Ce samedi 23 septembre à Monaco, Sofiane Oumiha (4 v) a surclassé l'Argentin Nicolas Ariel Blanco (9 v, 1 d) qu'il a battu par jet de l'éponge au 6e round. Le prodige Français a envoyé son adversaire trois fois au tapis pour décrocher la ceinture WBA continental des poids légers.
Depuis sa défaite aux JO Tokyo, il y a deux ans, Sofiane Oumiha est irrésistible. Après un exceptionnel doublé cette année dans les rangs amateurs où il a conquis un 3e titre mondial avant d’écraser la concurrence aux Jeux Européens, son retour en boxe professionnelle pour un premier combat international en dix reprises pouvait inquiéter. Face à lui, un Argentin invaincu en neuf sorties, dont on ne connaissait rien si ce n’est que les boxeurs Sud-Américains viennent rarement en touristes et sont souvent des combattants durs au mal.
Dés les premiers échanges, Nicolas Ariel Blanco a pu constater que Sofiane Oumiha n’était pas tout à fait un boxeur comme les autres. Le Français prenait la direction du combat et donnait son bras avant en variant les zones de frappes, l’Argentin plus petit, se jetait vers l’avant mais il était stoppé net par un uppercut du droit. Le Sofiane Oumiha virevoltant et insaisissable qui touche et s’en va avait laissé la place à un boxeur bien posé sur ses appuis, en recherche d’efficacité sur chaque frappe. Au 3e round, le triple champion du monde malmenait son adversaire en doublant son jab, l’Argentin semblait déjà désabusé, il délivrait une série de crochets des deux mains… bloquées par le Français qui concluait ce round par un enchainement droite à la face, crochet gauche en bas.
La différence de niveau entre les deux hommes devenait criante
Le style du Sud-Américain était trop prévisible pour le virtuose tricolore qui anticipait toutes ses attaques en le contrant avec sa droite. A la 4e reprise, Nicolas Ariel Blanco était à nouveau contré par une droite à la face, Sofiane Oumiha en plaçait une seconde qui envoyait son rival au tapis. Le Français poursuivait son offensive sans se précipiter mais en délivrant des coups variés en haut et en bas. L’Argentin était débordé et sauvé par le gong.
La différence de niveau entre les deux hommes devenait criante et le visiteur retournait au tapis suite à une droite au corps à la 5e reprise, il crachait son protège dents pour glaner quelques précieuses secondes. Le Français demeurait concentré et bien assis sur ses appuis pour donner ses coups corps face. La moue dubitative et les grimaces de l’argentin lors de chaque frappe encaissée en disaient long sur son impuissance malgré un courage évident. La précision et la vitesse d’exécution du Français le mettait en danger sur chacune de ses actions. Sofiane Oumiha accélérait au 6e round, il plaçait un gauche à la face suivi d’une droite au corps qui foudroyait Nicolas Ariel Blanco, le coin jetant la serviette au moment où l’arbitre stoppait le combat.
Au-delà de l’éclatante victoire de Sofiane Oumiha, c’est la manière avec laquelle il a adapté son style à la boxe professionnelle qui fascine. Le Toulousain pourrait remonter sur le ring en décembre pour un combat pro avant de se consacrer exclusivement aux JO de Paris 2024.
Une équipe de France masculine composée de sept boxeurs a disputé le tournoi international Enrique Rodríguez Cal "Dacal", réservé aux boxeurs de moins de 22 ans, qui s'est déroulé à Palencia (Espagne) du 18 au 23 septembre. Les bleus ont obtenu d'excellents résultats puisque les sept français engagés ont décroché une médaille. L'équipe tricolore encadrée par Malik Bouziane, entraîneur national en charge de la filière masculine, Bakary Diabara et Romain Claudepierre (Kinésithérapeute) ramène trois médailles d'or, deux d'argent et deux de bronze.
