Armand a réalisé son rêve

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Le 31 octobre, le professionnel niortais a réalisé son rêve d’enfant en devenant champion de France des poids moyens devant son public à L’Acclameur. Aujourd’hui, il est comblé par ce titre.

Elle est là, rutilante, quasi neuve. Elle ne se transmet pas de champion en champion, dans une chaîne où ses aînés de la catégorie ont des noms aussi prestigieux que Marcel Cerdan ou Jean-Claude Bouttier. Chaque membre de la confrérie des champions de France des moyens garde son trophée à vie. Et ça tombe bien, car Davy Armand y tient à cette ceinture nationale conquise le 31 octobre devant Tchoffo. « Après le titre, je dormais avec la ceinture au pied du lit, sourit le boxeur du CL Niort. Maintenant, elle est sous la photo du grand-père, dans ma salle de muscu. Je sais qu'il veille dessus ». Guy, le grand-père décédé en 1988, est le fil rouge qui accompagne depuis toujours la quête du Graal de la famille Armand. Ce passionné de boxe a d'abord transmis le virus à son fils, Patrick, dans son garage qu'il avait aménagé en salle de boxe. Puis à son petit-fils, fier d'arborer sur le ring trois grosses lettres floquées sur son short, DGA, soit les initiales de Davy Guy Armand. « Guy, c'est mon deuxième prénom », précise-t-il. Cette passion inconditionnelle pour le noble art s'est emparée du petit Davy lorsqu'il se faufilait la nuit pour rejoindre son père devant la télé et les combats mythiques de la boxe américaine, avec comme idole absolue Evander Holyfield, et ses oppositions d'anthologie avec Mike Tyson.

"Après le titre, je dormais avec la ceinture au pied du lit"

« J'ai eu du mal à réaliser que j'avais atteint l'objectif que je m'étais fixé lorsque je suis passé professionnel. Pour moi, un titre national, c'est au-dessus de tout. Je suis Français, j'aime mon pays et ce qui m'arrive est extraordinaire ». Ceux qui ne connaissent pas le milieu de la boxe ne peuvent pas comprendre la prouesse réalisée par ce petit Niortais sorti de nulle part, en tout cas pas d'une grosse écurie connue des managers et autres faiseurs de rois. Lui, son credo, c'est le travail. Après la fièvre d'un samedi soir exceptionnel, fêté comme il se doit tout le week-end sans beaucoup dormir, Davy s'est levé à 3 h 30 le lundi matin, pour embaucher à 5 h à l'abattoir Cooperl Arc Atlantique de Sainte-Eanne.

Le champion est vite redescendu de son nuage, couteau en main au pied de la table à désossage. Un boxeur bosseur, en quelque sorte, loin des clichés des flambeurs qui se brûlent les ailes sous les spots du show-biz et cèdent aux tentations de ses requins. « J'ai eu plus de mal que d'habitude à décompresser après un combat mais j'ai repris ma vie comme avant. Avoir un boulot fixe à côté de la boxe et le garder, c'est un choix », affirme haut et fort le seul Deux-Sévrien jamais sacré champion de France professionnel de boxe, les pieds sur la terre de Cherveux où il réside et l'œil toujours pétillant et malicieux lorsqu'il évoque son titre. Une passion de gamin toujours vivante chez l'adulte qu'il est devenu, qu'il transmettra sans nul doute à son fils, dont la naissance est attendue dans les premiers jours de 2016. Un autre événement marquant qui va changer la vie de Davy.

Par Philippe Jounier

Source : La Nouvelle République

 

 

 

 

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