Le 26 mars, à Blagnac, la Toulousaine (5 v, 2 d) a aisément conservé sa ceinture nationale des super-légères en dominant aux points, à l’unanimité des juges (79-73, 79-73,78-74), la courageuse Elsa Hemat (1 v, 3 d).
La tenante se comportait en challenger et prenait d’emblée les devants en avançant tout en effectuant des rotations du buste. Son direct du gauche faisait office de tête chercheuse pour débroussailler le terrain et passer sa droite à la face et au corps. Quand l’opportunité lui en était donnée, elle prolongeait l’effort par des séries de trois à quatre crochets des deux mains.

En face, la challenger donnait quelque peu l’impression d’être à la fois impressionnée par l’enjeu et dépassée par la vista de sa rivale. De fait, la Martiniquaise, issue du pieds-poings, n’était pas suffisamment active, reculant de surcroît à l’excès à force d’être assez perméable défensivement. En clair, elle ne paraissait guère en mesure d’inverser la tendance en dépit de sa vaillance.
Des sensations pleinement retrouvées
Et ce, d’autant que la vitesse de bras de la championne, bien plus complète techniquement, confortait sa domination et sa mainmise sur les échanges. Bien que nettement en avance, la Sudiste ne se précipitait pas. Très mobile tant sur les jambes que du tronc, elle prenait le temps d’attendre soigneusement l’ouverture et d’ajuster la visiteuse qui ne misait que sur son jab et son bras arrière pour espérer faire la différence. Cependant, elle les donnait avec trop de parcimonie et, de surcroît, sans forcément la précision requise pour inquiéter l’Occitane.
Dans la cinquième reprise, cette dernière accélérait franchement mais toujours en bon ordre, sapant les flancs de son opposante avant de faire parler sa puissance et sa justesse gestuelle. Sur le reculoir et se laissant trop souvent enfermer dans les cordes, Elsa Hemat était en quête d’un second souffle, quitte à tourner et à parfois en découdre les mains basses. Il lui arrivait sporadiquement de changer de garde mais sans que cela ne perturbe le plan de bataille d’Anissa Benyoub qui imprimait, jusqu’à la fin, un rythme très soutenu synonyme de victoire sans accroc et de sensations pleinement retrouvées dans le carré magique.