation satisfaisante aux dépens de l’Algérie Abdelnacer Benlaribi. La recette du succès a été simple : travailler l’essentiel du temps sur les jambes et à distance, en misant sur des combinaisons simples et accélérer les rares fois où il se retrouvait à mi-distance en soignant les moyens de défense. Un respect des fondamentaux qui l’a propulsé en finale.
Chez les filles, Romane Moulai (-50 kg) va connaître la (demi) satisfaction de se hisser en finale d’un grand championnat… sans disputer le moindre combat. Après être entrée dans la compétition directement au stade des demi-finales, l’Azuréenne a en effet vu la Turque Busenaz Cakiroglu déclarer forfait alors qu’elle avait pourtant participé à la pesée.
Amina Zidani (-60 kg), elle, a été sortie (3-0) par la fausse garde algérienne Hadjila Khelif qui s’est montrée plus offensive. La Normande avait beau contre-attaquer, elle n’était pas suffisamment entreprenante et dans la réaction au lieu de prendre davantage l’initiative. De surcroît, ses remises étaient trop éphémères et pas toujours délivrées à la bonne distance. Parallèlement, les coups les plus francs, en directs des deux mains, étaient l’apanage de l’Algérienne. « Amina a un schéma préférentiel duquel elle n’a pas réussi à sortir alors qu’il aurait fallu qu’elle soit la première en action », décrypte Stéphane Cottalorda, entraîneur national en charge de la filière féminine.
L’échec, dans le dernier carré, de Thaïs Larché (-63 kg), qui disputait là son premier tournoi majeur avec l’équipe de France senior, doit, quant à lui, être jugé avec mansuétude. « Malgré la défaite, elle a montré des choses intéressantes en s’efforçant d’appliquer les consignes. Son comportement global a été une satisfaction. Elle devait sa sélection aussi à son sérieux et à son investissement et elle nous a renvoyé l’ascenseur », note Stéphane Cottalorda. De louables intentions qui n’ont pas suffi pour dominer l’Italienne Assunta Canfora, plus expérimentée et dotée d’un meilleur timing mais également d’une vitesse de bras et d’une puissance supérieures. Ce qui n’a pas empêché la Francilienne de faire parfois jeu égal avec son opposante et de prendre date pour l’avenir.
Tout sur les bleu(e)s aux jeux méditerranéens 2022
L’ex-multiple championne de France amateur (4 v) affrontera l’Allemande Michelle Klich (4 v), ce samedi, en Bavière. Le titre vacant EBU des coqs sera en jeu. Il sera susceptible de tomber dans l’escarcelle de la Tricolore si elle parvient à déjouer la fougue de sa rivale.
C’est au mois de mars que l’Essonnienne et sa compère germanique se sont vu désigner, par l’EBU, pour se disputer la ceinture vacante puisque abandonnée par l’Espagnole Melania Sorroche, laquelle a, entre temps, été battue par la championne du monde WBO des super-coqs, Ségolène Lefebvre.
Initialement, la confrontation devait avoir lieu en mai mais elle a été repoussée après que Michelle Klich a contracté la Covid-19. Elle se tiendra, de surcroît, outre-Rhin, le clan français ayant perdu les enchères de peu.