Les sept médaillés
3 Or
(-71 kg) Benny Nizard 🥇
(-75 kg) Chadi Baria 🥇
(-80 kg) Yojerlin Cesar 🥇
2 ARGENT
(-51 kg) Enzo Borrel 🥈
(-67 kg) Hugo Grau 🥈
2 BRONZE
(-86 kg) Maxandre Midoux 🥉
(-86 kg) Sami Diguerher 🥉
- 51 kg : Richards Scott (Pays de Galles) bat Enzo Borrel - 5/0
- 67 kg : Odel Karama (Angleterre) bat Hugo Grau - 5/0
- 71 kg : Benny Nizard bat Ratmir Turchaninov (Ukraine) - 3/1
- 75 kg : Chadi Baria bat Alexandru Buleu (Roumanie) - 4/1
- 80 kg : Yojerlin Cesar bat Alexandre Popa (Espagne) - 5/0
- 51 kg : Enzo Borrel bat Lennon Mulligan (Ecosse) – 3/2
- 67 kg : Hugo Grau bat Ganda Coulibaly (Espagne) – 5/0
- 71 kg : Benny Nizard bat Jonathan Oniemba (Belgique) – 3/2
- 75 kg : Chadi Baria bat Juan Del Barco (Espagne) RSC 1
- 80 kg : Yojerlin Cesar bat Lucas Roehrig (Angleterre) – 3/2
- 86 kg : Denis Salabai (Ukraine) bat Maxandre Midoux – RSC 3
- 86 kg : Teagan Scott (Angleterre) bat Sami Diguerher – 4/1
- 67 kg : Hugo Grau bat Dominik Enekes (Hongrie) – 5/0
- 71 kg : Benny Nizard bat Jaume Fiol (Espagne) – 5/0
- 75 kg : Chadi Baria bat Ruben Castellanos (Espagne) – 5/0
- 86 kg : Sami Diguerher bat Aryan Pana Saed (EUBC) – 3/2
Retrouvez en direct, ci-dessous, les résultats des combats de la grande rencontre internationale entre la France et Cuba qui se déroule ce soir au Tremblay-en-France.
-57 kg : Delphine Mancini bat Lennys Cala Maso (Cuba) - 3/0
-66 kg : Victoire Piteau bat Ariane Imbert Lomothe (Cuba) - 3/0
-57 kg : Saidel Ivan Horta (Cuba) bat Riad Labidi - 3/0
-63,5 kg : Lazaro Alvarez (Cuba) bat Antar Badri - 3/0
-71 kg : Jorge Cuellar Terry (Cuba) bat Ismaël Gbodialo - 3/0
-75 kg : Yakelin Stornet Elizastigue (Cuba) bat Solana Ayivi - 2/1
-80 kg : Arlen Lopez Cardona (Cuba) bat Raphaël Monny - 3/0
-92 kg : Julio Cesar La Cruz (Cuba) bat Soheb Bouafia - 3/0
+92 kg : Djamili Aboudou bat Fernando Arsola Lopez (Cuba) - 3/0
La boxeuse (2 v, 5 d, 1 n) entrainée par Aude Delanoé-Minos est devenue championne de France des poids super-coqs en s’imposant aux points (78-74, 78-74, 77-76) face à la tenante du titre, Romane Geffray (7 v, 5 d, 1 n).
La soirée organisée par Nicolas Perret, président du Fight Club Normandy, à l’occasion du lancement du nouveau palais des sports de la ville de Caen, a connu un énorme succès populaire avec près de 4000 spectateurs et plus une place de disponible.
Romane Geffray défendait pour la 3e fois son titre national, il s’agissait d’une revanche entre les deux jeunes femmes, la dernière challenger n’étant autre que…Sabrina Flamand ! Sitôt passé le traditionnel round d’observation, les choses sérieuses commençaient entre une tenante du titre remuante et son adversaire posée, en recherche d’efficacité sur un ou deux coups. Sabrina Flamand réalisait une bonne entame de combat et elle touchait plusieurs fois avec sa droite au 3e round, Romane Geffray répliquait en enchainant crochet gauche en bas et droit à la face. Le combat était équilibré, la tenante du titre, plus technique, donnait de cours crochets, bougeait puis bloquait beaucoup de coups de son adversaire. Malgré l’intense chaleur qui régnait sur le ring, les deux boxeuses ne faiblissaient pas, les coups isolés de Sabrina Flamand étaient plus puissants que ceux donnés par la championne de France. La technique et la variété d’un côté, le réalisme et les coups impactants de l’autre.
