Deux ans après le décès de Pascal Ragaut, le Ring Régional de Champagne est de nouveau en deuil. Et de manière aussi brutale. Denis Edwige a été foudroyé par une rupture d’anévrisme à seulement 53 ans…

L’ancien poids lourd professionnel était très actif sur les réseaux sociaux. Il y a seulement quelques jours, il ne cachait pas sa joie, photos à l’appui, d’avoir visité le Camp Nou à Barcelone. Ce pèlerinage restera sa dernière joie, son dernier voyage. Lui qui vivait de ça (il était routier)… « Cela lui arrivait de faire un aller-retour pour assister à un gala dans notre région », témoigne son ami, l’entraîneur de Cormontreuil, Patrick Matile qui garde aussi en mémoire « les fameuses soirées antillaises » de l’époque. Denis Edwige s’était installé dans le Var, à Lorgues, avec Sabrina épousée à Reims (le couple allait fêter le 21e anniversaire de cette rencontre le 8 septembre) mais il restait attaché à la Champagne-Ardennes où il tenait souvent l’affiche et avait entamé une carrière pro (de 1993 avec des débuts à Saint-Quentin à 2001 pour un come-back). La cité des Sacres vivait l’époque bénie des champions du monde Daniel Londas, Martiniquais comme lui - il était issu d’une famille de pêcheurs aux Trois-Ilets - et Gilbert Délé.

Sa catégorie toujours spectaculaire lui valait de clore les réunions. Flegmatique, encaisseur, frappeur, Denis Edwige (1,80 m ; 85 kg) avait son public, à l’instar de Pascal Paté et Pascal Ragaut. Il aura disputé au total 14 combats (4 v, 10 d, à chaque fois avant la limite). Aucun adversaire ne l’effrayait, pas même Francesco Spinelli, champion d’Italie et futur adversaire de Vitali Klitschko en championnat d’Europe EBU, en 1995, à Brescia (Italie). Ou celui qui allait devenir champion de France, Joël Heinrich. La boxe restait la passion de Denis Edwige, fan bien sûr des lourds de légende, Muhammad Ali, Mike Tyson, Anthony Joshua, et de Floyd Maywaether. « Il avait eu la chance de rencontrer Tyson à Paris dans les années 80 et avait même mis les gants avec les frères Klitschko. En fin de carrière, il avait une licence slovaque », explique l’un de ses fils. « Dieu là-haut devait avoir besoin d’un garde du corps », des reprises de son intro Facebook « Je ne marche pas vite mais je ne recule jamais ». Un torrent d’hommages, d’amis de « l’Aquarium » de Reims ou d’autres lieux de réjouissances, du boulot, de champions comme Laurent Boudouani (auquel Denis Edwige venait de dédier l’une de ces vidéos qu’il aimait poster), Bobo Lorcy, s’est déversé sur la page fb de celui dont tout le monde regrette déjà « la jovialité, l’humour, l’humilité ».

La Fédération française de boxe adresse ses condoléances à sa femme Sabrina, ses cinq enfants (trois garçons, deux filles), ses parents, son frère, sa famille et aux proches de Denis Edwige.
Par J.-P.P.