La Francilienne a dû trouver le temps long puisqu’elle n’est pas remontée sur un ring depuis septembre et sa victoire, en championnat de France, aux dépens de Mélanie Mercier. Une inactivité doublée d’un écart de niveau entre ses deux adversaires qui ne la perturbent pas. Elle a, au demeurant, essayé de se trouver des combats mais tous sont tombés à l’eau. « Pour compenser, j’ai effectué une grosse préparation avec de nombreuses mises de gants, explique-t-elle. Cela m’a rassurée. Espérons que ça paye et que cela ne se ressente pas sur le ring. En tout cas, je me sens bien et prête. »
Il le faudra pour dérouler la stratégie convenue : « Je ne connais pas trop l’Allemande. A priori, de ce que l’on a vu, c’est une fille qui avance, qui est offensive et qui n’est pas très organisée. Il faudra travailler beaucoup plus tactiquement qu’elle, en somme, que je boxe plus intelligemment, sans tomber dans le piège de la boxeuse un peu fouillie qui voudra pourrir les échanges. A moi d’être lucide pour réussir à la contrer clairement et nettement. »
En tout cas, celle qui est éducatrice à la Ville Vigneux-sur-Seine - laquelle se montre au demeurant facilitante en termes d’aménagements horaires - a désormais réussi sa mue pugilistique depuis qu’elle a quitté les rangs amateurs, début 2021. « J’ai eu un peu de mal, au début, lors de la transition chez les pros mais là, je suis de plus en plus à l’aise, se réjouit-elle. J’arrive à moins débiter et à délivrer des coups plus puissants en étant plus posée. Je gère davantage et je ne mets plus tout le temps du rythme et de l’intensité comme avant. »
A trente-cinq printemps, une défaite prendrait-elle la tournure d’une fin de partie après seulement quatre sorties chez les pros ? La Tricolore refuse l’idée d’un tout ou rien et de se polluer l’esprit : « J’essaye de ne pas me mettre de pression et de ne pas me dire qu’en cas de défaite, tout sera terminé. Je ne m’arrête pas à ça. On verra ce qu’il en est. Je n’ai pas de promoteur. C’est très compliqué. Je préfère ne pas penser à ça. C’est du stress négatif. » Exact.
Le 28 juin, Soheb Bouafia et Amina Zidani ont brillamment décroché leur ticket pour les demi-finales de la compétition. Leurs prestations ont été à la hauteur de l’enjeu.
Soheb Bouafia (-91 kg) a abordé son quart de finale par le bon bout devant le Bosniaque Dzemak Bosnjak, un rival dont le plan de bataille consistant à délivrer sans cesse en force, parfois même à la godille, des crochets larges. Un scénario toujours périlleux pour celui qui est en face. « Dès lors, décrypte Malik Bouziane, entraîneur national en charge de la filière masculine, la stratégie consistait à avancer pour serrer le Bosniaque et à travailler non pas à distance avec le bras avant mais à l’intérieur, en uppercuts tout en montant bien les mains. Dès que Dzemak Bosnjak était contraint de reculer, voire qu’il était acculé dans les cordes, cela rentrait. Cette victoire (2-0) de Soheb est très satisfaisante et probante en termes de maîtrise technico-tactique. Elle va le libérer psychologiquement et l’inciter encore plus à aller au bout du tournoi. »
Quant à Amina Zidani (-60 kg), elle l’a emporté avec la manière par jet de l’éponge (1er) aux dépens de l’Égyptienne Mariam Hussein. « Contre une adversaire plus grande qu’elle, Amina s’est efforcée de réduire la distance pour, ensuite, passer son bras arrière. Elle a rapidement touché et débordé, grâce à des séries, l’Égyptienne, laquelle était débutante et a commencé à prendre pas mal de coups, raconte Stéphane Cottalorda, entraîneur national en charge de la filière féminine. Amina a fait preuve d’engagement et d’efficacité. On n’en a pas vu assez pour savoir si elle s’est réappropriée les standards de la boxe amateur. Cependant, une chose est sûre, c’est une bonne entrée en matière qui va lui permettre d’engranger de la confiance et de préparer au mieux son prochain match. » Que demander de plus ?
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Ce jeudi 30 juin à l’IceParc d’Angers, Georges Ory (14 v, 3 d, 1 n) disputera le championnat du monde IBO des poids super-mouches face au mexicain Rosendo Hugo Guarneros (19 v, 4 d, 2 n).