Romane Geffray finissait fort le combat et si elle encaissait un crochet droit au 8e et dernier round, elle répliquait par un enchainement uppercut gauche, crochet droit, malheureusement dénués de puissance. Les regards inquiets des uns et des autres donnaient à penser que le verdict serait serré, il pencha en faveur de Sabrina Flamand. « Ce titre me procure une immense joie, déclare la nouvelle championne de France. Avec Romane nous en étions à une victoire chacune puisque je l’avais battue en amateurs. Le public Normand m’a adopté depuis janvier et c’est une fierté de décrocher la ceinture devant eux, dans un palais des sports comble. Je suis contente d’être venue en Normandie, avant je boxais une fois par an, là Nicola Perret m’a déjà fait boxer trois cette année. Je pense avoir été plus impactante et c’est ce qui a fait la différence, on a travaillé tout l’été sur le rythme et cela paye ce soir ». Une belle entre les deux championnes est-elle envisageable ? « Je laisse à mon équipe le soin de gérer tout cela », conclut-elle.
Romane Geffray fidèle à elle même, témoigne d'une grande sportivité malgré sa déception," Je n'ai pas réussi une bonne entrée de combat, on travaille pourtant sur cela. J'ai eu le sentiment que Sabrina cherchait le coup puissant, elle a donné plus de coups que lors de notre 1ere confrontation mais je pense avoir réussi de beaux blocages. Je me sentais bien physiquement, j'avais la sensation d'être précise mais cela ne s'est pas vérifié dans le pointage donc on va analyser tout cela et en tirer des enseignements. Et puis pourquoi ne pas envisager une belle avec Sabrina en pros ?
Au cours de cette magnifique soirée présentée par le sémillant Franck Teissedre, deux autres combats professionnels entre jeunes boxeurs Français ont tenu leurs promesses.
En poids welters, le grand espoir cherbourgeois, Hugo Morel (6 v) a battu aux points (60-53, 58-55, 59-54) le valeureux Nassim Mahouechi (4 v, 3 d, 2 n). Hugo Morel a envoyé son adversaire au tapis au 2e round avec un enchainement crochet gauche, crochet droit à la face. Nassim Mahouechi a rapidement récupéré pour tenir la dragée haute à son rival le reste du combat, Hugo Morel restant dangereux par la qualité de ses contres du bras arrière domina les débats. Micro en main et au bord des larmes, le jeune manchois, a ensuite rendu un vibrant hommage à Julien Marie Sainte son modèle et figure historique de l’AS Cherbourg récemment disparue.
En poids super-welters, Romain Lehot (10 v, 1 d, 1 n) a battu par décision majoritaire (59-56, 57-57, 58-56) Younes Mehidi (7 v, 4 d) au terme d’un combat relativement équilibré entre deux boxeurs aux styles opposés. Le boxeur de Hénin-Beaumont a montré de belles dispositions techniques en réalisant des esquives remises de qualité, Romain Lehot développant une boxe plus classique avec des crochets des deux mains. Chacun des deux boxeurs a eu son moment fort au cours des six rounds menés à un rythme élevé. La décision fut quelque peu contestée par le camp nordiste qui s’estimait lésé.
Ce samedi 9 septembre à Caen, Amina Zidani (5 v) a conquis la ceinture WBA intercontinental des super-plumes en battant la Colombienne Liliana Palmera (31 v, 15 d, 3 n) par KO à la 7e reprise.
La boxeuse Française a surclassé son adversaire pourtant ex championne du monde et multiple fois challenger mondiale dans plusieurs catégories de poids. Elle a fait preuve d’une rare intelligence tactique en montant en puissance au fil des rounds pour finalement mettre hors de combat son expérimentée rivale.
