Adieu l’Émile

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Émile Abella, mentor de la boxe biterroise durant plus de trois décennies, s’est éteint le 6 février, à quatre-vingt-sept ans. Son engagement en faveur du noble art a partie intimement liée avec son histoire personnelle d’immigré.

Émile Abella avait vu le jour de l’autre côté des Pyrénées, en 1934. Il était un enfant de La Retirada, cet exode massif des Républicains espagnols vers la France. Ses parents travaillèrent dans des fermes du Tarn. Il en eut fallu plus pour le brider, lui qui était doté de la force d’âme qui prédispose aux plus belles éclosions.

De fait, le jeune homme, qui allait s’installer à Béziers, débuta, par la suite, la boxe qu’il pratiqua dans les rangs amateurs. Non qu’il ne présentât point des prédispositions pour la discipline mais sa priorité fut, on le devine aisément, d’emprunter l’ascenseur social. Il s’y évertua en créant son entreprise de maçonnerie. Il raccrocha les gants à l’heure de la paternité, sa famille ayant toujours été sa priorité. Il demeura, toute sa vie durant, pétri d’idéaux et d’une conscience politique affirmée. En l’occurrence, des valeurs de gauche, celles dont il fut baigné dès le plus jeune âge.

« Un meneur d’hommes déterminé qui savait ce qu’il voulait »

Avec son épouse Christiane, il adhéra d’ailleurs à une association France Cuba dont la mission était de venir en aide aux Cubains. Dans ce cadre, il effectua de nombreux voyages à La Havane. De l’autre côté de l’Atlantique, il associa sa philanthropie et son amour de la boxe en se liant d’amitié avec les dirigeants locaux de ce sport, et d’abord avec l’immense entraîneur de l’équipe nationale masculine qu’était Pedro Roque. C’est deux-là devinrent des amis pour toujours.

Ce qui explique qu’Émile Abella ait régulièrement fait venir en Occitanie des équipes cubaines puis américaines, quand Pedro Roque partit exercer ses talents aux USA. Parallèlement, il n’eut de cesse de s’impliquer dans les instances pugilistiques, que ce fussent les clubs (le BC Marcel Cerdan et le Boxing biterrois Aimé Gaudot), le comité départemental de l’Hérault dont il devint Président ou encore, le comité régional dont il fut trésorier puis vice-Président.

Secrétaire générale de la Fédération française de boxe et catalane, Marie-Lise Rovira se souvient, comme d’autres, d’un « meneur d’hommes déterminé qui savait ce qu’il voulait, qui était très investi en faveur de ce qu’il aimait et qui éprouvait le besoin de venir en aide à ceux que le destin n’avait pas épargné ».

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