Il y a trois ans, quelques mois après la perte de son titre européen sur blessure face à Karim Guerfi et avec l'arrivée de la Covid 19, l’angevin a failli tout arrêter, « j’étais en train de parler avec mon épouse, confie Georges Ory. J’avais pris 13 kgs, la crise sanitaire s’était installée, j’avais rompu avec mon ancien club, plus de préparateur physique, c’était compliqué, je n’en pouvais plus. Le soir, ma fille qui a 10 ans et qui pratique la boxe, pleurait dans un coin, elle avait entendu notre conversation, elle me rappela que je lui avais promis qu’un jour je ferai un championnat du monde, le lendemain matin, j’étais sur le tapis en train de courir ».
« Tino » Ory a retrouvé l’envie et la motivation pour repartir de l’avant avec toujours l’objectif d’aller aller le plus haut possible. Pas de paroles ou déclarations tapageuses de la part de cet homme bien structuré qui avoue fuir les polémiques qui alimentent les réseaux sociaux, mais des actes concrets pour se donner les moyens de réussir à atteindre ses objectifs. L’ex champion d’Europe est un athlète qui compte dans la région des Pays de La Loire et s’il n’aime pas se mettre en avant, il convient d’indiquer que grâce au sérieux et à la qualité de l’équipe d’une vingtaine de personnes qu’il a réunies autour de lui, son championnat mondial IBO sera le premier évènement hors sports de glace à avoir lieu à l’IcePark, une patinoire flambant neuve et référencée comme étant la plus belle du pays. Georges Ory a créé une association en s’entourant de gens influents et disposant de moyens financiers et structurels, « J’ai fait la connaissance de Mr Gilles Portejoie qui est devenu président de cette association, il a mis en place la structure de notre Team. Les Ducs d’Angers* m’ont fait part de leur désir de travailler avec moi et c’est comme cela que le projet d’organiser un grand évènement de boxe à l'IceParc est né ». La notoriété du champion dans sa bonne ville d’Angers est telle que des personnalités telles que Mr Edouard Philippe, ex 1er ministre avec qui Georges Ory a mis les gants, sont attendues jeudi soir.
L’ex champion de France et d’Europe ne craint pas l’adversité mais son revers face à Karim Guerfi l’a définitivement convaincu de changer de catégorie. Sa défaite l’aurait contraint à patienter longtemps pour une nouvelle chance en poids coqs où il y a pléthore de boxeurs à l’échelon européen. Etant désavantagé par un déficit de taille et d’allonge en poids coqs, il a opté pour la division des poids super-mouches en faisant le pari d’y être encore plus performant. Seul bémol, les poids super-mouches ne sont pas reconnus en France et en Europe.
« Ce sont de gros sacrifices et de gros efforts mais vu ma morphologie, je suis persuadé que le jeu en valait la chandelle et puis j’ai eu rapidement une opportunité en super-mouches. J’ai trente ans et je n’ai pas de temps à perdre, c’est la bonne solution. On a bien réfléchi avec mon promoteur Gérard Teysseron, si je gagne jeudi, je serais surement bien classé par les autres fédérations. Je me suis entrainé dur pour ce championnat du monde IBO, je me prépare depuis trois mois et demi, avec des sparrings de qualité tels que Santiago Eusebio, Jeremy Parodi et Thomas Barbier, sous la direction de Yoann Bloyer mon entraineur ».
Face à lui se dresse le mexicain Rosendo Hugo Guarneros, un adversaire dont il conviendra de se méfier. Georges Ory, ex pensionnaire de l’équipe de France côtoie le haut niveau depuis longtemps, perfectionniste jusqu'au bout des ongles et passionné par son sport, il a observé et analysé son adversaire de jeudi, « c’est la boxe mexicaine à l’état pur, par contre ce n’est pas très bien organisé. C’est un pur attaquant, ce qui n’est pas pour me déplaire moi qui est un contreur, je vais m'adapter en misant sur ma défense et ma précision. Mais il faudra rester prudent, on connait la dureté des mexicains dans les petites catégories. On a été réglo avec lui, il a été prévenu tôt et il a eu plusieurs mois pour se préparer, donc je m’attends à un solide rival ».