Amina Zidani a allongé son direct du bras avant pendant la première reprise, à la recherche d’informations et prudente. Liliana Palmera s’est lancée à l’attaque dés le round suivant en usant de crochets des deux mains, des coups parfaitement bloqués par la Normande qui s’est mise hors de portée tout en distillant son bras avant à la face. Amina Zidani a commencé à durcir les échanges à la 3e reprise, moins remuante et bien posée sur ses appuis, elle a délivré son crochet gauche au corps et enchainé avec son gauche à la face. La Colombienne a tenté d’imposer sa boxe à mi-distance mais la Française n’est pas tombée dans le piège. Elle a élevé son niveau au cours des rounds suivants et un enchainement crochet gauche en bas puis remontée à la face au 5e a fait grimacer Liliana Palmera. Amina Zidani a ensuite envoyé au tapis la Colombienne avec une droite à la tempe.
La Française a accéléré au round suivant et la visiteuse connut un dur moment ponctué par un crochet gauche en bas qui l’a contrainte à poser un genou au sol pour un second compte. Sauvée par le gong au round précédent, Liliana Palmera devra s’avouer vaincue à la 7e reprise sous un déluge de coups portés par Amina Zidani. Tout y passa, frappes en bas puis trois droites pleine face et un énième crochet gauche au foie, la valeureuse Colombienne a une nouvelle fois posé un genou au tapis, grimaçant de douleur et dans l’incapacité de se relever avant le compte de 10. Amina Zidani pouvait laisser éclater sa joie dans un Palais des Sports entièrement acquis à sa cause et devant sa famille et ses ami(e)s parmi lesquelles Rima Ayadi et Wassila Lkhadiri qui étaient aux premières loges pour la soutenir.
« Je m’étais bien préparée, confie Amina Zidani, nous savions qu’elle possédait une bonne droite avec laquelle a obtenu de nombreux KO. On a bien travaillé avec le bras avant puis en tournant du bon côté, la tactique était de faire un gros travail avec le jab dans un premier temps puis de la saper au corps. Elle les prenait bien à la tête mais quand je touchais en bas, je sentais qu’elle avait mal, dés que j’ai accentué mes frappes au foie, elle a posé le genou au sol. je suis satisfaite. Si j’avais une opportunité en pros avant la fin de l’année, je la saisirais mais les JO 2024 restent ma priorité »
Ce vendredi 8 septembre au casino de Gatineau (Canada), le Français a conservé sa ceinture WBC Continental Amérique des poids super-moyens en battant l'américain Demond Nicholson (27 v, 5 d, 1 n) par KO à la 4e reprise.
L'invaincu Christian Mbilli (25 v) a envoyé son adversaire au tapis à trois reprises, une fois au 1er et 2e round ainsi qu'au 4e, incitant l'arbitre à arrêter le combat.
Au cours de cette soirée, Moreno Fendero (1 V) a effectué des débuts professionnels victorieux dans la catégorie des poids super-moyens en battant aux points (40-35, 40-35, 40-35) le Mexicain Uziel Bueno (3 v, 4 d).
La dix huitième édition du tournoi international de Silésie se tient à à Gliwice en Pologne du 4 au 9 septembre. Ce tournoi féminin regroupe 159 boxeuses venues de 12 pays et réparties dans trois catégories : Elites, Juniors et Youth. Une équipe de France, composée de huit boxeuses Elites, une junior et une youth, concourra avec l'objectif de bien figurer, se tester et s'aguerrir au contact de championnes expérimentées.
