Mourad Aliev (+91 kg), invité de la dernière heure, et Sofiane Oumiha (-64 kg) sont les deux seuls pugilistes tricolores à s’être paré d’une médaille aux Jeux européens de Minsk puisqu’ils ont l’un et l’autre terminé deuxièmes. Une performance, certes, mais insuffisante à leurs yeux.

Bien qu’il avait juré qu’il repartirait de Biélorussie cousu d’or, Mourad Aliev est assurément la révélation française de ces Jeux, lui qui n’a échoué qu’au pied de la plus haute marche du podium. Il a été battu 4-1 par l’expérimenté Ukrainien Viktor Vykhryst, champion d’Europe en titre. Le duel a été arrêté dans le troisième round, en raison d'une coupure à la tête du tenant. Due à un choc de têtes involontaire et non à un coup régulier du Français, les officiels ont donc désigné le vainqueur en fonction du pointage. Ils ont logiquement opté pour l’Ukrainien qui, plus expérimenté, avait, jusque-là, réussi à contenir les assauts fougueux et un brin désordonnés du Nordiste, lequel s’est trop jeté.
Cependant, à vingt-trois ans et pour son premier grand championnat international, Mourad Aliev a parfaitement rempli son contrat et s’est fait connaître. Ce grand admirateur des frères Klitschko reste néanmoins sur sa faim, comme il l’a expliqué au micro de la chaîne L’Équipe : « C'est vrai que j'aurais pu avoir l'or mais le travail que j'ai fourni n'était pas suffisant. Je suis mécontent de mon combat. Cela va me booster pour la prochaine fois. J'avais dit que je voulais être le meilleur et que je donnerais tout. Je n'ai pas tenu parole. Je suis vraiment déçu. Promis, la prochaine fois, je ferai mieux. Je me suis dit qu’il y avait bien une raison pour que je sois là. J’ai travaillé dur et ce n’est pas fini. Je ne suis pas à 100 % de mes capacités. »

« Une défaite amère » pour Sofiane Oumiha
La seconde place de Sofiane Oumiha (-64 kg), battu sur décision des juges (3-2) par l'Arménien Hovhannes Bachkov, sonne davantage comme une déception même si le Toulousain continue de prendre toute la mesure de sa nouvelle catégorie, lui qui était déjà monté sur la deuxième marche du podium des Jeux européens de Bakou, en 2015. En finale, l’Aquitain a boxé comme à son habitude, en virtuose, sur les jambes et en esquives mais son rival, extrêmement actif, a imposé un pressing incessant et marqué des touches grâce à ses frappes puissantes au corps et à la face. Très actif et agressif, il a séduit les juges quand bien même l’aisance technique était-elle du côté tricolore. Pour le vice-champion olympique de Rio, persuadé d’avoir fait la différence au moment de l’énoncé du verdict, il s’agit « une défaite amère », a-t-il reconnu au micro de RMC Sport. Il s’est dit « pas satisfait » et « déçu », conscient qu’il va lui falloir mettre les bouchées double à l’entraînement : « Il ne faut pas que je lâche. Je sais qu’il y a encore du travail à fournir. A moi de faire le nécessaire pour y arriver. »
Alexandre Terrini
© CNOSF/KMSP
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