La suite ? Son humilité naturelle l’empêche de se prononcer, seulement Georges Ory a promis à sa fille…
*Nom de l'équipe de hockey sur glace de la ville
Le tout récent champion d’Europe des poids moyens, Anderson Prestot retrouvera l’italien Matteo Signani pour une revanche, a annoncé l’EBU ce mardi 28 juin.
L’équipe italienne avait déposé une réclamation auprès de l’instance européenne concernant l’absence de contrôle anti dopage à l’issue du championnat d’Europe qui s’est déroulé samedi 25 juin à Massy, où le français Anderson Prestot avait détrôné l’italien Matteo Signani. Le club de Massy avait mandaté un médecin assermenté par l’AFLD pour effectuer les prélèvements, malheureusement le praticien n’a pu se déplacer en raison d’un test positif à la Covid 19.
L’EBU a indiqué que la décision du combat demeurait inchangée, le français demeurant champion d’Europe, tout en ordonnant une revanche immédiate entre les deux hommes.
La date d’ouverture des enveloppes contenant les offres de bourses est fixée au lundi 18 juillet 2022 à 12 h à Rome, à moins que d’ici là les deux parties n’aient conclu un accord à l’amiable.
Le 25 juin, à Châteauneuf-les-Martigues, l’équipe de France jeunes n’a laissé aucune chance à la Pologne, vaincue 6-0. Une performance appréciable, fruit de tous les efforts consentis au cours des douze derniers mois.
Cette nouvelle rencontre pays à pays avait, comme c’est la loi du genre, vocation à permettre à ses participants d’acquérir un supplément d’expérience internationale. Composée exclusivement d’athlètes du pôle France jeunes de Nancy à l’exception de Yojerlin César qui, lui, est pensionnaire de l’Insep, l’escouade tricolore a brillé face à son homologue polonaise dont la quasi-totalité de ses membres ont davantage misé sur l’engagement physique que sur la technique pugilistique.
Tout l’inverse de l’équipe de France qui, elle, a su faire triompher la gestuelle et le sens tactique. Préparations d’attaque soignées, moyens de défense jamais délaissés, capacité à désaxer en sortie d’échanges, continuité dans les actions etc. : tous les fondamentaux ont été respectés. Et ce, pour la plus grande joie de l’entraîneur national, Mohamed Taleb : « Les garçons ont fini en beauté en réussissant à reproduire ce que l’on travaille au quotidien et ce qu’ils ont appris tout au long de l’année. C’est la belle conclusion d’une belle saison. Ils n’ont rien lâché en se montrant appliqués et très à l’écoute. »
De bon augure dans l’optique des échéances de la rentrée, à savoir, les championnats d’Europe cadets, en septembre, et les Mondiaux juniors, en novembre. « A eux de continuer sur leur lancée car il n’y a rien d’acquis ni de terminé », insiste, toutefois, Mohamed Taleb.
Sandro Spica, qui évoluait à domicile puisque c’est son club, le BC 2S La Stella, qui a parfaitement organisé l’événement, « a su gérer le stress et la pression sans en faire trop ni se précipiter, dixit Mohamed Taleb. Il a été malin et intelligent sans chercher à abréger trop rapidement les débats. » L’autre cadet, Djamel Djemmal, s’est également distingué tout comme le junior Enzo Adolphe « qui a été convaincant en boxant à la fois de manière relâchée et en contre-attaque, le tout sans encaisser de coups inutiles ». Pour le dire simplement, à l’image de Marwan Mouflih, de Momir Trbic et de Yojerlin César, tout le monde a répondu présent avec la manière.
L’heure est à présent à des vacances bien méritées avant de reprendre du collier le 1er août, à occasion d’un stage à Bugeat où il faudra remettre la machine en route.