Les Bleues décrochent deux médailles d'or et quatre de bronze
2 Or
Emilie Sonvico 🥇
(Junior) Maloe Teresi 🥇
4 Bronze
Caroline Cruveillier 🥉
Romane Moulai 🥉
Leila Meignan 🥉
(Youth) Maireen Clodomir 🥉
66 kg : Emilie Sonvico bat Dione Burnam (Ang) - 3/0
52 kg : Maloe Teresi bat Sara Nyogeri (Hon) - 3/0
66 kg : Emilie Sonvico bat Aleksandra Sidorenko-Piatek (Pol) - 3/0
54 kg : Anel Sakysh (Kaz) bat Caroline Cruveillier - 3/0
54 kg : Sandra Drabik (Pol) bat Romane Moulai - 2/1
60 kg : Aida Abikeyeva (Kaz) bat Leila Meignan - 3/0
52 kg : Aurika Kostrytska (IBANU) bat Maireen Clodomir - 2/1
54 kg : Romane Moulai bat Elina Bazarova (Kaz) - 3/0
54 kg : Caroline Cruveillier bat Beath Walsh (GB) - 2/1
52 kg : Maloe Teresi bat Weronika Hodun (Pol) - RSC3
52 kg : Maireen Clodomir bat Lauea Wiatr (Pol) - 3/0
60 kg : Leila Meignan bat Julia Ryniecka (Pol) - RSC3
66 kg : Dione Burnam (GB) bat Fatia Benmessahel - 2/1
66 kg : Emilie Sonvico bat Madeleine Elisabeth Angelsen (Nor) - 2/1
54 kg : Romane Moulai bat Natalia Zarakrzewska (Pol) - 3/0
66 kg : Emilie Sonvico bat Aleksandra Wieiechetek (Pol) - 3/0
57 kg : Julia Szeremeta (POL) bat Sthélyne Grosy – 3/0
54 kg : Romane Moulai - Challenge Boxing - PACA
54 kg : Caroline Cruveillier - Pugil'Istres Boxing Club - PACA
57 kg : Sthélyne Grosy - Red Star Club Champigny - Ile De France
60 kg : Lilia Meignan - Team Samir Boxing - AURA
66 kg : Emilie Sonvico - BC Uzès - Occitanie
66 kg : Fatia Benmessahel - CSL Boxe Aulnay Sous Bois - Ile De France
52 kg : Maloe Teresi - BC Niçois - PACA
52 kg : Maireen Clodomir - Union Pugilistique Saint Denis - La Réunion
Stéphane Cottalorda - Entraineur National
Humberto Horta Dominguez - Entraineur National
Elias Friha - Entraineur National
Luca Arcela - Kinésithérapeute
Celui qui était surnommé "The Voice" en raison de son incomparable timbre de voix s’est éteint ce dimanche 3 septembre à l’âge de 78 ans.
Daniel Allouche était venu à l'âge de 28 ans aux sports de combats et plus particulièrement à la boxe Thaïlandaise dont il fut l’un des pionniers en France dans les années 70 en compagnie du légendaire Roger Paschy au Yamatsuki Gym à Paris. Il a disputé 26 combats et obtenu 22 victoires dont le titre de champion de France.
Après avoir été président du Yamatsuki Gym et professeur dans ce club pendant une dizaine d'année, Daniel Allouche est devenu présentateur de galas en boxe Thaïlandaise puis dans toutes les formes de la boxe pieds poings. On se souvient encore de ses prestations dans les fameuses soirées organisées par Sami Kebchi et diffusées sur Canal +. Daniel Allouche n’avait pas son pareil pour faire monter la température de quelques degrés dans la salle en égrenant le nom des combattants dans un tempo qui n’appartenait qu’à lui.
Mais c’est la boxe Anglaise qui fit sa renommée, Michel et Louis Acariès s’attachèrent ses services et Daniel Allouche devint la voix de la boxe en France, donnant ainsi ses lettres de noblesse au rôle de présentateur jusque là plus ou moins effacé dans les réunions. A l’instar des Américains Michaël Buffer et Jimmy Lennon, Daniel Allouche avait le don de capter l’attention du public et le faire participer lors de ses présentations. Avec Daniel Allouche, la boxe entre dans une autre dimension, celle du show et du spectacle d’avant combat, le présentateur valorise les boxeurs comme personne ne l’avait fait avant lui et le public raffole de sa puissante voix. Nombreux seront les boxeurs pour qui être présenté au public par "The Voice" constituait une fierté toute particulière
Speaker mondialement connu, Daniel Allouche aura présenté plus de 2000 galas en 40 ans de carrière dont 20 passés sur Canal+ pour les organisations des frères Acariès. Du plus prestigieux championnat du monde, d’Europe ou de France en passant par le Grand Tournoi de Sébastien le fils de Michel Acariès, Daniel Allouche aura toujours fait preuve d’un impeccable professionnalisme.
La FF Boxe et son Président, Dominique Nato, présentent leurs condoléances les plus sincères aux enfants, à la famille et aux proches de M. Daniel Allouche.
Les obsèques de M. Daniel Allouche auront lieu ce mardi 5 septembre, à 16 heures au cimetière de Thiais.
Ce samedi 26 aout au stade de Wroclaw en Pologne, le poids moyen Anauel Ngamissengue (13 v) a réalisé une grosse performance en battant par décision majoritaire (76-74, 75-75, 78-72) le précédemment invaincu polonais Fiodor Czerkaszyn (22 v, 1 d).
Prévenu, il y a moins de trois semaines par Frank Haroche Horta et à court de préparation spécifique, l’élève de Bob Sita a relevé le défi d’aller rencontrer chez lui un homme classé N° 5 WBC, N° 7 WBO/IBF et 14e pour la WBA. Un panache qui s’avère payant puisque cette grande réunion qui avait pour tête d’affiche le championnat du monde unifié des poids lourds entre Oleksandr Usyk et Daniel Dubois était télévisée dans le monde entier.
Anauel Ngamissengue a dominé de bout en bout ce combat conclu en huit reprises, tout juste s’il a concédé le 1er round en étant en recherche de sa distance pour placer ses coups tranchants. Le Polonais, très bon technicien, en profitait pour donner son bras avant, un coup précis mais peu puissant et bloqué par le visiteur. Fiodor Czerkaszyn se déplaçait lors des trois minutes suivantes et Anauel Ngamissengue se faisait plus menaçant, il prenait ses marques peu à peu pour finalement parvenir à cadrer son fuyant adversaire qui n’hésitait pas à le bloquer en passant les bras ou en s’appuyant. Anauel Ngamissengue ne s’énervait pas, il montait encore en puissance et le 3e round aurait pu être le dernier. Il déclenchait une droite puis un crochet gauche jaillissait à la face avant d’envoyer le polonais au tapis avec un gros cross du droit. Fiodor Czerkaszyn se relevait mais il encaissait un enchainement crochet droit, crochet gauche qui l’expédiait une seconde fois au sol. Dés lors, la messe était dite, Fiodor Czerkaszyn allait passer son temps à fuir les échanges et user d’accrochages pour contenir les offensives de son adversaire qui continuait de lui exercer une terrible pression. Le Polonais faisait encore illusion au 6eme round en plaçant quelques coups dénués de puissance alors que le boxeur d'Achères répliquait par de lourdes frappes des deux mains.
Bob Sita et Olivier Bonine enjoignaient à leur boxeur de tout donner dans la dernière reprise, Fiodor Czerkaszyn subissait la déferlante, une droite puis un crochet droit et un gauche. Une dernière droite et le polonais était à la dérive et sauvé par le gong.
Après une telle prestation, nul doute qu’Anauel Ngamissengue aura marqué les esprits, une performance qui pourrait marquer le début d’une grande carrière internationale pour ce talentueux boxeur licencié en France.
Le champion normand s’est éteint à Marseille ce vendredi 25 aout, il aurait eu 43 ans en octobre. Une disparition aussi subite qu’injuste qui plonge le monde de la boxe dans la consternation et la tristesse.
Julien Marie Sainte était venu sur le tard à la boxe anglaise au sein de l’AS Cherbourg. Après quatre titres de champion de Normandie et une demi-finale des championnats de France amateur en 2005, il rejoint les rangs professionnels l’année suivante, un homme l’accompagnera tout au long de sa carrière, Jean-Philippe Blot son fidèle sponsor et ami. Les succès s’enchainent, son style offensif et son efficacité, notamment avec son redoutable crochet gauche au foie, lui valent d’acquérir rapidement une réputation de frappeur. Le cherbourgeois est un stakhanoviste de l’entrainement, pas un jour sans pratique de sport pour une condition physique exceptionnelle. La boxe, Julien Marie Sainte l’aime, il est passionné et ambitieux. Sa progression est constante, il remportera le critérium national dès sa première année professionnelle.