Pour la troisième année consécutive, le collectif Esprit Boxe, composé de membres, actuels ou anciens, des équipes de France, interviendra sur six îles de loisirs franciliennes pour y promouvoir le noble art, ses valeurs et ses vertus.
Çà et là en Île-de-France, Esprit Boxe va donc proposer, pendant trois à cinq jours, des initiations sur un ring gonflable qui sera, à chaque fois, installé dans un Village sport vacances. Et ce, sur six îles, celles de Saint-Quentin-en-Yvelines, de Draveil, de Buthiers, de Torcy, de Jablines et de Bois-le-Roi. Le tout, du 11 juillet au 19 août1. Le profil des publics qui seront conviés sera très variable. Il pourra s’agir aussi bien d’enfants que d’adultes, de personnes en situation de handicap, de jeunes issus de maisons de quartier etc.
Ce genre d’événement est aussi l’occasion de passer le témoin et de susciter une vocation de transmission chez les athlètes d’Esprit boxe, les anciens de l’association épaulant les nouveaux venus en matière d’encadrement pour assurer une appréciable continuité, tous étant, a minima, titulaires du prévôt fédéral. Cette année, sont notamment impliqués Samir Machrouh, Sthélyne Grosy, Thaïs Larché, Maxime Devignaud, Anthony Bret, Nassim Hamitouche, Alvin Zeffou, Christopher Missengue ou encore, Ambrine Zitouni.
Selon l’organisation prévue sur certains sites, des créneaux seront réservés aux centres de loisirs tandis sur d’autres, l’accueil se fera au fil des arrivées, quel que soit le type de participants. Il sera aussi possible que des clubs environnants se joignent à cette action - financée par la région Île-de-France, laquelle est partenaire de la FF Boxe - en l’animant pour se faire connaître et, qui sait, enrôler, dans leurs rangs, de futurs licenciés. A l’inverse, Esprit Boxe orientera systématiquement vers une association affiliée à la FF Boxe ceux désireux d’aller plus loin.
Chaque séance s’étendra d’une quinzaine à une quarantaine de minutes selon l’affluence du moment, les gants étant fournis par Esprit Boxe. Bien sûr, plus la durée sera importante, plus la déclinaison de la discipline sera exhaustive. Le contenu sera, dans tous les cas, peu ou prou identique. L’intervenant présentera son parcours, expliquera ce qui l’a séduit dans le noble art et passera en revue les fondamentaux (position de garde, déplacements, direct, crochet et uppercut). Le tout étant souvent agrémenté par des exercices ludiques à deux mais toujours sans contact. « Le but est vraiment de faire aimer la boxe aux gens et de leur faire découvrir les différentes formes de pratique pour qu’ils comprennent que la boxe, ce n’est pas uniquement donner des coups, c’est aussi du cardio, de la technique, du renforcement musculaire etc. », résume Samir Machrouh, cofondateur et responsable d’Esprit Boxe.
Dans la même logique, Esprit Boxe est présent tous les dimanches, du 22 mai au 16 octobre, au Parc Martin-Luther-King, dans le XVIIe arrondissement de la Capitale, dans le cadre de l’opération Paris Sport Dimanches mise en place par le CNOSF et la Mairie de Paris. Et ce, lors de deux tranches horaires, 10 h 00-11 h 00 et 11 h 00-12 h 00. Le but est, là encore, de solliciter les fédérations pour faire connaître gratuitement leur sport aux Parisiens, adolescents comme adultes, en amont des Jeux de 2024.
Le fait de disposer d’une heure d’enseignement et de pouvoir revenir chaque semaine permet de débuter un véritable apprentissage de la chose pugilistique. « Il s’agit en quelque sorte d’un mini-club de cinq mois avec une majorité de femmes, explique Samir Machrouh. On constate une vraie évolution dans les acquis car on a la possibilité d’approfondir les choses. » Et de franchir le pas à la rentrée en se licenciant à la FF Boxe.
1 Renseignements sur les page Facebook et Instagram d’Esprit Boxe