En 2008, celui qui se fait désormais appeler Brigadier en souvenir de ses origines Martiniquaises, frappe un grand coup pour sa première apparition télévisée devant les caméras d’Eurosport. Il bat avec la manière Karim Reksi Boukeroui en finale de la coupe de la ligue. La carrière du Normand est définitivement lancée, il quitte Jean Christophe Vitu et s’entraine avec Giovanni Boggia à Pont Sainte Maxence avant de rejoindre Hamid Zaïm dans les Ardennes. Malheureusement, il se fait surprendre par le dangereux Jairo Alvarez qui lui inflige sa première défaite. Malgré cette déconvenue, Brigadier n’a pas renoncé à son objectif de devenir champion de France professionnel. Il se lie avec Nasser Lalaoui et Marcel Denis au CSL Boxe d’Aulnay-Sous-Bois et si cette association débute par une défaite controversée au Canada, elle se solde ensuite par une série de sept succès avant la limite. Sous la houlette des techniciens Aulnaysiens, Julien Marie Sainte progresse techniquement, au contact de Mehdi Bouadla et Samy Anouche, il s’endurcit et il apprend la patience. Il acquiert une autre dimension et ses accélérations deviennent redoutables. Il décroche enfin le titre national aux dépens du coriace François Bastient qu’il malmène durement avant de s’imposer aux points. Il défend victorieusement son titre Français à quatre reprises. On se souvient encore du somptueux combat face au rugueux et expérimenté Affif Belghecham. Dix rounds intenses et de haut niveau pour un court mais mérité succès aux points du Brigadier. A une époque où les boxeurs montent dans les classements des fédérations mondiales grâce aux ceintures intermédiaires, Julien Marie Sainte réussit l’exploit d’être classé n°3 WBA et n°1 Européen en ayant fait le vide en France dans la catégorie des poids moyens, redonnant au passage du prestige au titre Français.
La réputation du Français a franchi les frontières, il est sollicité pour effectuer du sparring avec Gennady Golovkin ou Félix Sturm. Il signe un contrat avec Arthur Pellulo (Banner Promotions) mais il est victime d’une rupture du biceps du bras gauche. Opéré, il ne parviendra jamais à retrouver le niveau qui était le sien avant cette blessure, son championnat d’Europe en 2013 à Aulnay-Sous-Bois face à Maksym Bursak tourne au cauchemar. Coupé sous l’œil dés le premier round, Julien Marie Sainte montre un courage énorme mais ses coups ne partent pas et il subit sa première vraie défaite. Dés lors, le Cherbourgeois n’y arrive plus, il travaille pourtant d’arrache-pied mais ses prestations ne sont pas à la hauteur de ses attentes. Inconcevable pour un tel perfectionniste, la défaite face à Karim Achour pour le seul championnat de France disputé face à son public de Cherbourg sera dure à digérer. Son élan a été coupé par cette satanée blessure, il pense pouvoir surpasser ce coup du sort en travaillant toujours aussi dur à l’entrainement mais rien n’y fait, il arrête sa carrière en 2017 avec un sentiment d’inachevé. Julien Marie-Sainte a disputé 45 combats pros pour 37 victoires dont 27 avant la limite, 1 match nul et 7 défaites.
Julien Marie Sainte était parti vivre à Marseille où il exerçait le métier d'éducateur spécialisé, il s’entrainait encore régulièrement avec "Kayser" Mourad Haddu comme en attestait son corps d’éternel athlète. Jean-Yves Lemarchand, président de l’AS Cherbourg avait le projet de lui organiser un grand jubilé sur ses terres, le destin en aura décidé autrement.
Le boxeur Marie Sainte était adulé, l’homme Julien faisait la quasi-unanimité par sa gentillesse naturelle, ambitieux mais humble et disponible pour tous et toutes. La Normandie pleure son champion et la boxe en France est en deuil.
La FF Boxe et son Président, Dominique Nato, présentent leurs condoléances les plus sincères à la compagne de Julien Marie Sainte et à ses trois enfants ainsi qu'à sa famille et à ses proches.